mercredi 21 décembre 2011

LES DRÔLES DE MOTS DU MERCREDI


Cette semaine, deux mots, dont tout le monde connaît la signification  : inutile donc d'avoir recours aux dictionnaires et autres encyclopédies en ligne ou non ! 
Tous, autant que nous sommes  souhaitons juste pouvoir les vivre, ce qui n'est pas toujours le plus facile.

                          JOIE                                                               PAIX

Quand ce n'est pas le cas, un troisième mot peut venir à notre aide :



     ESPOIR



JOYEUX NOËL ET BONNE ANNEE 
A TOUTES ET A TOUS !


mardi 20 décembre 2011

LA JEUNE-FILLE ET LE SERPENT MÂÂGENIN



Histoire de l 'Île des Pins (Nouvelle-Calédonie)
adaptée d'une histoire de tradition orale nââ kwënyii
Texte raconté par Sophie KOICE 
Illustrations : Catherine BAYLE
Adaptation du texte : Isabelle LEBLIC
Editions : La société des Océanistes- 2011-
32 pages


Pour terminer l'année 2011 et à quelques jours de Noël, j'ai choisi de vous parler d'un livre pour enfants.
Pas de sapins tout scintillants, ici, ni d'oursons courant dans la neige, pas de feux de cheminée non plus ni de dindes rôtissant dans le four, mais une  petite-fille dans  une île  lointaine et l'histoire de la création d'une famille, ou plutôt d'un clan les  Koicé Kokué.

En Nouvelle-Calédonie comme ailleurs, rien ne donne plus envie à un enfant de désobéir qu'une interdiction. La petite-fille de l'histoire n'échappe pas à la règle. Il ne faut pas descendre dans la baie d'ORO ? C'est ce qu'elle fait aussitôt et comme, partout, une fois la désobéissance accomplie... la punition suit et ici  dure. Heureusement, il y a toujours moyen d'échapper à un sort jeté, la bête ici aussi devient prince et de nombreux enfants suivront : les Koicé Kokué.

Retranscrit et illustré pour un petit garçon d'origine kanak  et tous les autres enfants kanak avec lui, cette histoire peut parler également à ceux qui ignorent tout de la Nouvelle-Calédonie : parce que le serpent Mâagenin intrigue et fait peur, parce que sa métamorphose soulage, parce que la fin de l'histoire ouvre sur l'avenir.

J'ai aimé la maquette de ce petit livre : les grandes illustrations  en pleine-page ( de beaux collages simples et évocateurs) font face au texte imprimé dans la couleur dominante de celles-ci, créant ainsi une suite d'atmosphères, dans lesquelles on entre avec crainte ou plaisir.

Ce premier ouvrage de la collection "Petites histoires d'Océanie"  est donc à saluer à plus d'un titre, puisqu'il peut faire découvrir à tous ceux que l'Ailleurs intéresse, une des multiples et pourtant si semblables manières que les hommes et les femmes ont trouvées pour répondre au mystère de leur origine.

Les plus grands liront avec intérêt la courte postface : "La société kanak de Nouvelle-Calédonie en quelques mots..."
Ils y apprendront plus sur le serpent Mââgenin  et les esprits ancestraux, mais également sur les lieux sacrés ou interdits qu'il faut respecter, comme tous les autres domaines privilégiés par les esprits : forêts profondes, brousse, nuit....
Des pistes bibliographiques sont données en conclusion à ceux qui voudront élargir leurs connaissances

jeudi 15 décembre 2011

AMBROISE LOUIS GARNERAY

Nous sommes aujourd'hui habitués aux splendides photos de baleines qui nous révèlent tout le mystère, toute la beauté et la puissance de ces animaux extraordinaires.
Au milieu du XIX ème , au moment où Herman MELVILLE écrit "MOBY DICK", les choses sont bien différentes.
Soucieux de rendre un hommage aussi complet que possible à l'animal qui l'obsède, MELVILLE consacre deux chapitres entiers aux diverses représentations de la baleine : gravures, peintures, sculptures sur bois ou ivoire et même  montagnes et étoiles qui portent son nom.
S'il est généralement peu tendre avec les artistes ou scientifiques qui se sont frottés au sujet, l'un d'eux pourtant trouve grâce à ses yeux, un français, Ambroise Louis GARNERAY, dont il a admiré deux tableaux, reproduits en aquatinte.

"Elles représentent respectivement des attaques de Cachalot et de la Vraie-Baleine.
Dans la première, un noble cachalot est dépeint dans la pleine majesté de la puissance ; il vient de remonter des profondeurs de l'Océan, juste dessous une baleinière, et porte sur son dos, haut dans l'air, l'affreuse épave démantelée...

"Pêche du Cachalot" -New-Bedford Whaling Muséum-  New-Bedford  Mass-USA

Debout sur cette proue, pour cet insaisissable éclair de temps, on voit un rameur, mi-voilé par le jet furieux de la baleine et s'apprêtant à sauter comme dans un précipice. La scène est merveilleusement juste et vraie."

"Dans la seconde gravure, le canot est en train d'accoster le flanc d'une grande Vraie-Baleine en mouvement et qui roule sa masse noire pleines de mauvaises herbes marines, comme quelque éboulement de rocher couvert de mousse des falaises patagoniennes...


"Pêche de la baleine" -New-Bedford Whaling Muséum- New-Bedford  Mass-USA


Ainsi au premier-plan tout est rage et mouvement. Mais à l'arrière-plan, par un contraste artistique admirable, est représenté le niveau vitreux d'une mer encalminée ; du vaisseau impuissant, les voiles dégonflées sont affaissées et la masse inerte d'une baleine morte, forteresse conquise, a le drapeau de capture qui tombe paresseusement du bâton fixé dans le trou de son jet."


"Qui était Garneray le peintre ?Je ne sais. Mais je gagerais ma vie qu'il avait pratiqué son sujet, ou alors qu'il avait été merveilleusement formé par quelques baleiniers expérimenté."


Herman Melville  avait raison. Ambroise Louis GARNERAY savait e quoi il parlait !

Né en 1783, à Paris, il s'engage à l'âge de 13 ans dans la Marine.

"Excepté la piraterie, je crois que j'ai pratiqué tous les genres de navigation"

Navigant  tout aussi bien sur des vaisseaux de guerre officiels, qu'avec Surcouf, sur des bateaux corsaires, il ne quitte la mer qu'en 1806, quand, blessé, il est fait prisonnier par les anglais, qui le garderont "les huit années suivantes dans l'enfer des pontons en rade de Plymouth".
Formé  enfant par son père, il utilise ce temps à peindre, puis, libéré devient rapidement peintre officiel de la Marine puis Directeur du musée de Rouen.
Parallèlement il écrit des récits et ses mémoires, qui font de lui "un des précurseurs du roman d'aventure maritime", qui remaniés et édulcorés, seront ensuite publiés dans des éditions pour la jeunesse.
Il meut à Paris en 1857.

Ainsi, d'un livre à d'autres, si nous le voulons, nous ne quitterons pas la mer !






mercredi 14 décembre 2011

LES DRÔLES DE MOTS DU MERCREDI


Il y a vraiment beaucoup de "Drôles de mots", dans "MOBY DICK" ! De très nombreux termes de marine, mais aussi d'autres plus spécifiquement liés aux baleines.
C'est l'un de ceux-ci que j'ai retenu aujourd'hui, parce qu'il m'a beaucoup intrigué et qu'il revient très souvent dans le texte qui lui consacre d'ailleurs un chapitre entier... vers la fin.


LE SPERMACETI :
"De même comme la tonne de Heidelberg, qui était toujours pleine des plus excellents vins du Rhin, la tonne de la baleine contient de loin le plus précieux de sa vendange huileuse, c'est-à-dire "le spermaceti" si hautement apprécié, à l'état absolument pur, limpide et odoriférant."

Après bien des consultations de dictionnaires et d'articles sur Internet voici une petite synthèse, qui j'espère sera aussi claire et juste que possible :

Tout d'abord, un prélable et un peu d'anatomie :
- Le spermaceti ne se trouve pas chez tous les cétacés, mais essentiellement dans la tête des cachalots : spermwhales en anglais.
- Celle-ci occupe le tiers de la longueur de son corps et présente une forme extrêmement arrondie à l'avant :


Source : petroleumhistory.org


Sa partie supérieure -" the case" que l'on pourrait traduire, par "la caisse"- est une vaste cavité dans laquelle est stocké le spermaceti. Ce n'est en aucun cas le cerveau - comme il est écrit dans certains dictionnaires que je ne dénoncerai pas... - qui, comme vous le voyez, se trouve en bas à droite.
Cette grande "caisse" est remplie d'une substance blanche et grasse, le spermaceti - appelé également et de façon impropre "blanc de baleine" en français, car la baleine n'est pas dotée de cet organe- composée d'acides gras, que le cachalot a le pouvoir de fluidifier ou de faire cristalliser en modifiant l'afflux sanguin dans cette partie de son corps. Le volume contenu est énorme puisqu'on parle de 4 tonnes, alors que le cerveau du cachalot lui, ne pèse que 8 kg.

Le spermaceti remplit probablement deux fonctions :
-  la première d'aide à la flottabilité, permettant au cachalot, soit de se maintenir à la surface de l'eau, quand le spermaceti est à l'état liquide, soit au contraire de s'enfoncer de plus en plus sous l'eau quand celui-ci se cristallise : c'est alors une sorte de balast naturel.
- la seconde, d'écholocation, en faisant office "de lentille de convergence pour les ondes sonores" :  c'est alors un élément du sonar des cétacés.

Bon, on y voit plus clair pour les cachalots ! Mais en quoi le spermaceti peut-il bien intéresser les humains ?

Herman MELVILLE nous donne la réponse :

"En voilà pour trois milles dollars les gars, une vraie banque. Toute une banque ! La Banque d'Angleterre !"


Et oui, au XIX ème siècle -et peut-être d'ailleurs encore aujourd'hui-, le spermaceti valait une fortune. Purifié à l'alcool et appelé alors cetine, cette substance combustible, qui produit une belle lumière blanche, sans fumée, était essentiellement utilisée pour la production ... de bougies :

Pas de pitié donc :

"Malgré sa vieillesse, son unique nageoire et ses yeux aveugles, elle était vouée à la mort par assassinat, afin de donner de la clarté aux joyeux mariages et autres festins de l'homme, et aussi à illuminer les sollennelles églises dans lesquelles il est prêché que tous doivent être absolument inoffensifs envers tous"

Des bougies, du lubrifiant, des produits de beauté, des baleines de corset ou de parapluie, voilà pourquoi les cachalots, les baleines (et combien d'hommes? ) ont été exterminés !
Je reste songeuse...

dimanche 11 décembre 2011

MOBY DICK






Auteur : HERMAN MELVILLE
Editions : Gallimard 1940- Folio Classique  n°2852-731 pages-


Depuis quelques jours je n'ai guère travaillé sur mon blog.
Noël y est pour quelque chose, bien sûr, mais Herman MELVILLE, encore plus !

J'ai en effet entrepris une lecture que je repoussais depuis 40 ans : MOBY DICK, et MOBY DICK ne se lit pas comme n'importe quel autre livre. Il faut du temps et beaucoup d'attention !
Car il ne s'agit pas d'un livre, mais de plusieurs, une véritable somme, sur la baleine et les hommes qui la poursuivent, brassant les mythes, l'histoire,  la géographie, les techniques de marine et de chasse,  mais aussi la métaphysique, la symbolique des couleurs, l'histoire de l'art et je dois en oublier.

Ishmaël, le narrateur, ne se contente pas de nous raconter une aventure mais au fur et à mesure que celle-ci se déroule,  nous fait partager sa passion. Et comme tout passionné il s'interroge, il recherche, il s'indigne, il convoque la Bible, Plutarque, Montaigne, Shakespeare et tous ceux qui de près ou de loin se sont intéressés à ce qui le fait vivre. Il éprouve enfin le besoin de synthétiser ses pensées, pour lui tout autant que pour nous, avant de reprendre le fil de son récit et nous entraîner dans cette chasse aussi  prosaïque que mythique.

Alors que je ne suis qu'à une grosse moitié du livre en plus de dix jours, je sais déjà que j'ai rencontré un chef d'oeuvre. Car rien n'est ennuyeux ici, tout est original, étonnant, passionnant. 
Alors que j'avais entrepris cette lecture avec crainte, je la poursuis à présent avec avidité.

J'espère, si vous ne l'avez déjà fait, vous donner envie de monter aussi sur le "Péquod", ce bateau-monde où :
"l'Américain natif fournit libéralement les cerveaux: le reste de l'univers fournissant non moins libéralement les muscles". 
C'est pourquoi les posts suivants risquent fort de tourner encore et pour quelques jours autour d'elle :

LA BALEINE




I

lundi 5 décembre 2011

LE CHEVAL A BASCULE







Titre original : POSTERN OF FATE
Auteur : AGATHA CHRISTIE
Traductrice : Janine LEVY
Editions : Le Masque 2007 -222 pages-


Voici déjà décembre, le moment où il faut savoir mettre fin aux travaux engagés, avant de commencer l'année avec de nouveaux projets. 
Le temps, donc, pour moi,  de terminer la série des Beresford, par ce dernier roman, qui a la particularité d'être également le dernier livre écrit par Agatha CHRISTIE.
La couverture que j'ai choisie -c'est bien sûr pour cela que je l'ai fait, en plus de l'avoir trouvée très belle- nous offre tous les éléments clés de l'intrigue : 

Nos héros, Tommy et Tuppence sont toujours là, mais leurs cheveux blancs nous indiquent... qu'ils n'ont pas rajeuni.
A présent  largement septuagénaires, comme Agatha elle-même, ils viennent d'emménager, non loin de la mer,  dans une  charmante demeure, qui nécessite quelques travaux : électricité à refaire, jardin à reprendre, sans parler de la nécessité de trier et ranger leurs livres dont le nombre s'est accru  : les précédents propriétaires,  leur ont en effet laissé de nombreux titres pour la jeunesse, qui ravissent Tuppence : elle y retrouve toute son enfance, un vrai bonheur !

Mais celui-ci, bien entendu, ne serait pas total, si son oeil expert n'était attiré, dans un vieil exemplaire de "La flèche noire" de Stevenson -le livre rose de a couverture-, non par une phrase ou des mots soulignés dans le texte, mais par des lettres marquées à l'encre rouge : 84 en tout.
Maligne comme elle est restée, elle va bien entendu très vite découvrir ce que celles-ci signifient.
Est-il utile de préciser qu'elles la conduisent vers un nouveau mystère ?

Ce n'est qu'après beaucoup de thé bu en compagnie des aînés du village, quelques tours périlleux sur une voiture à pédales et une petite blessure par balle, qu'elle découvrira enfin la clé de l'énigme avec l'aide de Tommy qui s'occupe des contacts "sérieux" à Londres, et surtout celle d'un nouveau et très attachant compagnon, le chien Hannibal, chargé, vaste tâche, de la protéger.

Une chose est certaine, ce n'est pas la qualité de l'intrigue qui fait le charme de ce livre :
Agatha Christie elle-même ai reconnu qu'elle a eu beaucoup de mal à l'écrire, ce qui explique peut-être pourquoi elle n'a pas repris la plume ensuite.
C'est plutôt le sentiment qu'on a de vivre une expérience connue : relire ses livres de petite-fille, découvrir une vieille maison qui vous rappelle un moment passé de votre vie.
Comme pour tous les ouvrages de cette édition, la préface confirme et développe ces premières impressions :   "Les Lauriers",  où se déroule l'intrigue, ressemble beaucoup à "Ashfled ", où Agatha Christie passa son enfance  : on y retrouve exactement, noms et descriptions compris, "Kay-Kay", la petite serre du jardin,  "Mathilde" le cheval à bascule et la carriole attelée d'un petit cheval de bois surnommée "Truelove", sur laquelle la petite Agatha dévalait la pente du jardin. Ce sont également ses lectures d'enfance qu'elle place dans la bibliothèque que Tommy et Tuppence ont tant de mal à ranger.
Même Hannibal, le vaillant Terrier de Manchester, qui dévoile le coupable, est le double de Bingo, le chien de Max Mallowan, son époux.

 C'est donc pour ce côté très nostalgique que j'ai aimé ce livre, mais aussi, pour les souvenirs très récents qu'il m'a remémorés : découvrir une nouvelle maison, ranger sa bibliothèque pendant des heures en parcourant ceux que l'on avait préférés, et  comme dans les autres ouvrages de cette série, pour Tuppence, dont on peut penser qu'Agatha Christie enviait alors la jeunesse, toujours renouvelée.

Ceux qui voudraient en savoir plus (voire tout !) sur Agatha Christie et son oeuvre trouveront, sur le net, de multiples sites, dont celui-ci, dont je n'arrive malheureusement plus à trouver la version française.

mardi 29 novembre 2011

LES DRÔLES DE MOTS DU MERCREDI


Aujourd'hui, ce sera visite chez les fourmis, grâce au numéro d'octobre/novembre de 
En plus d'être passionnant, comme toujours, il m'a fait découvrir trois mots nouveaux, sans que j'ai presque à en chercher la définition, puisque leur sens était précisé dans le texte même. 
Du beau travail de vulgarisation !



Une replète :
"Ces nounous d'élite appelées replètes..."
Une replète est une jeune fourmi ouvrière (donc stérile),  spécialisée dans le nourrissage des premières larves de reines et de mâles (sexués).
Gavées à l'automne pour emmagasiner des réserves de graisse et les conserver tout l'hiver dans leurs flancs, elles nourrissent  ces larves "par leurs glandes labiales, par une sorte de bouche-à-bouche".
Ce "régime princier" "accentuera la différence" entre les larves d'ouvrières, plus petites, et celles des reines et des mâles, différence qui est déjà sensible au stade des oeufs, ceux"qui donneront des sexués" étant déjà "plus gros et dotés de réserves" plus importantes.

La trophallaxie :
Pour bien comprendre ce qu'est la trophalloxie il faut au préalable savoir trois choses :
1° Les fourmis ouvrières effectuent un travail très spécialisé. Les plus expérimentées  sont des "fourrageuses", chargées notamment de "pourvoir la colonie en nourriture".
2° Pour ce faire, elles ingèrent le miellat sécrété par les pucerons qu'elles élèvent à proximité de la fourmillère ("61% de l'alimentation des foumis") croquent au passage quelques uns d'entre eux ainsi que des punaises, chenilles, etc ("35% de leur menu") et avalent enfin quelques graines (les 4/5 % restant de leur menu).
3° Cette nourriture est alors répartie entre leurs deux estomacs  : la plus petite part est digérée à leur bénéfice par le premier d'entre-eux, tandis que second, appelé estomac ou jabot social stocke le reste.

Dans ce contexte, la trophallaxie est le mode de transfert de cette nourriture entre l'ouvrière fourrageuse et les larves qu'elle est chargée de nourrir :
"La receveuse tapote la tête de la fourrageuse qui régurgite le miellat et le lui dépose entre les mandibules".


L'hémolymphe :
"L'hémolymphe est ce qui fait office de sang chez la fourmi. Ce fluide vital baigne tous les organes et les muscles et leur transfère les nutriments dont ils ont besoin. Tout cela sans veines ni battements du coeur."
On peut également ajouter que l'hémolymphe contient également les molécules de transport de l'oxygène ainsi que les déchets produits par l'utilisation des nutriments, vitamines et autres molécules.

Sources : 
- "La Salamandre" n°206
- Wikipédia

lundi 28 novembre 2011

RIEN NE S'OPPOSE A LA NUIT





Auteur : DELPHINE  de VIGAN
Editions : JC Lattès-2011- 437 pages

Autant le dire tout de suite, je n'ai pas lu ce livre comme un roman, mais comme le témoignage d'un expérience très cruelle : être confronté à la maladie mentale d'un très proche -ici la maladie bipolaire- avec tout ce que cela signifie pour la personne elle-même et son entourage.
Tel que Delphine de Vigan a voulu (ou pu) l'écrire ce livre m'a bouleversée de bout en bout, parce que tout ce qu'elle écrit est tout simplement vrai.
Vrai tout d'abord la difficulté à aborder le problème, dont témoigne m'a-t-il semblé la (trop?) longue première partie : on remonte bien loin dans l'enfance, on cherche à comprendre et on ne comprend rien, parce que tout cela nous dépasse. De même,  tous les passages  dans lesquels l'auteur explique à quel point sa démarche lui est tout aussi nécessaire que cruelle : on a besoin de parler ou d'écrire pour comprendre, mais c'est à chaque fois comme plonger sa main dans le feu. On a besoin d'être entendu, mais qui peut le faire ?
Vrai le déroulement des événements : les "bizarreries" des débuts, le terrible coup de tonnerre que représente l'épisode de bouffées délirantes, les hospitalisations successives, les périodes ou tout semble redevenir normal - on y croît -, les rechutes,  et cette personne qu'on a connue belle et vive, que l'on retrouve hébétée, abîmée  plus elle-même.
Vrais les décors de l'action : hôpitaux indigents et maisons dévastées.
Vrais aussi les sentiments éprouvés :  l'incompréhension, la peur, l'amour, la haine, la culpabilité, la méfiance, l'espoir et la cruelle lucidité  :

"Aujourd'hui, quand je la lis , il me semble que Lucile n'a rien aimé tant que boire, fumer et s'abîmer."

J'ai beaucoup de respect pour Delphine de Vigan : pour l'enfant qu'elle a été, pour la femme qu'elle semble être devenue, pour l'amour qu'elle a porté à sa mère, pour la délicatesse dont elle fait preuve vis à vis de ses proches et pour être arrivée au bout de cet ouvrage. 
J'espère qu'il l'a libérée, autant que possible. 
J'espère aussi qu'il permettra à chaque lecteur de ne plus confondre "l'aimable" bipolarité dont les magazines nous abreuvent et que chacun évoque pour expliquer ses sautes d'humeur et la "vraie" bipolarité, qui, certes et heureusement, peut être maîtrisée, mais qui engendre aussi tant de douleurs. 
  

dimanche 20 novembre 2011

TROIS FEMMES PUISSANTES....

Niki de Saint-Phalle - Washington -
.... Une autre version !
Quant à moi, je reviens dans une semaine.

vendredi 18 novembre 2011

LA MAISON AUX SEPT PIGNONS 2/2






"Dans une de nos villes de la Nouvelle-Angleterre, le long d'une petite rue, se dresse une maison de bois, toute délabrée, coiffée de sept pignons pointus tournés vers différents points de l'horizon, disposés tout autour d'une énorme cheminée."






" Tant d'aspects divers de l'expérience humaine s'y étaient manifestés -tant de douleur, de bonheur aussi, parfois- que les poutres en étaient saturées comme un coeur humain. La maison n'était plus qu'un immense coeur, vivant de sa vie propre, plein de riches et de sombres souvenirs."






"L'enclos, jadis très vaste, était maintenant confiné dans un tout petit espace par de hautes barrières de bois et les dépendances des maisons de la rue voisine."





"Il y avait aussi quelques plants anciens de fleurs vivaces datant d' il y a bien longtemps qui, s'ils n'étaient guère florissants, montraient qu'ils avaient été dégagés des mauvaises herbes comme si quelqu'un, par amour ou par curiosité, avait souhaité les amener au degré de perfection dont ils étaient capables."

mercredi 16 novembre 2011

LES DRÔLES DE MOTS DU MERCREDI



Grâce au travail des éditions GF-Flammarion, auquel on doit rendre hommage, ma tâche de cette semaine a été bien simplifiée . 
Cette édition de "La maison aux sept pignons" de Nathaniel HAWTHORNE, nous offre en effet,  outre une traduction qui semble couler de source, une introduction, une chronologie, une bibliographie et enfin des notes qui éclairent l'oeuvre dans son ensemble, comme chaque mot difficile en particulier.
Je n'ai donc fait ici que recopier ces définitions. Un merci particulier donc à Anne BATTESTI, qui en est l'auteur.

Un in-folio / Un in-douze :
"Mais cette histoire comprendrait un enchaînement d'événements couvrant presque deux siècles et, à moins de l'abréger par trop cruellement, elle remplirait un in-folio plus épais -ou une série d'in-douze-plus longue qu'il ne serait sage d'ajouter aux annales de toute la Nouvelle-Angleterre pour cette période" 
"Un in-folio est un livre où les feuilles ont été pliées une fois, de façon à faire deux pages chacune ;
Dans un in-douze chaque feuille donne douze pages et l'ouvrage est alors de taille plus réduite."

Source : bibleetnombre.online.fr
Tophet :
"Autre article encore plus moderne : un paquet d'allumettes phosphorées, qui auraient autrefois fait penser qu'elles empruntaient leur flamme instantanée aux feux souterrains de Tophet."
""Tophet" symbolise l'enfer, du nom d'un site ancien près de Jérusalem où l'on offrait des enfants en sacrifice au dieu Moloch."

Source : our family website
un anneau galvanique :
"Il était aussi puissant qu'un anneau galvanique , et doué peut-être des mêmes propriétés".
"Anneau composé de différents métaux juxtaposés, supposé créer un champ électrique bénéfique à celui qui le portait : il existait, suivant le même principe , des ceintures galvaniques"
L'adjectif galvanique vient du nom de Luigi Galvani (1737-1798), scientifique bolognais, qui avait élaboré un procédé permettant d'obtenir un courant électrique par réaction chimique.

LA MAISON AUX SEPT PIGNONS 1/2


Titre original : "The House of the Seven Gables"
Auteur : Nathaniel HAWTHORNE
Traduction : Claude IMBERT revue par Marie ELVEN
Introduction, notes, chronologie et bibliographie : Anne BATTESTI
Editions : GF- Flammarion- N°185- 1994
Format : Poche 334 pages

Jusqu'à très récemment, je ne connaissais d'Hawthorne que son portrait le plus célèbre,

Portrait par Charles OSGOOD -1840
Peabody Essex Museum - Salem MA- USA
ainsi que  cette phrase, plus que flatteuse, prononcée par une passante en le croisant :
"Etes-vous un homme ou bien un ange ?"

Mais après avoir découvert Concord, puis Salem où l'on peut visiter la demeure de sa cousine -cadre de son roman-, ainsi que sa maison natale, beaucoup plus modeste, rebâtie à côté,  je n'avais plus qu'une envie  : découvrir son oeuvre.

Nathaniel HAWTHORNE a quarante-sept ans lorsqu'il publie, en 1851 "La maison aux sept pignons".

 Depuis 26 ans, il a ajouté à  son nom -Hathorne- ce W qui lui permet d'échapper à la honte d'être le descendant de John Hathorne, un des juges des procès en sorcellerie de Salem, en 1692.

 Depuis  douze ans il a quitté la maison de sa mère dans laquelle, jeune-homme, il s'est cloîtré de très longues années, vivant dans une solitude quasi totale, ne sortant que la nuit, victime d'une profonde dépression : 
"Je m'assis au bord du chemin de la vie, comme victime d'un enchantement, et autour de moi surgirent des buissons, qui devinrent des arbres, puis une épaisse forêt, jusqu'à fermer toute issue tant étaient inextricables les profondeurs de mon obscurité".

Depuis neuf ans il est l'heureux époux de Sophia PEABODY, qui lui a permis "de rompre un charme fatal au profit d'un autre enchantement".

Depuis un an enfin, il a quitté Salem, "ce pays des nuées" et après la publication de "La lettre écarlate", connaît le succès littéraire qu'il a tant attendu.    

Et pourtant, en écrivant "La maison aux sept pignons" c'est à Salem et à sa sombre histoire "familiale et locale", qu'il revient.  Il le fait en quelque sorte en cachette, baptisant son roman "romance" un "récit qui n'aurait pas à soutenir l'épreuve des réalités du moment".

Dans la maison aux sept pignons, aujourd'hui bien délabrée, vit Hepzibah Pyncheon, une des rares descendantes de la lignée Pyncheon. Son ancêtre a donné à la maison toute son ampleur actuelle, après s'être approprié le terrain, dont il a fait condamner le légitime propriétaire. Celui-ci en mourant l'a maudit, ainsi que sa descendance, lui promettant que "Dieu lui ferait boire du sang"
Rien ne va plus pour elle : ruinée, elle doit ouvrir une boutique pour survivre, elle l'aristocrate. Sa vie va être heureusement bouleversée par l'arrivée inattendue de sa jeune cousine Phoebe et le retour d'un mystérieux et très aimé visiteur. Tout pourrait être parfait, si son autre cousin, le riche juge Pyncheon, digne descendant de l'ancêtre maudit, ne se manifestait à nouveau.

Autant le dire, peu portée que je suis sur la littérature fantastique, je craignais un peu cette lecture !
En fait je l'ai aimée de bout en bout : un très beau style, des descriptions précises et sensibles, des portraits vivants où la tendresse affleure souvent, de l'humour autant que de la colère, de courtes échappées historiques qui éclairent la construction de ce Nouveau Monde- l'Amérique d'après la révolution-, une analyse ironique du fonctionnement de la société, des commentaires pleins de sagesse  : voilà tout ce que l'on trouve dans cette "romance", bien proche du passé  et du présent de son auteur.
J'ai rarement été prise sous le charme d'un livre de cette façon.  Je l'ai lu avec voracité, souriant à une fin bien sûr convenue, mais qui  témoigne aussi  du long chemin d'Hawthorne vers la vie et le bonheur.  

"Prenez-le pendant qu'il est à portée de la main ! Ne murmurez pas, ne discutez pas, profitez-en !"

dimanche 13 novembre 2011

EN CES MOMENTS DE CRISE....

Barry FLANAGAN
-Thinker on a rock-1997
Washington-D.C.-

... un peu de réflexion (et d'humour) ne nuisent pas !

samedi 12 novembre 2011

MON PETIT DOIGT M'A DIT



Titre original : "By the pricking of my thumb"


Auteur : Agatha CHRISTIE 
Traductrice : Janine LEVY
Editions : du Masque - L'intégrale -1- Les Beresford- 2007
202 pages

J'ai lu ce livre juste avant de partir.... Il y a donc quelques semaines, mais j'ai tout de même choisi de vous en parler parce qu'il est charmant et plein de vérité. 
Nous avions quitté Tommy et Tuppence, à la fin de "N or M?" en 1941. Nous les retrouvons aujourd'hui, en 1968, à la demande des lecteurs qui s'inquiétaient régulièrement de leur devenir auprès d'Agatha CHRISTIE. 
Contrairement à Hercule Poirot, ou à Miss Marple, dont l'âge ne semble que peu changer  entre leurs premières aventures  et leurs dernières enquêtes, les Beresford ont vieilli, c'est tout au moins ce que dit leur état-civil. 
A présent grands-parents, Tommy est un alerte septuagénaire et Tuppence porte avec une ardeur presque inchangée ses 66 printemps.
Mais que font-ils ? Pas mal de choses semble-t-il, dont, tâche fréquente et particulièrement redoutée  à cet âge, rendre visite, dans sa maison de retraite à  une vieille parente, en l'occurrence la tante de Tommy.
Le décès inattendu de celle-ci, les paroles troublantes d'une vieille dame, à propos "d'une pauvre enfant" et  d'une chose cachée dans une cheminée, son brutal départ de la résidence,  un tableau qui charme et qui trouble à la fois Tuppence... et voici celle-ci qui se lance dans une double recherche, au départ anodine mais qui se révélera vite périlleuse, voire plus !
Nous sommes bien chez Dame Agatha  et rien ne différencie vraiment ce livre de ses autres ouvrages.
Cependant deux choses m'ont particulièrement plu :
- En premier, lieu, comme toujours, la description d'une Angleterre rurale, avec ses jolis villages, ses pasteurs vieillissants  et ses inénarrables commères :  Mrs Blight et Mrs Coppleigh  en sont ici  deux remarquables échantillons.
- En second lieu que les héros vieillissent.... et qu'ils ne s'en rendent pas tout à fait compte : n'est-ce pas le sentiment de chacun ? Jusqu'au jour, où quelqu'un vous le rappelle, en général brutalement : ici  c'est Déborah, la fille des Beresford, inquiète, à juste titre de la disparition de sa mère :
"C'est différent maintenant ! Elle est vieille !" 
A bon entendeur...


mercredi 9 novembre 2011

LES DRÔLES DE MOTS DU MERCREDI


Beaucoup de mots inconnus dans le livre de David Grossman, "Une femme fuyant l'annonce", dont j'ai parlé hier. Et surtout des mots dont il m'a été difficile de trouver la signification précise, soit parce qu'ils se rapportent à la tradition hébraïque ( le Sambatyon), soit parce qu'ils désignent, un vêtement ( un sharwal - je suppose un genre de sarrouel-) ou une pièce de vaisselle (un finjan -je pense ici un pot à café), dont les définitions varient et les représentations sont parfois contradictoires ! Mais heureusement cela ne freine en rien la lecture.
Deux certitudes cependant :

Un moshav (pl : des moshavin) :

"Beaucoup plus tard ils parvinrent à un petit moshav, dissimulé derrière une colline, au milieu des bosquets."

En Israël, un moshav est une communauté agricole coopérative, composée de plusieurs fermes individuelles.
Contrairement au Kiboutz, le moshav n'est pas collectiviste, mais fondé sur une organisation familiale classique.
 L'Etat met les terres à disposition, chacun les exploite tout en profitant de la coopération multiforme mise en place : matériel agricole, commercialisation, accès au crédit, mais aussi services sociaux, ou activités culturelles et religieuses.
Au départ fondés par des membres de partis socialistes sionistes, les moshavin se sont également développés tout au long du XXème siècle,  sous la houlette de mouvements sionistes religieux.
Dans les années 1970 -1980, certaines colonies israéliennes implantées dans les territoires occupés, l'ont été sous forme de moshavin.

Hiérosolymite :

"Le nez en l'air, les yeux écarquillés à travers des lunettes miroitantes, le tankiste hiérosolymite, qui avait accompagné Ilan dans la place forte, buvait du café au milieu de la cour."

Il semblerait que cela signifie tout simplement (!) : de Jérusalem.

On peut également dire "hiérosoltmitain/e".

Je ne doute pas  de l'intérêt que  les amateurs de scrabble ou de mots croisés porteront à ces adjectifs !

Sources :
- Wikipedia
- mediadico

mardi 8 novembre 2011

UNE FEMME FUYANT L'ANNONCE




David GROSSMAN
Traduit de l'hébreu par Sylvie COHEN
Editions du Seuil -2011- 667 pages

In  English : "To the end of the land"


J'aurais aimé  afficher la couverture de ce livre sans le bandeau agressif qui la barre  à présent.
J'ai terminé ce livre il y a une dizaine de jours, et si je l'ai lu ce n'est pas pour ses (indéniables) qualités  littéraires, mais parce que son sujet  me touchait.
Beaucoup d'entre nous, je pense, saisis par un sentiment de toute puissance réveillé par la peur, ont fait un jour cette expérience : penser que par notre présence, nos paroles, nos actions nous allions empêcher que quelque chose de terrible n'advienne.
Cela a été mon cas, il y a quelques années, lorsque ma mère a dû  à nouveau faire face à la maladie. Tant que je lui parlais, tant que j'étais avec elle à l'hôpital, tant que je faisais  quelque chose pour elle, j'avais le sentiment de barrer le passage à la mort.
David GROSMAN, explique avoir commencé ce livre dans l'espoir de protéger son fils, qui effectuait son service militaire en Israël,  choisissant de raconter l'histoire d'une femme, Ora, qui préfère quitter son domicile pour ne pas recevoir, comme elle le craint,  l'avis de décès de son fils Ofer, "parti pour une opération d'envergure de vingt-huit jours" dans une ville palestinienne. Entraînant dans son aventure, Avram, un ami/amant, elle va lui parler sans s'arrêter de l'enfant qu'Ofer a été, du jeune-homme qu'il est devenu, déroulant au passage l'histoire du couple qu'elle a formé avec Ilan, de leur premier fils Adam et des liens complexes qui les relient tous.

J'ai beaucoup aimé ce livre qui m'a émue de bout en bout. J'ai aimé cette femme si profondément maternelle, excès compris, cet homme incapable de devenir père, ces enfants tendres, transformés par la guerre.
J'ai été saisie par cette description en creux de la guerre : ce qu'elle signifie dans la vie de chacun, et des peuples, son inéluctabilité, et son absurdité.

Mémorial des soldats du Vietnam_Washington-
Cette "critique" est bien peu "littéraire", mais je ne doute pas qu'un auteur qui sait si bien parler à la fois en tant qu'homme et que femme, soit un grand écrivain.
Je plains particulièrement, par ailleurs tous ceux, qui persuadés que la paix est le seule issue, voient chaque jour leurs enfants partir à la guerre et en revenir, quand c'est le cas, à jamais différents.

vendredi 4 novembre 2011

WALDEN OU LA VIE DANS LES BOIS



 HENRY DAVID THOREAU
Traducteur : L. Fabulet
Editions : L'imaginaire - Gallimard. 1922- 332 pages
Titre original : "Walden"


S'il est une lecture que je ne regretterai pas, c'est bien celle-ci !
Jamais, je crois, une aventure semblable ne m'était arrivée : avoir entre les mains un livre, rendu par moment illisible par une traduction vieillotte (1922) et selon les anglicistes, riche en contresens et être  impatiente, chaque soir de le reprendre, pour le bonheur de lire les propos d'un homme heureux, qui pose sur le monde un regard aigü, savant, poétique et tendre.



En 1845, âgé de  28 ans, souhaitant vivre au calme pour écrire, Thoreau décide de s'installer dans les bois, à 2,5 km de sa ville natale, Concord.
Son ami Emerson met à sa disposition un terrain au bord de l'étang de Walden. 
Thoreau y construit une cabane,  défriche de quoi planter du maïs et des fèves, pêche, ouvre grand les yeux sur tout ce qui l'entoure et écrit. 
Bref, il met en pratique ses propres conseils :

"Vivez la vie que vous avez imaginée".

Il y restera  deux ans et deux mois, entrecoupés de ses passages réguliers à Concord - il ne s'agit en rien de se "réfugier" dans les bois - de courtes excursions dans le Maine et d'un séjour d'une nuit en prison... pour avoir refusé de payer des impôts qui serviraient à mener une guerre.
"Walden" est donc le récit de la vie que Thoreau a mené durant ces deux années, ou plutôt la première d'entre elle, puisque la "la seconde lui fut semblable". 
Par "la vie", entendez, "tout ce qui fait la vie", le matériel comme le spirituel, l'amitié et le bonheur d'être à soi, les sympathies et les antipathies, les réflexions sur le monde tel qu'il se construit et celui qu'on voudrait construire.
Thoreau quitte définitivement sa cabane, et son étang le 6 septembre 1847.

En commençant ce compte-rendu, j'avais le projet d'y faire figurer quelques citations. Je me suis vite aperçue que cela reviendrait à écrire, sinon autant de pages que le livre, du moins un bon nombre d'entre-elles.
Si vous aimez la nature, si votre curiosité vous porte à chercher à comprendre, si vous ressentez le besoin de changer votre vie, si les injustices vous indignent, si le végétarisme vous tente, si vous avez envie de mettre vos actes en harmonie avec vos pensées, alors n'hésitez-pas !
Vous trouverez tout cela dans ce livre.
Pour terminer cette maxime, que ne renieraient en rien les tenants actuels de "La sobriété heureuse" :


 "De la simplicité ! de la simplicité ! de la simplicité!" 




Alors que j'avais bien entamé ma lecture dans l'édition citée plus haut et que je pestai chaque jour sur le galimatias dans lequel il fallait parfois se débatte, j'ai appris avec bonheur, que "Walden" venait de faire l'objet d'une nouvelle traduction. Choisissez celle-là !



Préface  : Jim HARRISON
Traducteur : Brice MATTHIEUSSENT
Edition : Attitude -le mot et le reste- 2010-

mercredi 2 novembre 2011

LES DRÔLES DE MOTS DU MERCREDI


Voyager et lire ne vont pas bien ensemble  ! Après une journée de route, de randonnée ou pire, de visite de musées, mes capacités de lecture se sont révélées extrémement réduites !
En presque trois semaines, je n'ai terminé  que "Walden".
Donc aujourd'hui, nature au programme !

Un myrica (engl. Wax-myrtle) :
"Voilà trois heures que je n'ai entendu même une sauterelle sur les myricas."
Le myrica, également appelé "Piment Royal" ou "Bois sent bon", est un arbuste buissonnant, qui, adulte peut atteindre 1 à 2 mètres de hauteur et 1 mètre de circonférence.
Ses feuilles simples, "insérées en spirale le long des rameaux", "dégagent une senteur agréablement résineuse" qui éloigne les insectes.
En Europe du Nord "le piment royal entrait dans la composition d'un mélange -le gruit- servant à parfumer la bière", qui fut abandonné avec "la généralisation de l'usage du  houblon."
C'est un arbuste spécifique des sols "acides et mouilleux" et notamment des tourbières.
Sa présence au bord de l'étang de Walden n'a donc rien d'étrange !

Photo : bestplants.org
 Un whip-pour-will :
Drôle de mot français allez-vous me dire !
En voici l'explication, donnée par Buffon lui-même dans son "Histoire naturelle"

"Je conserve le nom que les Virginiens ont donné à cette espèce, parce qu’ils le lui ont donné 
d’après son cri, et que par cela seul il doit être adopté dans toutes les langues.
Ces oiseaux arrivent en Virginie vers le milieu d’avril,...., c’est-là qu’on les entend chanter ou 
plutôt crier pendant la nuit d’une voix si aiguë et si perçante, tellement répétée et multipliée par 
les échos des montagnes, qu’il est difficile de dormir dans les environs. Ils commencent peu de 
minutes après le coucher du soleil, et continuent jusqu’au point du jour." 

Source : dictionnaire Larousse.
C'est en fait un oiseau de la famille des engoulevents, qui, outre son cri, a pour caractéristique de construire son nid au sol.




Sources :
- Wikipedia

dimanche 30 octobre 2011

ET POUR TERMINER....



On prépare Halloween à la Maison-Blanche.....

Et partout ailleurs !




mercredi 26 octobre 2011

LES DRÔLES DE MOTS DU MERCREDI

Je n'avais pas cette semaine de "drôles de mots" en stock.
Mais je suis descendue dîner et en examinant la carte ai été séduite par un "Mushrooms Bolognese with hominy".
Mais à mon grand étonnement, lorsque mon assiette est arrivée, et la pénombre du restaurant aidant, je me suis trouvée totalement incapable de pouvoir dire ce qu'était le "hominy". Une seule certitude, la principale, c'était bon !
Un petit tour sur internet plus tard je peux vous dire que le hominy, puisqu'on l'appelle également ainsi en français, est un mets américain également appelé nixtamal "composé de grains de maïs séchés, puis traités à l'aide d'une solution alcaline (lessi). Ce traitement appelé nixtamilisation, permet entre autre de retirer l'enveloppe des grains" et les rendre ainsi plus digestes.

Photo : Alwayshungry.com
Source : Wikipedia

mardi 25 octobre 2011

DANS LA CUISINE DE JULIA CHILD

Si vous aimez cuisiner ou si vous aimez les livres de cuisine, ou si vous êtes une fan de Meryl STREEP, le nom de Julia CHILD ne doit pas vous être inconnu.



Cette cuisinière américaine (1912- 2004), papesse de cuisine française, auteure de très nombreux ouvrages de cuisine-


animatrice d'une émission culinaire à la télévision -"The French Chef"-, a redonné le gôut de la cuisine maison à des générations entières d'américaines et certainement aussi d'américains.
Célébrissime elle a légué tous ses meubles et son (abondant !) matériel de cuisine au "National Museum of American History" à Washington , qui a recontitué  cette pièce, un vrai "lieu saint".
C'est ainsi qu'on peut encore aujourd'hui découvrir son univers et j'ai plaisir à le faire avec vous !



Quand on a vu - sur une vidéo de son émission projetée à côté- de quelle manière elle écrasait une gousse d'ail sous le plat d'un grand couteau, on se dit, Thanksgiving approchant, qu'il ne devait pas être bon d'être dinde entre les mains de la dame !

Photo : Paul Child