mercredi 23 octobre 2013

LA SAISON DE L'OMBRE





Auteure : Léonora MIANO
Editions : Grasset - 2013 - 234 pages


Bien loin du décorticage de nos états d'âme, voici un livre qui nous emmène loin d'ici, il y a bien longtemps aussi, pour nous mettre face à une question mystérieuse : que se passe-t-il lorsque, brusquement tout un peuple est confronté à l'incompréhensible ?

L'incompréhensible dans ce cas,  c'est la brutale disparition de douze hommes du clan Mulongo : Deux dignitaires et dix jeunes initiés, qui semblent s'être volatilisés, une nuit, après qu'un incendie, tout aussi insensé, ait ravagé une partie du village.
Les Mulongo forment un peuple paisible et soudé. Ils entretiennent des relations courtoises avec leurs voisins, les Bwele. Leur chef, Mukano, est respecté de tous. Que signifie alors  cet évènement ?
Désemparés par cette situation inédite, les sages font appel à Ebele, épouse de Mundene, le ministre des cultes, lui aussi disparu, mais surtout la matrone du clan, dont chacun respecte la sagesse.
C'est elle qui propose d'isoler  dans une case les dix femmes "dont les fils n'ont pas été retrouvés"  : 
Non pas qu'elle les soupçonne de quoi que ce soit, mais pour que leur douleur soit circonscrite et ne se répande pas dans tout le village, car ce qu'il faut avant tout, c'est comprendre et reconstruire.
Comprendre ne sera pas donné à tout le monde, quant à reconstruire...

De l'aveu même de son auteure, ce très beau roman n'aurait pas vu le jour, si en 2010, un document intitulé "La mémoire de la capture" - la traite transatlantique - ne lui avait pas été donné à lire.
Il s'agissait des résultats d'une enquête menée au Bénin, avec le concours de la Société africaine de la culture et de l'UNESCO, qui démontrait "l'existence d'un patrimoine oral sur le sujet", confirmant en elle "de très anciennes intuitions", devenues "obsessionnelles".

Voici donc de quoi est fait le coeur de ce roman : décrire l'arrachement - être enlevé ou vivre la disparition inexpliquée d'un proche - mais aussi décrire le monde de ceux qui ont vécu de tels évènements, qu'ils aient été emportés au  "pays de l'eau" , dont l'existence pour eux n'avait même pas de sens, ou qu'ils soient restés sur la rive.

J'ai infiniment aimé ce livre, lu d'ailleurs une seconde fois dans la foulée !
On y découvre un monde si peu et si mal connu et la réalité d'une histoire particulièrement cruelle,  portés par de superbes personnages, des femmes majoritairement, et  par l'écriture de  Léonora MIANO, aussi puissante que ses héroïnes.

"Elle  était issue d'un peuple qui possédait une langue, des usages, une vision du monde, une histoire, une mémoire. Elle était issue d'un groupe humain qui, depuis des générations, enseignait à ses enfants que le divin se manifestait à travers tout ce qui vivait."

On y découvre de quelle manière la traite transatlantique a pu détruire des vies mais également le monde dont ses victimes étaient issues. de quelle manière aussi, tous ont su utiliser le legs le plus précieux de leurs ancêtres, "l'obligation d'inventer pour survivre", avec une infinie sagesse.

"Sachons accueillir le jour lorsqu'il se présente. La nuit aussi."

En savoir plus sur l'auteure : Ici

Quelques jours de silence. A très bientôt !


mercredi 16 octobre 2013

LETTRES DE LA GRANDE BLASKET







Titre original : "Letters from the Great Blasket" 1978
Auteure :  Eibhlís NÍ SHÚILLEABHÁIN (Elisabeth O'SULLIVAN)
Traducteur : Hervé JAOUEN
Editions : dialogues.fr  2011- 180 pages-


Durant l'été 1931, Georges CHAMBERS - dont j'ignore tout par ailleurs sinon qu'il était londonien -  se rendit au sud-ouest de l'Irlande pour visiter le phare de Tiaracht Rock, point le plus occidental de l'Europe.
Pour mener à bien cette expédition, il dut faire étape sur l'île de la Grande Blasket, à quelques kilomètres au large du  village  de Duquin.

La Grande Blasket

C'est en se promenant sur l'île qu'il fit la connaissance d'Eibhlís NÍ SHÚILLEABHÁINE,  habitante des lieux,  alors âgée de vingt ans. 
Elle était pieds nus et vêtue de haillons "ou presque".  Plus encore que sa "grande beauté",  se furent son naturel et son caractère enjoué qui frappèrent Georges CHAMBERS. Il ne la revit qu'une seconde fois au cours de l'été 1938.
Ces deux très brèves rencontres sont pourtant à l'origine  d'une correspondance qui s'étale sur une trentaine d'années et dont ce livre témoigne. 
Seul le tiers des lettres d' Eibhlís  y figure, suffisamment cependant pour nous offrir l'occasion de découvrir  la  vie de misère qui fut celle des habitants de l'île, la fin d'un monde aussi.

Nous allons donc suivre d'abord la jeune-fille recevant de son père "le nécessaire à la vie"
Elle, de son côté, "travaille à la tourbe" - ce qui n'est pas une mince affaire - ramasse les pommes de terre, coud et tricote "pour son père et ses frères". Les hommes pêchent le homard, cultivent un peu de blé, élèvent quelques vaches, quelques moutons, en fait juste de quoi survivre. Les plus âgés ne le pourraient pas sans les "aides de l'Amérique", entendez l'argent que leurs enfants, exilés, leur envoient. 

Les distractions sont rares : on danse "un peu", on joue à griller des haricots deux à deux  (l'un pour un garçon l'autre pour une fille) qui, plongés dans une tasse d'eau diront, s'ils se rapprochent, "si ces deux-là ....Tralalalère". 
Les occasions de s'amuser sont même si exceptionnelles, que les veillées mortuaires, pour peu qu'il s'agisse d'un vieillard, apparaissent  comme un vrai moment de détente : on s'y retrouve, on y chante, on y raconte des histoires.

Nous découvrirons ensuite la jeune-femme, première mariée de l'île depuis douze ans, en charge de son beau-père vieillissant, puis la jeune mère d'une petite fille, beau témoignage d'optimisme dans cette île où l'on ne se marie plus, où l'on n'a plus d'enfants "de peur de n'avoir pas assez à leur donner à manger, ni de quoi leur donner la moindre chance dans la vie."

Car la vie est de plus en plus rude, les années passant : la pêche au homard périclite, le prix de toutes les denrées augmente, la vie durant l'hiver est de plus en plus cruelle. Au début du printemps on est "à court de tout" et le repas se résume à quelques pommes de terre "sans cuisine", entendez la viande ou le poisson qui devraient les accompagner.

 Les visiteurs de l'été, porteurs de ressources complémentaires et de distractions, se font rares. Et comme si la vie n'était pas assez rude, même les prêtres, en... 1936, s'en mêlent :

"Aucune danse dans aucune maison de jour ou de nuit, pas de danse à l'extérieur plus tard que dix heures et demie du soir et tous les visiteurs et toutes les familles  doivent être rentrés à cette heure pour dire le rosaire." 

Pas question de ne pas obéir puisque "les prêtres de la paroisse veulent que nous le fassions et aussi parce qu'ils ne béniraient pas les canots ni la mer si on ne leur promettait pas de le faire."
C'est d'ailleurs, l'un d'entre eux qui le 6 février 1941 décidera de fermer l'école, condamnant les quelques enfants restant à la pension sur "la Grande île" et leurs parents à une plus grande solitude encore, si c'est possible.

Lecture sinistre, allez-vous penser ! Et bien non ! Lecture pleine de charme au contraire, de joie de vivre, d'amour pour sa famille et sa terre. 
La tristesse pointe parfois, mais Eibhlís, ne se plaint pas : tout ou presque lui semble normal, c'est ainsi ! Que les garçons jouent vraiment au ballon, quand le filles ne tapent dedans que quand elles en ont l'occasion, que son mari, pourtant bon père et bon époux, prélève chaque semaine 2 des 5 £ octroyées par l'aide sociale pour le tabac dont il ne peut se passer, que les visiteurs venus de New-York aient "la belle-vie", elle ne jalouse rien ni personne. 
Au contraire, elle remercie, pour une belle journée d'été,  pour les colis envoyés par Georges CHAMBERS, pour leur fille guérie, grâce à Dieu !
 Ses révoltes  ? Certainement, faute d'avoir pu en nourrir plus, de n'avoir eu qu'un enfant, certainement aussi  de constater la terrible solitude des aînés, qui savent qu'ils ne reverront jamais plus les leurs, partis en Amérique.
Pourtant c'est qu'elle souhaite elle-même pour leur fille... "La joie de notre vie !"

Un  très beau livre donc !

Ce qui m'a peut-être le plus touchée et qui résume si bien le personnage, c'est sa façon constante de s'enquérir auprès de Georges CHAMBERS, s'il y a bien "çà" à Londres : le jeu des haricots, la pauvre fanfare, les oeufs mangés en abondance pour Pâques : tous ces précieux trésors ! 




 Eibhlís NÍ SHÚILLEABHÁIN, son mari  Seán O CRIOMHTHAIN  et leur fille  Niamh,   quittèrent définitivement l'île le 14 juillet 1942. 
Les  vingt-deux derniers habitants de l'île furent définitivement évacués le 17 novembre 1953.

"J'ai été heureuse dans le chagrin sur cette île. Je pense que la vie ne m'intéressera plus à partir du moment où je serai partie."  


La Grande Blasket aujourd'hui. Cliché : Olivier Desveaux
  
Merci à nouveau à Catherine BAYLE, pour ses conseils de lecture.
Celles et ceux que les îles passionnent trouveront sur le site de Jacques BAYLE-OTTENHEIM, largement de quoi satisfaire leur curiosité.

dimanche 13 octobre 2013

mercredi 9 octobre 2013

LA LETTRE ECARLATE



Titre original : "The Scarlet Letter"- 1850 -
Auteur : Nathaniel HAWTHORNE
Traduction : Marie CANEVAGGIA
Edition : Poche Folio ou format Kindle.


Il y a deux ans, à l'occasion d'un passionnant voyage, j'ai eu la chance de découvrir Boston, Concord et Salem, hauts-lieux des débuts de l'histoire américaine, de sa littérature et du trancendentalisme.
J'en garde un très beau souvenir et je saisis toute occasion d'y retourner par la pensée, en me plongeant dans un livre de THOREAU ou d'HAWTHORNE.

HAWTHORNE donc aujourd'hui et sa magnifique "Lettre écarlate", publiée en 1850, qui est à la fois, un des premiers romans de la littérature américaine et l'une des premières fictions à avoir été publiée en série. aux Etats-Unis.
Un ouvrage qui connût un tel succès qu'il est également considéré comme l'un des premiers "best sellers"...

Mais avant tout, c'est un grand roman, inspiré semble-t-il par l'histoire véridique d'Elisabeth PAIN, dont la tombe, dans le petit cimetière de la King's Church de Boston, attire toujours les admirateurs d'Hester PRYNNE, le double littéraire qu'HAWTHORNE  a choisi de lui donner.

La tombe d'Elisabeth Pain. Cimetière de la King's Chapel. Boston. USA.

Nous sommes  dans les années 1640, dans l'une des premières colonies  fondées sur le sol américain par une communauté puritaine.
Une jeune-femme, de grande allure, est exposée durant trois heures sur le pilori qui domine la place du marché.  Elle porte dans ses bras sa fille Pearl, âgée de quelques mois et  sur le corsage de sa robe, un morceau d'étoffe écarlate, qu'elle a elle-même brodé au fil d'or, d'arabesques et d'une grande lettre A, pour Adultère. Elle vient d'être condamnée à le porter durant sa vie entière.
C'est Hester PRYNNE, récente habitante de la colonie, venue d'Angleterre. Son époux qui devait la rejoindre ne l'a jamais fait et  chacun pense qu'il s'est perdu en mer.
Derrière elle son pasteur, le jeune Révérend DIMMESDALE, issu d'une grande université anglaise, lettré et tourmenté et  certainement promis aux plus hautes fonctions, la supplie de livrer le nom de son complice. Devant elle, aux confins de la foule un vieil homme vient d'apparaître, une épaule plus haute que l'autre, le visage pétri d'intelligence puis brusquement marqué par l'horreur. Bientôt on l'appellera le docteur CHILLINGWORTH et il attachera ses pas à ceux du jeune et fragile pasteur. 
Nous suivront ces quatre personnages pendant sept années, jusqu'à ce que la vérité explose. 
Durant ce temps Hester, sans jamais rien révéler, sans jamais rien tenter pour alléger sa peine aura gagné la considération de toute la communauté et le jeune pasteur  un respect proche de l'adoration . Pearl, aura grandi en véritable feu-follet, interrogeant sa mère sur le sens de la lettre écarlate comme sur la main que le révérend pose toujours sur son coeur. 
Lorsque je vous aurai dit que "chilling" signifie "qui fait froid dans le dos", et que "dim" est à rapprocher de "faible", vous aurez probablement tout compris.

Un roman relativement court, une intrigue qui semble  simple au premier abord et pourtant une oeuvre dont l'épaisseur se révèle page après page :
une dose d'autobiographie, un dose d'histoire, une dose de fantastique, une dose de romanesque, un sens aigu de la nature, une connaissance fine des grandeurs, des petitesses, des tourments de l'âme humaine, de l'ironie et de la tendresse, tout cela rendu par une belle et riche écriture.
De personnages plein de vérité, une leçon de vie aussi - mieux vaut faire face ! -
Comment oublier la très belle et très courageuse Hester PRYNNE ?

J'ai été également très touchée par le portrait de Pearl, sa fille.
Loin des descriptions attendues, HAWTHORNE, lui-même père de trois enfants, nous offre ici un visage complexe  de l'enfance, dont il a su traduire toutes les grâces et les ambiguïtés.

Pour terminer, un petit passage pour vous convaincre, si vous ne l'êtes déjà.
Pearl, enfant solitaire joue dans les flaques d'eau, sur la plage :

"De temps à autre , elle s'arrêtait net et regardait curieusement dans une flaque - miroir  que la mer avait laissé en se retirant pour que la petite Pearl pût y voir son visage. Il la regardait du bord de la flaque, entouré de boucles brunes, avec un sourire de lutin dans les yeux - image d'une petite-fille  à qui Pearl, n'ayant d'autre compagne de jeux, faisait signe de venir courir avec elle la main dans la main. Mais la petite-fille faisait de son côté le même signe comme pour dire : "On est mieux ici ! Viens, toi !" Et Pearl,  enfonçant dans la flaque jusqu'à mi-jambes, n'apercevait plus au fond que ses petits pieds blancs, tandis que des profondeurs plus lointaines, la lueur d'une sorte de morceau de sourire montait et flottait cà et là sur les eaux agitées."


Pour Sallie et Suko, à qui il serait bien cruel d'imposer ce texte uniquement en français !
"Here and there, she came to a full stop, and peeped curiously into a pool, left by the retiring tide as a mirror for Pearl to see her face in. Forth peeped at her, out of the pool, with dark, glistening curls around her head, and an elf-smile in her eyes, the image of a little maid, whom Pearl, having no other playmate, invited to take her hand and run a race with her. But the visionary little maid, on her part, beckoned likewise, as if to say, - "This is a better place ! come thou into the pool !" And Pearl, stepping in, mid-leg deep, beheld her own white feet at the bottom; while, out of a still lower depth, came the gleam of a kind of fragmentary smile, floatting to and fro in the agitated water;"


dimanche 6 octobre 2013

mercredi 2 octobre 2013

NATUTE MORTE et la suite...


Titres originaux : "Still life", "Dead Cold"....
Auteure : Louise PENNY   
Traducteur : Michel SAINT-GERMAIN
Editions : Actes Sud 2011


Changement de registre aujourd'hui, avec une série policière, qui m'a entraînée durant les soirées chaudes d'été, au coeur du Québec en hiver, ce qui constituait déjà un premier et important atout !

Nous sommes donc non loin de Montréal, dans le charmant village de Three Pines, qui comme sont nom l'indique est, curieusement, anglophone.
Niché dans sa petite vallée, au bout d'une route chaotique rendue encore moins praticable par l'hiver, c'est un village modèle, une véritable image d'Epinal version canadienne, avec ses maisons traditionnelles bordées d'élégantes galeries, ses cheminées de pierre d'où s'échappent de lents tourbillons de fumée, son parc et son petit lac que l'hiver transforme en patinoire.
Il abrite une communauté paisible de couples unis depuis longtemps, de vieilles célibataires, veuves ou veufs, qui ont su poursuivre leur vie, un couple gay, aussi, qui tient le bistro magasin d'antiquités où tout le monde se rassemble, un oeil fixé sur les étiquettes qui ornent chaque meuble, puisque tout est à vendre ici, enfin une imposante libraire, seule noire du pays, qui, lassée de ses patients accrochés à leurs misères, a quitté un poste de psychologue, pour s'installer ici.  Tout le monde est plus ou moins artiste et la tolérance règne, ou à peu près, ce qui est déjà beaucoup.

Tout serait parfait donc sous le ciel d'hiver, s'il n'y avait tout de même deux problèmes :
la sinistre maison des Hardley, qui du haut de sa colline, semble depuis toujours menacer le hameau, et la très curieuse habitude de voir des meurtres s'y perpétuer, avec une régularité quasi de métronome.

Mais à toute chose, malheur est bon, cette curieuse habitude, amène tout aussi régulièrement sur les lieux, Armand Gamache et son équipe, soit le chef de l'escouade des homicides de la Sûreté du Québec et ses plus ou moins fidèles seconds, au premier rang desquels  le jeune et séduisant inspecteur Jean-Guy Beauvoir, l'efficace agente Isabelle Lacoste et la catastrophique agente Yvette Nichol qui ne possède rien de ce qui caractérise son chef et ses collègues : une certaine élégance physique, l'art de savoir s'habiller et le doigté professionnel si nécessaire quand on doit face à d'aussi tragiques situations.
Le jeune et enthousiaste inspecteur Robert Lemieux se joindra à eux dès le deuxième volume, au moment même où l'on prendra conscience que le doux Armand Ganache, que l'on croyait apprécié de tous, est en fait l'objet d'une sombre conspiration, à l'intérieur même de la Sûreté du Québec...

Je ne vous dirai rien des intrigues, sinon à quoi bon lire des romans policiers ?  Seulement, qu' inscrites dans un passé plus ou moins lointain, elles sont nourries de sentiments et d'émotions, faisant de chaque meurtre "un acte profondément humain". 
Et c'est ce qui plaît à Armand Gamache, c'est même ce qui est au coeur de sa méthode : comprendre les êtres humains, quitte à passer pour un faible.  C'est ce qui  fait aussi pour moi le grand charme de cette série : beaucoup d'humanité et de bienveillance, dans un monde par ailleurs très noir.
Il faut y ajouter le lieu,  les petites chipoteries entre anglophones  "compliqués" et francophones "directs  et clairs", un vocabulaire parfois secouant,  des citations de poèmes assez improbables, des monceaux de sandwiches, de bacon grillé,  de fèves à la mélasse, beaucoup de thé, une ambiance un peu "planante"...

Un petit conseil pour terminer : poursuivre ! Si le premier volume montre quelques faiblesses, les suivants révèlent de plus en plus de maîtrise... et les saisons passent ! 
Nous voici à Pâques  pour le troisième épisode ( "Le mois le plus cruel"/"The cruellest month"), tout reverdit à Three Pines, je compte bien y passer l'année.


C'est une série à lire impérativement dans l'ordre de parution des livres ! Si chacun développe une intrigue particulière, une autre intrigue se développe aussi d'un volume à l'autre.
Merci à Sallie d'avoir insisté sur ce fait !