Titre original : "Shishû suru Shôjo"-1996
Auteure : YÔKO OGAWA
Traduction : Rose-Marie MAKINO-FAYOLLE
Editions : Actes Sud Babel -2016 -219 pages
Vous êtes fatigué(e) -promis je n'irai pas plus loin dans l'écriture inclusive - ? Vous avez besoin de silence et de paix ? Vous voudriez quitter pour un petit moment votre train-train habituel ?
Je vous propose ce remède, qui en quelques heures de lecture et pour 7,80 €, répondra à toutes vos attentes.
Dix courtes nouvelles, des lieux souvent transitoires et qui peuvent apparaître pourtant comme des refuges - chambre d'hôpital ou d'hôtel , centre d'hébergement, chalet sous la neige, usine où l'on fabrique des grues, salle d'attente d'un aéroport - des personnages qui portent tous leur part d'étrangeté - jeune-fille qui brode toujours les mêmes motifs, femme mûre qui a perdu partie de sa raison, tante autrefois cantatrice, petit ami vétérinaire qui doit autopsier une girafe, jeune-femme asthmatique... - des moments de vie particuliers - agonie d'une mère, concours de beauté, rencontre adultère, anniversaire, lendemain d'une opération - et nous voilà transporté dans un autre monde...
On retrouve ici tout ce qui fait le charme, tout au moins pour moi, des livres de Yôko Ogawa : un style sans aucune grandiloquence : les choses sont dîtes simplement mais précisément, évoquant avec mesure, sans en nier l'intensité, la beauté ou l'étrangeté des lieux et la réalité des sentiments ; une attention portée aux corps avec une précision presque clinique, mais qui ne masque pas la sensualité qu'ils inspirent ; une forme de neutralité distante, qui m'a fait souvent hésiter sur le sexe des personnages ; le goût de la musique et un don personnel pour introduire dans le récit, l'élément étrange qui fait tout basculer.
Source : cornettedesaintcyr.fr |
J'aurais du mal à expliquer pourquoi, mais ces textes sont pour moi des textes du silence.
Talent particulier de l'auteure ? Témoignages d'une civilisation, dont je ne sais à peu près rien ? Je suis bien incapable de répondre à ces questions.
Je suis sortie de la lecture de ces nouvelles aussi paisible et revigorée qu'après avoir passé une journée seule chez moi à vivre à mon rythme, avec en plus l'impression très agréable d'être partie "ailleurs", un lieu indéfini, aussi bizarre qu' un rêve.
La lecture de ce livre m'a en outre permis de découvrir le blog "Lire le Japon", consacré à la littérature japonaise et à tout ce qui parle de ce pays. On y retrouve bien sûr des auteurs japonais, ceux qui écrivent pour les adultes comme ceux qui le font pour les enfants, mais également des écrivains étrangers qui aiment le Japon.
Je devrais bien revenir à cette auteur.
RépondreSupprimer(l'écriture inclusive, c'est ce lot de points qui arrachent les yeux, l'autre jour j'ai reçu un mail avec ça, je n'ai même pas lu l'information du mail, à savoir une date! Mon cerveau a bugué)) keisha
C'est en effet totalement illisible, en plus d'être un peu ridicule, je trouve. J'ai lu récemment la moitié d'un livre où elle était utilisée et j'avoue que cela m'a passablement énervée...
SupprimerJ'aime cet écrivain et, effectivement, le silence règne dans ses livres. Je n'ai pas lu celui-ci donc... à lire prochainement. Je me permets de vous conseiller son dernier roman paru.
RépondreSupprimerBonne journée.
Je ne manquerai pas de le lire. J'ai également "Petits oiseaux" en stock. Si cela continue de me plaire, je pense, comme d'habitude que je lirai tous ses livres.
SupprimerBonne journée à vous !
Celui qui m'a le plus touché, après La formule préférée du professeur, c'est le magnifique Tendres plaintes.
SupprimerBon dimanche.
Je n'ai rien lu de cette auteure, j'y penserai ! Et merci pour le lien vers le site "Lire le Japon". Je vais aller en exploration.
RépondreSupprimerAvant celui-ci, je n'avais lu qu'un roman, "Les tendres plaintes", que j'avais beaucoup aimé. Je pense que je vais lui être très fidèle. (De plus je ne peux pas résister aux couvertures de la collection Babel !)
SupprimerTout à fait alléchant! D'abord mettre la famille dehors un journée, puis m'y plonger si j'ai bien compris (je rigole).
RépondreSupprimerJ'avais lu "Le petit joueur d'échecs", beaucoup aimé cette écriture minutieuse.
Merci pour ce titre et ton avis (toujours éclairé!) et pour le lien du blog que je m'en vais visiter.
Pourquoi pas, cela fait du bien de temps en temps...
SupprimerJ'aime beaucoup ton adjectif "minutieuse", qui convient très bien à ces textes et merci également pour ta gentillesse, Colo !
une écrivain que j'aime beaucoup mais les nouvelles je cale un peu même si je fais des efforts :-)
RépondreSupprimerEt bien pourtant d'habitude, je n'aime pas du tout les nouvelles. Va savoir pourquoi celles-ci m'ont beaucoup plues.... Mystères de la lecture !
SupprimerJe suis aussi ce blog Lire le Japon, il est très intéressant. Les lectures japonaises attendront toutefois, la période est principalement italienne pour moi.
RépondreSupprimerOui, j'ai été très heureuse de la découvrir. Profite bien de cette période italienne, chaque chose en son temps....
RépondreSupprimerJ'ai lu quelques romans de cette romancière, mais je me suis un peu éloignée de son oeuvre. Son univers est singulier, c'est vrai.
RépondreSupprimerQuelle belle couverture ! Et j'aime bien le conseil de votre introduction que je pratique volontiers ! Je vais chercher ce livre, «des textes du silence», cela va me convenir. Merci.
RépondreSupprimerBien sûr, c'est elle en premier qui a attiré mon regard ! Bonne lecture à vous, Christian, dans le plus grand silence j'espère !
SupprimerI’m always happy to find a book that brings a feeling of peace. I’m not surprised to learn that this Japanese literature does that.
RépondreSupprimerMe too, Sallie, I do search them in the bookstores, but it's not always easy to find one of them. This author, knows how to bring peace even if the stories are not really happy ones.
SupprimerOui, c'est vraiment le Talent de cette auteure. Que j'aime beaucoup aussi.
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