vendredi 10 juin 2011

D'AUTRES COULEURS





"ÖTEKI RENKLER"
Auteur : Ohran PAMUK
Traducteurs : Valérie GAY-AKSOY et Gilles AUTHIER
Editions : Gallimard 2009 
Format : poche :-Folio n° 5194 -670 pages


Autant le dire d'emblée, j'aime les livres d'Ohran Pamuk !
 Alors comment n'aurais-je pas également aimé un ouvrage dans lequel, en 76 essais, interviews, récits, articles,  rigoureusement classés en huit "chapitres", il accepte de se laisser découvrir en nous parlant de tout ce qui fait sa vie : sa famille, son pays, les auteurs qui l'ont  marqué, les livres qu'il a écrits et qui sont sa vie, la politique qu'il n'a pu éviter,  les difficultés à vivre entre deux mondes, Occident et Orient et beaucoup d'autres choses. Les informations qu'il apporte sur sa manière de travailler, celles qu'il donne sur ses propres ouvrages, nous aident à comprendre ce que c'est d'être un écrivain (quel engagement !) ou nous permet d'enrichir la lecture que nous avions faite de ses oeuvres.
 Certains de ces textes sont longs, d'autres très courts, le même thème se faufile de texte en texte un peu comme une obsession, mais on ne s'ennuie jamais ! En fin de livre un index très précis permet d'approfondir, une analyse ou un personnage réel ou fictif.

Que m'a donc appris ce livre ? 
J'ai beaucoup aimé cette question, qu'il pose  dans  : "Préface à "Tristram Shandy" tout le monde devrait avoir un tel oncle" :
- En tout premier lieu que cet ouvrage existe et que son auteur  est Laurence Sterne,
- que la littérature peut être aussi indispensable  qu'un remède,
- qu'un père confiant en lui-même sait donner de l'assurance à ses enfants : "Tu seras Pacha" !
- qu'une mouette peut vous apprendre à mourir,
- que votre fille de quatre ans peut vous rendre heureux ou triste, tout Prix Nobel que vous soyez,
- ce que c'est que de vivre dans un pays ou un tremblement de terre est une menace permanente,
- que "tous les grands romans sont écrits pour mettre en évidence  des vérités que nous connaissions déjà, mais que nous n'avions pas encore admises parce que aucun grand roman n'en avait fait état jusque là"
- qu'un panneau "Entrée interdite", sur une porte, comme pour l'Europe, humilie et attise la colère,
- que "dans la culture musulmane, la tenue d'un journal intime était une pratique extrêmement rare",
- que "le réel défi que doit relever l'Occident c'est de comprendre la majorité des humains qui vit dans la pauvreté, le mépris, le discrédit et se voit mise au ban",
- que "ce que convoque la grande littérature en nous est notre capacité non pas à juger mais à nous mettre à la place d'autrui",
- que "la plupart du temps, la raison de notre bonheur ou de notre tristesse tient moins à ce que nous vivons qu'à la signification que nous lui donnons",
- que "Mon nom est rouge" est un livre sur "la tristesse et la tragédie de l'oubli",
- que ce qui transforme une construction en maison "ce sont les rêves de ceux qui l'habitent",
- que l'architecture ottomane est "une architecture circulaire qui, en acceptant l'homme tel qu'il est et en le mettant à sa juste place, exprime la simplicité de la vie et de la mort"
- que j'aimerais beaucoup voir "Le scribe assis" de Gentile Bellini.

Telle est ma liste. Chacun en refermant ce livre établira la sienne, différente. Bonne lecture !

Gentile BELLINI : "Le scribe assis"
Musée Isabella STEWART-GARDNER- Boston-

2 commentaires:

  1. J'aime également Pamuk mais j'ai déjà un livre à lui qui m'attend sur Istambul, je garde la référence de celui-ci

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  2. Que ce livre me tente.

    Bon week-end

    Alba cielbleudecastille

    Blogger fait encore des siennes pour les commentaires.
    Je ne sais pas si ce commentaire arrivera ?

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