lundi 4 juillet 2011

L'ETOFFE DU DIABLE



-Une histoire des rayures et des tissus rayés-
Auteur : Michel PASTOUREAU
Editions : du Seuil 1991
Format : Poche- Points-Histoire 171 pages


Je voulais à l'origine écrire ce commentaire en anglais, mais j'ai compris très vite que mes compétences dans cette langue n'étaient pas suffisantes pour pouvoir le faire !
Donc retour au français, dans l'espoir de mieux rendre hommage à ce travail, étonnant, comme tout ce qu'écrit Michel Pastoureau !

Avant d'en entamer la lecture, intriguée par son titre,  le mot "rayures" évoquait pour moi l'un de mes vêtements favoris : la marinière !


Marinière Petit-Bateau

Michel Pastoureau a bien sûr, une vision plus large des choses et nous invite, dans ce court ouvrage, à un voyage dans le temps, du Moyen-Âge à nos jours, voyage durant lequel les tissus rayés sont tantôt perçus négativement, tantôt positivement et le temps passant, de l'une ou l'autre manière suivant le contexte et les formes qu'ils revêtent.

C'est ainsi que nous découvrons comment les tissus rayés furent au Moyen-Âge  un objet de scandale - une bulle papale  de 1295 en interdit absolument le port à tous les ordres religieux-,  et donc un moyen de signaler "tous ceux qui pour une raison ou une autre étaient perçus comme en marge de la société chrétienne" :  criminels, lépreux, simples d'esprit, jongleurs, prostituées, mais aussi juifs, musulmans ou hérétiques sans parler du Diable et de toutes ses créatures !


Avec l'époque moderne (XVIème - XIXème siècle), les choses changent peu à peu et les rayures sont aussi bien  la marque de  la domesticité, de l'exotisme ou de l'aristocratie,

François Ier par  Jean Clouet. Paris - Musée du Louvre- 

avant de devenir, avec les révolutions américaines puis françaises,  "l'image de la liberté et le symbole des idées nouvelles".

1777-1795
Un couple de "sans-culotte"
C'est vraiment à partir de cette époque, que les rayures, horizontales ou verticales peuvent être prises "en bonne part", même si le tissu rayé reste en parallèle  celui qui revêt bagnards et prisonniers.


Le XXème siècle saura utiliser tous ces codes auxquels viendront s'en ajouter d'autres :
- la rayure "hygiénique", les sous-vêtements seront rayés avant d'arborer des couleurs vives,
Modèle Clémence de Gabriac

- la rayure "maritime" et ses dérivés,

F. Halphen enfant- Auguste Renoir
- la rayure protectrice,


Photo : Reuters


- et toujours malheureusement la rayure infamante des camps.

Fine ou large elle ne dit pas la même chose et chacun sait faire la différence entre les versions !




Percevoir l'évolution d'un phénomène est une chose, en comprendre les significations en est une autre ! Michel Pastoureau ouvre de nombreuses (et subtiles) portes mais aussi s'interroge : sans aucun doute cette histoire des rayures et des tissus rayés  n'est pas terminée !

I wanted to write this post in english : but it was to difficult for me ! 
Sorry for my English-spoken friends  !
 But this book had been translated and you can find on amazon.com  very good reviews in English.
The title is :





















A DEVIL'S CLOTH



Anyway a very happy " 4th July" to my friends in United-States whose flag is .... stripped !



3 commentaires:

  1. je n'ai pas lu celui là mais j'aime beaucoup cet auteur et son dernier livres sur les couleurs de nos souvenirs était un plaisir

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  2. J'ai adoré cet essai, plus que celui sur le bleu.

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  3. Passionnant ton billet, je note ce livre.

    Bon week-end Annie

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