En ces temps de douceur, où tout semble dire que le printemps n'est pas loin, j'ai pensé que des mots tirés du dernier numéro de La Salamandre étaient tout indiqués.
Si celui-ci est principalement consacré au Milan noir ( engl. Black kite), le premier mot intéresse... les grenouilles, dont les femelles, en cette saison, sont en pleine activité de ponte.
Une gouille :
"Les femelles y pondent un paquet de 300 à 1500 oeufs peu après leur arrivée, puis quittent subitement les gouilles"
Source : Pôle-Relais-Tourbière
Cliché : Francis MULLER
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Le mot "gouille" est principalement utilisé dans les cantons de la Suisse francophone, mais également en France, plus particulièrement en Savoie ou dans le Bugey.
Il s'agit à l'origine d'une flaque d'eau, d'un trou d'eau, d'un petit étang.
Mais on l'utilise également par euphémisme pour désigner un lac et en tout premier lieu le lac Léman... quand ce n'est pas un océan.
Ainsi, au lieu de dire "Je vais en Amérique", on peut déclarer avec le plus grand sérieux "Je traverse la gouille"...
Le second mot nous renvoie à une histoire bien connue.
Je ne l'avais jamais rencontré auparavant, et ai été étonnée de le découvrir, même si très rapidement j'ai fait le lien avec les malheureux Caïn et Abel.
"La Salamandre" a d'ailleurs la gentillesse de nous donner en une seule ligne le mot et sa définition.
Le caïnisme :
Il s'agit de la compétition entre frères ou entre frères et soeurs.
"Cette compétition entre frères et soeurs est appelée caïnisme"
L'article nous explique en effet, que "les poussins [du milan noir] sortant de l'oeuf avec un décalage d'un à deux jours, parfois plus en fonction du rythme de la ponte", plus la différence d'âge est marquée, "plus les cadets courent le risque d'être affamés ou assommés à coup de bec par leurs aînés.
A la fin, devenus apathiques, ils sont considérés "comme des proies bonnes à être dévorées".
Source : http://welkers-pagesperso-orange.fr |