dimanche 31 juillet 2011

samedi 30 juillet 2011

L'OEUF ET MOI

Titre original : "THE EGG AND I"
Auteur : BETTY MAC DONALD
Traducteur : Georges BELMONT
Editions : Hachette  L'Idéal-Bibliothèque -1959 -188 pages-
Edition condensée


Il y a une quinzaine de livres, fouillant sur les tables pleines de livres que le Secours Populaire proposait à la vente pour financer ses actions, je suis tombée avec ravissement, sur l'un des livres que j'avais eu le plus de plaisir à lire étant enfant.
Rien ne manquait ! La couverture blanche aux étoiles dorées,



la dédicace, comme nous en écrivaient nos parents, quand ils voulaient marquer l'importance du moment qui justifiait ce cadeau : ici un père à sa fille de retour à Pnom-Penh,


 et les dynamiques illustrations, très "années 50" de Jacques Poirier, dont je me souvenais si bien !


Pour celles qui auraient la malchance de n'avoir jamais lu ce livre voici, en gros, de quoi il s'agit :

Une jeune-mariée, décidée à être une bonne épouse, suit à la lettre le principe que lui a inculqué sa mère :

"Commencez par vous assurer que votre mari a bien le genre d'occupation qui lui plaît et pour lequel il est le mieux fait, puis acceptez-en de gaieté de coeur les conséquences."

Bien qu'un peu déstabilisée, il devait au départ devenir agent d'assurances, elle accompagne, sans morigéner, son Bob de mari, tout au nord de l'état de Washington, dans une "charmante petite ferme", comme diraient nos bobos (traduisez : en bois, sans aucun confort- ni eau, ni électricité- et éloignée de tout), où il a décidé d'élever des poules, et quand je dis des poules, il s'agit de 1500 volatiles, pour commencer.
Tout est à faire : construire couvoirs, nichoirs etc, défricher le verger et des terres pour créer un potager et, en tout dernier lieu, restaurer  la maison avant que l'hiver n'arrive.
 Notre jeune amie, jusqu'ici habituée au confort de la ville et d'un milieu que l'on suppose plutôt bourgeois, se voit donc dans l'obligation de se mettre au travail, il vaudrait mieux dire aux travaux (forcés). Transporter une commode, clouer des planches, écorcer les arbres, diriger le cheval, monter les murs du couvoir, rien ne lui est épargné, le "reste" : faire les repas, faire les conserves, brosser les planchers, faire la lessive, repasser au fer (en fonte) n'étant compté pour rien.
L'hiver n'arrange pas les choses, le poêle dit "poêle" ne marche pas, le linge refuse de sécher et la montagne de toute sa hauteur menace et écrase.


Les plus proches voisins, l'inénarrable famille Kettle sont à plus de six kilomètres, la "ville" bien loin aussi et le travail n'en finit jamais  : une poule ça mange, ça boit, ça doit être tenu propre et au chaud, ça pond et des fois c'est malade,  alors 1500.... Inutile d'ajouter qu'elles sont en plus idiotes, conclusion à laquelle notre héroïne arrive très vite. 
Les saisons vont passer, les joies se multiplier et les charges encore plus : indiens ivres, voisines aussi serviables que critiques, incendies, poussins rétifs, couguars et ours en maraude ...  tel sera donc le quotidien.

Pas drôle, allez-vous me dire et plutôt décourageant .
 Et bien non ! Très drôle au contraire, on rit à gorge déployée ! 
Betty Mac Donald écrit merveilleusement bien : elle sait avec humour, tendresse et parfois cruauté (on la comprend !)  tout décrire  : ses propres déboires - en fait elle n'est pas douée pour la vie de fermière-, les travers  de ses voisins qu'elle sait rendre comiques, les situations plus ou moins scabreuses dans lesquelles elle et son mari se retrouvent, mais aussi, sans aucun larmoiement, ses moments de détresse ou de reconnaissance, quand enfin quelqu'un veut bien se préoccuper d'elle. 

J'ai du lire et relire ce livre entre 9 et 12 ans et cinquante ans après, je me demande dans quel mesure il a influencé mes goûts ! 
Celui de la lecture bien sûr, mais d'autres aussi plus prosaïques : je déteste les poules, aime les sombres forêts  du nord-ouest américain,  "rêve" d'une maison où les conserves s'aligneraient sur les étagères comme des petits soldats à la parade.... Mais heureusement j'ai été prévenue ! 

En reposant  "L'oeuf et moi", j'ai pris trois résolutions :
- continuer à dissuader mon frère de se lancer dans l'élevage (même modeste) de poules
- commander tout de suite la version intégrale de ce livre devenu rare,
- mettre des groseilles en conserve.

J'y vais, de ce pas !


mercredi 27 juillet 2011

LES DRÔLES DE MOTS DU MERCREDI


Jusqu'à lundi ma pêche aux mots était négative ! Heureusement, j'ai pu faire une trouvaille dans le journal,"Le Dauphiné libéré" pour être plus précise, qui dans un court article,"Dix pour le prix d'un : la portée surprise", expliquait comment, en achetant une souris blanche ou une dame hamster dans une animalerie, on pouvait se retrouver, peu de temps après, avec toute une petite famille... qui risquait de plus, de s'agrandir rapidement !
Gerbilles, souris, rats, furets, lapins, tout çà je connaissais mais octodons ?

Photo : Site SPA Compiègne

Un octodon :
"Rats, souris, hamsters, gerbilles, leur maturité sexuelle survient entre 8 et 12 semaines, six mois pour les octodons...."
Un octodon est un petit mammifère rongeur de la famille des octodontidés. Appelé également dègue du Chili ou degus ou encore dégus, on le rencontre à l'état sauvage dans une zone qui s'étend de la partie centrale du Chili au sud du Pérou.
Il doit son nom à ses molaires et à ses pré-molaires en forme de huit - octo, en latin -.
De couleur blanche, noire ou grise, il mesure entre 12 et 20 cm et pèse entre 170 et 300 g. Chaque portée comprend un ... à douze petits.

Photo : teemix. aufeminin.com

Facilement apprivoisable, il a besoin d'une grande cage à plusieurs étages -il aime grimper- , de cachettes et de sable...pour prendre des bains.
Animal diurne en liberté il est plutôt nocturne en captivité.
Avant de l'adopter il vaut mieux savoir qu'il ronge tout, qu'il salit vite sa cage, qu'il vit longtemps-entre 4 et 8 ans- et qu'il peut mordre ou griffer.
Avis aux amateurs !

Sources :
- wikipedia
- le site Dingue des dègues

dimanche 24 juillet 2011

EN MONTANT AU COL DE SERENNE




En montant (dur !) au col de Serenne, au fond du val d'Escreins, dans les Hautes-Alpes, on aperçoit tout d'abord le dôme des Ecrins et le glacier blanc.



Arrivés dans les alpages elles sont toutes là l'une après l'autre :

Les edelweiss et les asters,


La marmotte, qui prend son rôle de vigie très au sérieux,


La grenouille, à la recherche des derniers points d'eau.


Enfin, on arrive au col et on admire :
côté Ecrins,


côté Ubaye !


Il n'y a plus qu'à redescendre !

samedi 23 juillet 2011

MARSEILLE ANNEES 40


Titre original : "Crossroads Marseilles 1940"


Auteur : Mary Jayne GOLD
Traductrice : Alice SEELOW
Editions  : Phébus -Paris- 2001
Récit - 473 pages-

Lundi dernier, Margot,  consacrait son article aux livres qui ne sont pas de la fiction et je me suis rendue compte alors, que souvent, je préférais ceux-ci à un roman, parce qu'ils me donnaient l'occasion de découvrir une personne réelle plutôt qu'un personnage.
Une personne réelle doit affronter la vie comme vous et moi, "pour de vrai" comme dirait les enfants, doit trouver des solutions, ou tout au moins tenter de le faire  et cette démarche, souvent, enrichit notre pensée, nous ouvre des pistes nouvelles, bref nous aide à avancer !
Dans ce récit, les choses sont un peu différentes. Les faits sont réels et durs, mais celle qui les raconte est un véritable personnage de roman, ce qui ne l'empêche pas de s'affronter à une vie... peu courante et de nous donner quelques leçons de courage et... d'inconscience !

Fille d'une richissime famille de la banlieue de Chicago,  Mary Jayne Gold est en 1939  "une jeune-fille de la bonne société américaine protestante, résidant à Paris dans un appartement de la très élégante avenue Foch".
 "Je skiais tous les hivers, pilotais mon propre avion et hantais les cocktails, les soirées, les grands galas, habillée en toutes circonstances par la haute couture parisienne ".

Plus que la déclaration de la guerre, c'est la reddition de la France et son aversion pour le fascisme qui la poussent à rester en France  et mettent "fin à cette existence dorée". 
Lancée sur les routes de l'exode, avec des amis... et son caniche, elle va bientôt se retrouver à Marseille, en zone libre.
Sa rencontre avec Raymond Couraud un jeune légionnaire déserteur, surnommé "Killer", car il massacre.... la langue anglaise, la conforte dans son idée de rester en France.
 Celui-ci emprisonné, c'est par une de ses amies Miriam Davenport, qui travaille déjà pour lui, qu'elle est mise en contact avec Varian FRY, un compratriote qui dirige le "Centre américain de secours" et organise l'opération "Mouron rouge" qui permettra de faire sortir de France "par des moyens légaux ou illégaux, des centaines de réfugiés anti-nazis, aussi bien juifs que non juifs." : Chagall, Marcel Duchamp, Max Ernst, André Masson, Wanda Landowska, Alma et Franz Werfel, Max Ophüls, Hannah Arendt, André Breton, Golo et Heinrich Mann, Hertha Pauli, notamment échapperont ainsi à leur sort, en tout deux milles réfugiés.

Tout d'abord réticent devant cette bourgeoise qu'il juge frivole, Varian FRY, accepte de la recevoir.... ainsi que les généreux subsides qu'elle apportera au groupe jusqu'au bout.
Chargée dans un premier temps de recevoir les réfugiés et de leur faire passer un premier entretien -"j'ai l'impression de tenir le destin de quelqu'un entre mes mains"- elle  fait également office de messagère entre le service et ceux-ci lorsque le téléphone ne peut plus être utilisé : sautant d'un tramway à l'autre, déjouant la police avec maestria,  elle est souvent celle qui doit annoncer que le départ est reporté. C'est ainsi qu'elle rencontre Franz Werfel et son épouse Anna Malher-Gropius-Werfel (excusez du peu !) dont elle fait un portrait savoureux. 
C'est elle également qui est envoyée au camp du Vernet, pour obtenir la libération temporaire de quatre détenus. On voit a cette occasion, jusqu'où elle est "prête" à aller pour amadouer le responsable du camp : petit tailleur, diamants, parfum de Guerlain, elle joue de tout....
Mais bientôt, les difficultés s'accumulant de tous côtés, aussi bien pour elle que pour ses "camarades", elle sent le besoin de s'écarter un peu de Marseille et loue, dans le quartier de la Pomme, la grande villa Air-Bel. Ce qu'elle imaginait être un refuge pour elle et quelques amis proches devient très vite un quasi centre d'accueil. Varian Fry, André Breton, sa femme et leur fille, Marc Chagall et bien d'autres s'y installent.
Mais "Killer", enfin jugé, sort de prison et tout va se compliquer. Incapable qu'elle est de choisir entre le Comité et lui, son existence devient un véritable roman noir. D'un côté elle comprend ses amis d'Air-Bel, qui ne peuvent accepter de voir le Comité mis en danger par la présence plus qu'encombrante de "Killer", de l'autre, elle découvre à ses risques et périls le milieu marseillais et le côté sombre de son amant qu'elle aidera cependant à gagner la Grande-Bretagne où il pourra, enfin, se comporter en héros.
Quant à elle elle regagnera les Etats-Unis, un peu moins innocente, elle ne se mariera jamais, préférant la présence de caniches successifs qui étaient peut-être les seuls à ne pas l'aimer "cinquante, cinquante", comprenez 50% pour elle-même, 50% pour sa fortune.
 Après une longue vie elle quittera celle-ci à l'âge de 88 ans, certaine que cette année passée à Marseille ait été "la seule qui eût vraiment compté pour elle". 

Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé ce livre aussi bien parce qu'il enrichit notre connaissance de cette période si particulière de notre histoire, qu'il nous fait découvrir ou redécouvrir le rôle majeur du "Centre américain de secours" et le dévouement de ses membres, parce qu'il nous fait révèle une personne attachante et nous rappelle enfin l'importance de l'engagement de chacun.
Décidemment vive les récits !

mercredi 20 juillet 2011

LES DRÔLES DE MOTS DU MERCREDI


Je lis lentement en ce moment ! C'est pourquoi "Les drôles de mots" de cette semaine sont tirés d'un livre presque terminé, dont je vous parlerai plus longuement ainsi que de son auteur dans les jours qui viennent.
Il s'agit de "Marseille année 40" de Mary Jayne Gold, que je vous recommande dès maintenant !

- de l'organsin : (engl: organzine/thrown silk)
" Le lendemain, nous nous traînions, fatiguées et maussades, toutes à l'exception de Sue, qui resta douillettement au lit, dans son cache-coeur rose en organsin, bien calée dans ses oreillers, à siroter du bouillon de poule"
L'organsin est tout d'abord un fil de soie grège, tordu deux fois, qui sert à former la chaîne de certaines étoffes.
C'est aussi le tissu de soie, brillant et légèrement transparent, obtenu en utilisant ce fil.



Le mot organsin est une altération du nom Ourgentch, ville d'Ouzbékistan, où ce tissu était fabriqué à l'origine.

- une glène :
"Comme nous contournions, tout en longeant le bord, les empilements de glènes lovées....."
En nautisme, une glène "est un cordage enroulé" sur lui-même (ou sur un rouleau). On peut ensuite le suspendre.... ce qui peut éviter bien des ennuis !

 Une glène en 8

Source : zpag.ttripod.com

En médecine, une glène est "une surface articulaire en forme de cavité arrondie dans laquelle s'applique un autre os".


- un bollard : (engl. : bollard)
"Asseyez-vous, ajouta-t-il en me montrant un bollard."
Un bollard, que l'on peut  encore appeler billard, baulard ou boulard est à l'origine "une grosse masse cylindrique, parfois coudée" qui sert à amarrer les bateaux.

Source : Philippe Arnaulin

Ce terme a fini par désigner toute pièce fixée verticalement, qui dans un espace  sert à accrocher (un vélo par exemple) à signaler une limite ou restreindre un passage.

Un bollard pléonasme ou un pléonasme de bollard ??


- un affidavit :
"il se présenterait au consulat américain avec son "affidavit tenant lieu de passeport", sur lequel était tamponné le tant convoité visa à son vrai nom".
C'est un écrit, le plus souvent souvent autorisé en droit anglo-saxon, "dans lequel on déclare solennellement, devant une personne autorisée par la loi, que les faits qui y sont énoncés sont vrais".
En latin ce terme signifie "il a déclaré sous serment".


Comme vous l'aurez compromis ce récit, écrit par une jeune-fille du meilleur monde, se passe dans un port et les problèmes juridiques y tiennent une place importante !

dimanche 17 juillet 2011

UN LIEU MAGIQUE !

C'est tout au bout, tout au bout de la vallée du Guil, à Ristolas, dans le Queyras.
C'est charmant et j'y ai passé une excellente journée à, notamment, m'y initier au boutis.
J'y reviendrai chaque jeudi, pour une journée d'apprentissage, de détente et d'amitié !

Une partie de la boutique


J'espère aussi gagner un des prix de la tombola organisée lors de ce "Festival du Point Compté" !




Chantal, si tous tes soucis te laissent encore le temps de lire ce blog, je compte bien t'y emmener l'an prochain  !


RÊVES DIVERS
Chalet de Ségure
05460 Ristolas

mercredi 13 juillet 2011

LES DRÔLES DE MOTS DU MERCREDI


Départ pour l'Australie aujourd'hui, en suivant Bruce CHATWIN qui, dans "Le Chant des pistes", part à la découverte, et nous avec lui,  des Aborigènes et de leurs "pistes chantées".
Beaucoup de "Wondrous Words" dans ce livre, mais comme jusqu'ici j'ai fait la part belle aux plantes, j'ai choisi cette fois d'examiner de plus près de (très) drôles d'animaux....

Un kookaburra :
"Pas un bruit hormis le rire moqueur d'un kookaburra"...




Le kookaburra (Dacelo novaeguineae) ou Martin-pêcheur géant (45 cm de long, 500g...) est un oiseau d'Australie de la famille des alcédinidés. "Oiseau mythique dans la culture aborigène, son chant ressemble à un rire rauque", d'où son nom australien de "Laughing Kookaburra ", "Kookaburra rieur). 









Source : univ.lyon2.fr

Un péramèle  (engl. long-nosed bandicoot) :
"Les chasseurs cherchèrent partout un animal à tuer, jusqu'au moment où, presque à son dernier souffle, Akuka aperçut un péramèle qui se réfugiait dans son terrier".


Le péramèle est un marsupial - il a une poche ventrale- de la taille du lapin.
Nocturne, il se protège le jour dans des terriers. Il se nourrit de bulbes et d'insectes. Présent en Australie, Tasmanie, Nouvelle-Guinée, sa population a été décimée par les animaux - chats, rats -  introduits par l'homme ou par les pièges posés pour se débarrasser des lapins.

Source : Wikipedia

Un pérentie :
"L'endroit ressemblait véritablement à la queue d'un pérentie..."


Le pérentie est le plus grand varan d'Australie (1,5 en moyenne, la queue représentant environ les 2/3 de la longueur). 
Il constituait autrefois un des mets favoris des Aborigènes. Sa graisse était utilisée pour ses propriété médicinales et lors de cérémonies coutumières.
Animal venimeux, il se nourrit d'insectes, de reptiles, d'oiseaux de petits mammifères et de charognes.

Source : reptilic.com

Sources :
 - Wikipedia
- tousvosanimaux.com
-reptilic.com

lundi 11 juillet 2011

HISTOIRES D'ARBRES







- Des sciences aux contes -
Auteurs : Philippe DOMONT et Edith MONTELLE
Editions : Delachaux et Niestlé -Paris/ONF-2003
256 pages


Je ne sais pas pourquoi, mais en ce moment, tous les romans que je tente de lire, me tombent des mains. Une excellente occasion pour vous parler de cet ouvrage que je savoure chaque matin, chapitre après chapitre.

L'arbre, depuis la nuit des temps est un compagnon essentiel aux humains : il les nourrit eux et leur bétail de ses fruits et même de son écorce et de sa sève, il les réchauffe autour des feux que son bois alimente, il les abrite sous sa frondaison et dans la maison que son tronc structure, il devient outil, seul ou allié au métal, il exprime ce qu'ils veulent transmettre en devenant sculpture ou support d'imprimerie, il les fait rêver : " Dans la mythologie, il est l'arbre cosmogonique, l'arbre de la vie et de la mort, l'arbre  de la connaissance", et symboliquement il les enracine aussi comme en témoignent les arbres généalogiques que constituent aujourd'hui tant de familles.

 C'est de tout cela, mais également , de son histoire, de sa nature, de sa culture, des contes qui y sont attachés,  que les deux auteurs, un ingénieur forestier et une conteuse et écrivain, ont décidé de nous parler.
Non, pas de façon générale, compliquée voire pédante, mais de manière individualisée, riche et simple à la fois et très vivante.


Dix-huit chapitres pour dix-huit espèces d'arbres  : trois espèces urbaines, le ginkgo, le platane, le peuplier d'Italie, trois espèces méditerranéennes, le figuier, l'olivier et le cèdre, enfin douze espèces forestières, "les principales composantes de la forêt européenne, de la plaine à la montagne" : le bouleau, le pin sylvestre, le mélèze, l'épicéa, le sapin pectiné, l'érable sycomore, le tilleul, le hêtre, le chêne, le frêne, le châtaignier et l'if.
Pour chaque chapitre d'un peu plus de dix pages, quatre parties : une partie scientifique, une partie historique, des extraits de contes, et une synthèse, complétés par une riche iconographie.
C'est un véritable plaisir que de passer ainsi d'une notion à l'autre, de découvrir les noms de lieux ou de personnes qui y sont attachés, les proverbes, les devinettes, les chansons, dont ils sont le centre, les utilisations  du bois, des résines des écorces....


Et puis il y a le charme de ces multiples lectures possibles : de la première à la dernière page, un seul chapitre en revenant de promenade, chaque matin un arbre comme je le fais.
On sait qu'on y reviendra, qu'on aura certainement envie d'en savoir plus sur l'espèce qui nous est la plus chère. Un glossaire, une bibliographie, quelques liens internet, en fin d'ouvrage sont là pour nous aider.

Un exemple d'ouvrage de vulgarisation au sens le plus riche du terme, qui nous permet "de porter un regard différent sur les arbres".

mercredi 6 juillet 2011

LES DRÔLES DE MOTS DU MERCREDI


Un seul mot  cette semaine, tiré de "L'étoffe du diable" de Michel Pastoureau, mais qui répond à trois définitions découlant les unes des autres.

Un besant :
" Ce n'est pas une forme, comme le besant, l'étoile ou la rouelle, que doivent parfois porter les juifs et les musulmans, c'est une structure"


1. Il s'agit tout d'abord d'une monnaie byzantine d'or et d'argent, répandue au temps des croisades.


2.En architecture, c'est un disque saillant sculpté sur un bandeau, une archivolte. Le besant est un ornement de style roman.






Clocher de l'église de La Charité-sur-Loire


3. Enfin, celle qui correspond à notre texte,  sur un blason, un besant est une figure circulaire d'or et d'argent.


Blason Saint-Jean-le-Vieux

Sources : 
- Le nouveau Petit Robert 2007,
- "Le dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIème au XVIème siècle",
- Généawiki.


Mais ce qu'il y a de mieux, dans la recherche c'est la surprise !
En cherchant les illustrations de cet article, j'ai découvert  Annie BESANT, dont vous pourrez lire



la vie extraordinaire, ici en français ou en anglais.

lundi 4 juillet 2011

L'ETOFFE DU DIABLE



-Une histoire des rayures et des tissus rayés-
Auteur : Michel PASTOUREAU
Editions : du Seuil 1991
Format : Poche- Points-Histoire 171 pages


Je voulais à l'origine écrire ce commentaire en anglais, mais j'ai compris très vite que mes compétences dans cette langue n'étaient pas suffisantes pour pouvoir le faire !
Donc retour au français, dans l'espoir de mieux rendre hommage à ce travail, étonnant, comme tout ce qu'écrit Michel Pastoureau !

Avant d'en entamer la lecture, intriguée par son titre,  le mot "rayures" évoquait pour moi l'un de mes vêtements favoris : la marinière !


Marinière Petit-Bateau

Michel Pastoureau a bien sûr, une vision plus large des choses et nous invite, dans ce court ouvrage, à un voyage dans le temps, du Moyen-Âge à nos jours, voyage durant lequel les tissus rayés sont tantôt perçus négativement, tantôt positivement et le temps passant, de l'une ou l'autre manière suivant le contexte et les formes qu'ils revêtent.

C'est ainsi que nous découvrons comment les tissus rayés furent au Moyen-Âge  un objet de scandale - une bulle papale  de 1295 en interdit absolument le port à tous les ordres religieux-,  et donc un moyen de signaler "tous ceux qui pour une raison ou une autre étaient perçus comme en marge de la société chrétienne" :  criminels, lépreux, simples d'esprit, jongleurs, prostituées, mais aussi juifs, musulmans ou hérétiques sans parler du Diable et de toutes ses créatures !


Avec l'époque moderne (XVIème - XIXème siècle), les choses changent peu à peu et les rayures sont aussi bien  la marque de  la domesticité, de l'exotisme ou de l'aristocratie,

François Ier par  Jean Clouet. Paris - Musée du Louvre- 

avant de devenir, avec les révolutions américaines puis françaises,  "l'image de la liberté et le symbole des idées nouvelles".

1777-1795
Un couple de "sans-culotte"
C'est vraiment à partir de cette époque, que les rayures, horizontales ou verticales peuvent être prises "en bonne part", même si le tissu rayé reste en parallèle  celui qui revêt bagnards et prisonniers.


Le XXème siècle saura utiliser tous ces codes auxquels viendront s'en ajouter d'autres :
- la rayure "hygiénique", les sous-vêtements seront rayés avant d'arborer des couleurs vives,
Modèle Clémence de Gabriac

- la rayure "maritime" et ses dérivés,

F. Halphen enfant- Auguste Renoir
- la rayure protectrice,


Photo : Reuters


- et toujours malheureusement la rayure infamante des camps.

Fine ou large elle ne dit pas la même chose et chacun sait faire la différence entre les versions !




Percevoir l'évolution d'un phénomène est une chose, en comprendre les significations en est une autre ! Michel Pastoureau ouvre de nombreuses (et subtiles) portes mais aussi s'interroge : sans aucun doute cette histoire des rayures et des tissus rayés  n'est pas terminée !

I wanted to write this post in english : but it was to difficult for me ! 
Sorry for my English-spoken friends  !
 But this book had been translated and you can find on amazon.com  very good reviews in English.
The title is :





















A DEVIL'S CLOTH



Anyway a very happy " 4th July" to my friends in United-States whose flag is .... stripped !



dimanche 3 juillet 2011

L'AMOUR, TOUJOURS L'AMOUR....

Val d'Escreins- Hautes-Alpes- France


Forêt mandétale du Grand Morgon-Hautes-Alpes-France

vendredi 1 juillet 2011

ADIEU A UNE REINE !

Source : booknode.com
C'est peut-être, Monsieur DESROCHES, son père, qu'il faudrait d'abord remercier, lui qui 
"bien que je fusse une fille... m'a encouragée dans cette voie".
           Cette voie, l'EGYPTOLOGIE bien sûr !

Christiane DESROCHES- NOBLECOURT (in engl.), née à Paris le 17 novembre 1913 et qui vient de mourir le 23 juin dernier, en a été le reine incontestable.

- Petite-fille de neuf ans passionnée par la découverte de la tombe  de TOUTANKHAMON,
- titulaire de deux doctorats "sur l'habitat égyptien et sur la grammaire de la langue pharaonique",
- première femme pensionnaire à 25 ans de la prestigieuse Ecole du Caire,
- résistante,
- première femme Conservateur du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre,
- auteur d'une trentaine de livres,
- organisatrice en 1967 de l'exposition Toutankhamon au Louvre puis de l'exposition Ramsès II....

nul doute que tous les pharaons d'Egypte auront accueilli avec reconnaissance et respect celle qui fut l'instigatrice et l'ardente ouvrière du sauvetage des temples de Nubie, qui sut obtenir du président Nasser, en pleine crise de Suez,  la préservation de l'Institut Français d'Archéologie Orientale (IFAO) et de sa bibliothèque riche de plus de 80.000 ouvrages.

Tous ceux de ma génération je pense se souvienne de la construction du barrage d'Assouan, qui devait engloutir sous les eaux du Nil, la Nubie et ses trésors !
Les images des temples découpés en morceaux et hissés à plus de 65 m de leur site d'origine, les discours d'André Malraux, doivent être encore dans beaucoup de mémoires !



Crédit photos : AFP
Comme l'est, le masque de Toutankhamon, exposé au Louvre au milieu de la foule, que ma mère, est allée admirer pendant que je passais le bac !



Si vous ne l'avez pas encore fait, je ne saurais trop vous encourager à lire un ou plusieurs de ses livres.
Si sa vie, qu'elle raconte avec la verve qui la caractérisait vous intéresse, ne manquez pas "La grande Nubiade", éditée en livre de poche.

Si vous voulez découvrir ses travaux, plongez dans ses ouvrages qui se lisent comme des romans.
Pour ma part je garde un excellent souvenir de "La Reine mystérieuse Hatshepsout", paru également en poche en 2003.

La description de la frise de l'expédition au pays de Pount est un grand moment d'archéologie et de poésie.


Merci pour tout, Madame !