mercredi 28 septembre 2011

LES DRÔLES DE MOTS DU MERCREDI




Départ, cette semaine pour l' Angleterre, et plus précisément la ville de Lyme Regis, sur la Jurassic Coast, dans le Dorset, sur les pas de Mary ANNINGS et Elisabeth PHILPOT, dont Tracy CHEVALIER nous raconte l'histoire dans "Prodigieuses créatures" dont je vous parlerai vendredi.
Les "Drôles de mots" n'ont pas été bien difficiles à trouver, puisqu'il s'agit de la vie romancée de deux chercheuses de fossiles...
J'ai donc choisi les deux plus importants en taille !

"Les restes mis au jour ont fait l'objet d'examens  approfondis, dont il résulterait que ce spécimen diffère énormément de ceux découverts auparavant à Lyme, que ce soit l'ichtyosaure ou le plésiosaure, tout en se rapprochant beaucoup de la constitution de la tortue marine."

un ichtyosaure :
Il s'agit d'un reptile marin géant de l'ère jurassique, dont l'aspect rappelle celui de l'actuel dauphin. Mesurant jusqu'à 10 mètres de long, il a gardé de sa première vie sur terre, les traces de ses membres antérieurs et postérieurs, sous forme de palettes natatoires. Nageant à de grandes profondeurs, il était doté de très grands yeux.
Mary ANNINGS a découvert le premier squelette fossilisé complet d'ichtyosaure à l'âge de 12 ans !

Source : museum d'histoire naturelle de Paris -France-

un plésiosaure :
Source : Mineral Hub.net.
Restaurateur : L. EBBO

C'est  aussi un reptile marin. Vivipare - on a trouvé un fossile d'une femelle avec son embryon - il vivait à l'ère Mésozoïque. Doté d'un très long cou et d'une petite tête, il correspond à l'image traditionnelle du monstre du Loch Ness....

Source : dark.ride.org

Sources :
- Wikipedia
- Pratique.fr
- Terra Nova : dinosaria.com


mardi 27 septembre 2011

FRIDA



 Biographie de Frida KAHLO
Auteure : Hayden HERRERA
Traducteur : Philippe BEAUDOIN
Editions : Anne Carrière  1996
Format : Poche -Le livre de poche n°14573- 606 pages + notes, index, bibliographie.


Titre original :
Frida, a biography of Frida Kahlo
Harper Collins ublishers Inc. New-York 1983

Les tableaux de Frida Kahlo m'ont toujours impressionnés. Ou, pour être plus précise ses autoportraits, qui constituent la majeure partie de son oeuvre. Un beau visage,  des sourcils qui dessinent un trait noir au-dessus de ses yeux sombres, une affirmation de soi qui inspire le respect et, sur elle, autour d'elle, derrière elle, des animaux, des plantes, des paysages, qui renforcent le mystère de ce personnage que d'emblée, on suppose hors normes.



Car hors-normes elle l'est !
Par ses origines  tout d'abord : un père allemand (qui l'eût pensé ?) et une mère mexicaine, hispano-indienne, qui construisent la maison bleue  de Coyoacàn dans la banlieue de Mexico - Musée Frida Kahlo aujourd'hui-, où elle naît le 6 juillet 1907 et vit jusqu'à sa dernière heure .



Par sa vie aux multiples drames : au premier rang desquels, le terrible accident  de tramway du 17 septembre 1925 qui transforme la vie  de cette éclatante jeune-fille de 18 ans, en un véritable chemin de croix, dont les étapes sont ses multiples opérations, hospitalisations, souffrances constantes, qui la conduisent à la mort, le 13 juillet 1954, à l'âge de 47 ans. Sans parler de l'impossibilité dans laquelle elle est de donner naissance aux enfants qu'elle souhaite ou des angoisses dans laquelle la plongent, les infidélités (qu'elle lui rend bien) de celui qu'elle aime et avec lequel elle se marie deux fois, le muraliste Diego RIBERA.

Frida et Diego Rivera-1931-Musée d'Art Moderne A.M.Bender-
. San Francisco.USA.

Par ses engagements  aussi :
"Je veux trois choses de la vie : vivre avec Diego, continuer à peindre et appartenir au Parti communiste"
Cette phrase  qui est presque l'une des dernières qu'elle prononce, montre à quel point son engagement politique fut important pour elle ! Aujourd'hui on est étonné (c'est le moins que l'on puisse dire) lorsque l'on sait  qu'après avoir accueilli Trotski dans la maison de Coyoacàn de janvier 1937 jusqu'au jour de son assassinat en août 1940 et avoir entretenu avec lui une brève liaison, elle choisit Staline pour héros, comme en témoigne la photographie qui ne quitte pas la proximité de son lit durant ses derniers mois de vie ou cet "Autoportrait avec Staline" peint à la même époque.

Et bien sûr par son oeuvre :
"Je peins ma réalité. Je ne sais qu'une chose : la peinture est pour moi un besoin. Et je peins toujours ce qui me passe par la tête, sans penser à rien d'autre". 
Deux cents tableaux témoignent de ce besoin. Deux cents tableaux, riches en couleurs, en symboles, deux cents tableaux admirés par les surréalistes qui l'exposent à Paris.... et qu'elles méprisent :
"Vous ne pouvez-pas idée, même la plus petite, de l'espèce de vieux cafard que sont Breton et presque toute la bande de surréalistes. En un mot, ce sont de parfaits fils de ... leur mère". Car la dame est cruelle et ne mâche pas ses mots !
Admirés également par son génial mari et de Picasso qui lui écrit :
"Ni Derain, ni moi, ni toi ne sommes capables de peindre une tête comme celles de Frida Kahlo".




A tout ceci, il faut encore ajouter une dernière chose : son extraordinaire courage : rien ne semble lui faire peur (sinon de perdre Diego) : elle parle, injurie, défile, milite, brave la morale, fume et boit et surtout pendant  vingt-neuf ans ne s'apitoie jamais sur elle. Portée qu'elle est par une incroyable envie de vivre et une gaieté dont elle est encore capable de témoigner dans sa dernière oeuvre. Amputée d'une jambe -elle si fière de sa beauté-, souffrant le martyr, sachant qu'elle va mourir, elle trace sur la toile ces mots "Viva la vida !"





Vous l'avez compris c'est un livre passionnant, parce qu'il parle d'une personne passionnante ! Passionnant et savant -il s'agit d'une thèse- aussi bien dans le récit des événements, nombreux et riches qui ont constitué la vie de Frida Kahlo, que par les analyses , nombreuses et riches elles-aussi de ses oeuvres.

Un seul défaut ? Une certaine froideur, toute universitaire, étrange dans ce contexte !

dimanche 25 septembre 2011

BEAU...

Ouroux en Morvan -Nièvre- France


.... COMME UN TRACTEUR !

mercredi 21 septembre 2011

LES DRÔLES DE MOTS DU MERCREDI


Deux mots aujourd'hui, trouvés dans  une seule phrase la  riche biographie de Frida Kahlo,  de Hayden HERRERA, dont je vous parlerai, je l'espère, lundi.

"Nous nous sauvions pour aller manger des cenelles, des coings et des capulines dans le verger voisin."

Une cenelle :
On appelle cenelle (senelle au Québec), le fruit du cenellier, plus connu sous le nom d'aubépine.
Le plus souvent celui-ci est insipide et farineux. Mais certaines variétés, compte-tenu de leurs qualités, sont utilisées comme des arbres fruitiers classiques.
Ainsi, au Mexique, où vivait Frida, on cultive le Tejocote ("Prune de pierre") appelé également "Aubépine du Mexique" (Crataegus Mexicana ou Crataegus Pubescens), dont les fruits ont entre 15 et 18 mm de diamètre.

Source : Wikipedia
Très riches en vitamine C, ils sont consommés crus ou cuits, et sont l'un des ingrédients principaux du "Ponche", servi au moment de Noël ou du Nouvel An.

Source : El Porvenir.mx

 A la Toussaint, il servent également d'offrandes.

Des "capulines" : 
Il s'agit en fait du nom mexicain , que le traducteur définit obligeamment en français comme  "capulins : sorte de cerises produites par le prunus salicifolia" 
Un capulin (engl.capulin) est un cerisier du  Mexique, très proche du cerisier commun,  qui donne des cerises à la peau entre le rouge sombre et le noir, à la chair ferme et douce.
Le capulin qui croît rapidement mesure entre 12 et 15 m.

Source : informed farmers

Sources :
- Wikipedia
- Trade winds fruit

lundi 19 septembre 2011

CHANGER

 Avant d'attaquer ce qui va faire le coeur de mon billet d'aujourd'hui je voulais partager avec vous cette image : Oui, vous voyez bien, de la neige, juste en face de chez moi, tombée hier après-midi. 


Et pour bien nous faire comprendre que ce n'était qu'un début, le thermomètre affichait  ce matin 3°4 C (38°1F) alors qu'il y a trois jours il n'hésitait pas à signaler un bon 30°C (86°F) au coeur de la journée !

Tout change donc ! Et dans ma manière de vivre aussi : vendredi soir, pour la première fois depuis mon arrivée ici, nous sommes allés au cinéma. Et là , ce n'est pas à une brusque avancée dans le temps à laquelle j'ai participé mais à un charmant retour en arrière. Pas question de multiplexe ici, mais juste deux salles. Pas de grands parkings à parcourir : on se gare à côté quand on ne vient pas à pied,  pas de files d'attente interminables où certains piétinent, carte bleue à la main : on fait la queue sur les marches en laissant passer les amis de ceux qui sont devant, on échange les dernières nouvelles  et on paie en espèces ou avec un chèque.  La salle est assez grande, peinte en rose, les fauteuils datent un peu, les publicités presque absentes et l'on s'attend à voir passer la marchande d'esquimaux. Avant que le film ne commence, un grand rideau tombe, orné de  de réclames pour les commerçants de la ville. 

Car aujourd'hui, autre changement, c'est un film que j'ai envie d'évoquer : 


Le dernier film de Pedro Almòdovar "LA PIEL QUE HABITO".
N'attendez pas de moi une critique savante, mais juste quelques impressions. Car ce film, dont je ne savais pas en entrant qu'il parlait également de changement, m'a plu, déplu, puis plu à nouveau quelques heures après que je sois sortie de la salle, me laissant durablement une impression de malaise et d'espoir aussi. Pas simple donc !
Une très belle demeure,  une très belle voiture. Un très beau héros (Antonio BANDERAS), une héroïne à sa hauteur (Elena ANAYA), mais tous deux glaçants . Une salle d'opération à la pointe de la technologie médicale, une belle et chaude cuisine à l'ambiance troublée par deux écrans.  Une gouvernante passionnée (Marisa PAREDES), un tigre de carnaval, une belle jeune-fille et un beau jeune homme (Jan CORNET), tous deux charmants mais perturbés, une mère angoissée. La folie, le désir de tout maîtriser, la force de résister, la volonté de se libérer. L'impression de passer du de la tragédie au feuilleton d'un journal, de la beauté au scabreux.  Qui sommes-nous, cette peau ?  Dans " La peau que nous habitons", pouvons trouver  un lieu où rien ne peut nous atteindre ? 
Qu'en avez-vous pensé ?

  


dimanche 18 septembre 2011

mercredi 14 septembre 2011

LES DRÔLES DE MOTS DU MERCREDI


Comme vous l'avez compris, lire "Pourquoi j'ai mangé mon père" est un vrai plaisir ! D'autant plus que c'est l'occasion de croiser de nombreux noms plus bizarres les uns que les autres....
J'en ai noté une bonne dizaine, la plupart se rapportant à des animaux, pour lesquels je me suis contentée d'hypothèses ("cela doit être une sorte de biche, ou de dinosaure ou de hyène.....") pour ne pas  gâcher la joie de la lecture par de trop nombreuses interruptions.
En vrac  : æpyornis, bubale, hyrax, serval, kongoni, loubale, glyptodon sans parler du copayer, dont j'ai décidé que c'était un arbre, de l'adjectif pithécoïde et de l'ichtyologiste que semble avoir été (aussi) Théodore Monod.
Bon, rassurez-vous je ne vais pas vous infliger  dix définitions, mais seulement trois, celles des trois mots les plus difficiles à écrire comme à prononcer !

Un æpyornis :
"Puis quand l'oncle un peu apaisé avait mangé deux ou trois oeufs d'æpyornis et quelques caroubes, père se lançait dans la bagarre."


Source : abracadagascar.com


 L'æpyornis ou oiseau-éléphant est le plus lourd des oiseaux ayant existé. Vivant exclusivement à Madagascar, il mesurait près de 3 m de haut et  pesait 500 kg. Incapable de voler il a probablement disparu au XVIIème ou XVIIIème siècle.
Certains de ses oeufs, qui ont été retrouvés, ont une circonférence de plus de 1m, une longueur pouvant atteindre 34 cm et un poids .... de 12 kg, ce qui prouve qu'oncle Vania avait bon appétit !


Un glyptodon :
"-  Comment l'as-tu trouvée, toi, l'Amérique ?
- Je ne l'ai pas trouvée, dit l'oncle tristement. Il faudrait traverser un vrai rideau de glace, et personne ne peut, même pas un Néanderthalien. Pour autant que l'pays n'est pas sous la glace, c'est envahi de glyptodons, à ce qu'on ma' dit."




Le glyptodon, dont le nom signifie "dents gravées" est un tatou géant pesant environ 2 tonnes, qui vécut durant le pleistocène dans les savanes d'Amérique du sud. Il a disparu il y a environ 10.000 ans avec l'arrivée de l'homme.


Un ichtyologiste :
" Lorsque mon vieil ami Théodore Monod, que tout le monde a vu au petit écran traversant le désert (à quatre-vingt-sept ans, géologue, zoologue, ichtyologiste...."
Un ichtyologiste..... est un spécialiste de l'ichtyologie, c'est à dire de la partie de la zoologie qui traite des poissons.



Source : man.Aveyron

Pour nous avoir permis de lire ce livre en français .... et pour tout le reste, merci monsieur Monod !






Sources :
- Wikipédia
- Le nouveau Petit Robert 2007

lundi 12 septembre 2011

POURQUOI J'AI MANGE MON PERE


"Evolution Man " - Hutchinson 1960-
Auteur : Roy LEWIS
Traducteur : Vercors (oui, vous avez bien lu)
Editions : Actes Sud 1990


En ce moment, je partage totalement la décision de Dominique, du blog "A sauts et à gambades" :
"Non,  c'est décidé pas de rentrée littéraire pour moi", mais des livres au gré des envies et des découvertes.
Par chance à Châteauroux-les-Alpes, à quelques kilomètres de chez moi, existe une drôle de boutique qui porte le joli nom d' :

 "Epicerie littéraire "
   Bouquinerie fine

dans laquelle je peux trouver à prix doux, plein d'ouvrages pas toujours récents mais.... passionnants.

C'est ainsi que lors de ma dernière visite j'ai découvert ce petit livre dont le titre sanglant semblait contredit par la douceur et la malice du petit singe qui orne sa couverture. Le feuilletant, j'appris  que c'était l'austère Théodore Monod, qui s'étranglant de rire en en parlant,  avait demandé à Vercors d'en assurer la traduction.
Je n'ai pas résisté, malgré mon aversion profonde pour la préhistoire et je ne le regrette pas !
  
 Nous sommes donc quelque part en Afrique, parmi les pithécanthropes,  au pleistocène inférieur ou supérieur, on ne sait pas trop.
  A l'époque,  le Sahara "c'est l'paradis terrestre ! Des collines verdoyantes qui moutonnent à perte de vue, coupées de larges fleuves, de ruisseaux innombrables où coule une eau fraîche et pure, pullulant de poissons."   et justement le paradis terrestre semble éloigné pour la horde dont nous allons partager l'existence !
Celle-ci regroupe le père, Edouard, les mères et les tantes, les fils Oswald, Ernest, Tobie et Alexandre et l'oncle ...Vania qui ne partage en rien la foi  "indestructible " d' Edouard "en l'avenir subhumain".
Alors que celui-ci, après avoir calculé "que nous passons un tiers de notre vie à dormir, un tiers à courir derrière la viande et tout le reste à mastiquer", cherche par tous les moyens  "à résoudre des problèmes"  et va découvrir puis domestiquer le feu, inventer les repas cuisinés qui attendrissent la viande, mettre au point l'arc  et les flèches, le dernier n'a qu'une devise "back to the trees" ! Quant aux fils, parfois inventifs, ils désespèrent le plus souvent le père qui en les voyant si peu portés à réfléchir, se  demande avec angoisse  s'ils "sont seulement sortis du miocène".
Tout ce petit monde s'exprime de façon très châtiée et manie l'aphorisme avec talent ;
"La pierre taillée pour l'homme, non l'homme pour la pierre taillée", "enfant brûlé craint la flamme",
ce qui ne fait qu'ajouter un charme supplémentaire à ce récit instructif, merveilleusement pédagogique et hilarant.

Economiste de formation, Roy Lewis (1913-1996), journaliste, sociologue, anthropologue britannique, est venu tard à la littérature, où il a fait une entrée remarquée en 1960 avec la parution de "Pourquoi j'ai mangé mon père", puis de "Gladstone et la demi-mondaine" et enfin de "La Véritable Histoire du dernier roi socialiste". (Source : wikipédia)