mercredi 28 mars 2012

LES DRÔLES DE MOTS DU MERCREDI


Une vraie "salade de mots" aujourd'hui sans lien les uns avec les autres, si l'on excepte le fait qu'ils sont tous issus de la dernière grille de mots-croisés que j'ai remplie la semaine dernière :

Les deux premiers se trouvaient dans les définitions proposées :

- "Arche déterrée"
Peut-être les choses auraient-elles été plus simples s'il n'y avait pas eu une faute de frappe dans l'intitulé : il fallait bien sûr lire "Ache déterrée".
Une ache :
C'est une plante qui pousse à l'état sauvage au bord des ruisseaux et plus largement dans les zones humides, qui répond au nom latin de "Apium Graveolens" soit en bon français, le céleri.



- "Ne peut rien contre la formication"
Non, ce blog ne va pas tomber dans le graveleux , comme  le concepteur de la grille semble le vouloir !
La formication est une sensation d'engourdissement analogue à celle que produit le picotement des fourmis passant sur un membre.
La réponse était ici "insecticide".

Les deux derniers, avaient des définitions claires.... une fois la réponse trouvée.

Une ante :
Une ante est un pilier carré qui orne le jambage d'une porte ou l'angle d'un édifice notamment das les temples grecs ou romains.
La définition était : "Pilier du temple"


Les antes sont ici en D




Un toton :
 Dans son sens le plus pratiqué, il s'agit d'une petite toupie qu'on lance au-dessus d'un plateau.
 La plus célèbre représentation d'un toton, compris dans ce sens,  est  celle faite par Jean-Baptiste CHARDIN dans son tableau "L'enfant au toton" peint en 1737, aujourd'hui conservé au musée du Louvre à Paris.






Mais le toton est égalemnt une sorte de dé, "dont deux faces opposées sont traversées par une broche qui permet de le faire tourner comme une toupie."

Toton d'ivoire-Allemagne XIXème siècle
Musée Suisse du Jouet
A l'origine les quatre faces restantes du dé portaient chacune une lettre :
A pour Accipe (prends)
D pour Da (donne)
P pour Pone (mets)
T pour Totum (prends tout)
Au XVIIIème siècle les lettres ont été, comme sur un dé, remplacées par des points figurant un chiffre et le nombre de faces porté parfois à huit.


La définition était : "Vieille toupie"


Sources : 
- Wiktionnaire
- Sensagent
- Trigofacile
- Couleur-voyelles

mardi 27 mars 2012

LE BLEUET

BANON est l'un de ces très beaux villages des Alpes de Haute-Provence, qui, perchés sur leurs collines, restent le symbole d'une Provence rurale très éloignée de la caricature qu'offre bon nombre de leurs homologues plus méridionnaux .


 On y retrouve de hautes maisons,



et en-dehors de l'été, des rues calmes,


qui pas à pas vous conduisent vers l'église qui, tout naturellement, domine le village.


Au hasard des rues, on y rencontre des chats paisibles... et même des lapins,










voire quelques-uns des 1104 habitants, plus quelques touristes, qui en ce début de printemps aiment à profiter du soleil.

Si l'on n'est aucunement surpris de découvrir cette boutique, qui célébre la spécialité locale, 


on peut par contre, faute d'être averti, être étonné par cette belle façade et surtout ce qu'elle recouvre :


110.000 livres vous attendent ici, tous genres confondus, bien rangés sur 5000 mètres de rayonnages,


qui couvrent les murs d'une succession de pièces : on descend quelques marches, on tourne, on en remonte deux autres, on serpente entre les présentoirs, on monte un escalier puis un autre, bref on est un peu perdu dans cette caverne d'un Ali Baba  amateur de lecture.
On respire un bon coup, on reprend son calme, on redescend au rez-de chaussée et on reprend pièce après pièce.

Rien ne manque :
Les alignements sont impeccables,



les collections parfaitement rangées,


les escabeaux et tabourets prêts à vous propulser en haut des rayonnages ou à vous accueillir le temps de feuilleter un ouvrage.


  Une belle cheminée est mise à contribution,


un gros chat noir dort, peu disposé à vous laisser saisir les livres sur lesquels il est couché


et par endroit les sols sont si usés, que vous comprenez immédiatement que vous n'êtes pas la première à être passée par là.



Vous l'aurez compris vous risquez fort de sortir les bras chargés de sacs.
Vous venez en fait de visiter la septième librairie de France... que son propriétaire Joël Gattefossé, a bien l'intention de  la faire passer au premier rang en 2014.
Pas de vente par Internet aujourd'hui, mais c'est prévu pour bientôt !


Un conseil cependant : ne venez pas, comme je l'ai fait, avec une vague idée en tête : "littérature palestinienne" par exemple.
 Ici tout est rangé par nom d'auteur et malgré la compétence des libraires, mieux vaut avoir noté les références souhaitées au préalable.
Pour les surprises, pas de problème, elles sont à chaque coin de table.

Pour ceux qui voudraient en savoir plus vous trouverez ici  un article de Libération. Il raconte, par le menu, cette aventure plutôt exceptionnelle, qui est loin d'être terminée.



Librairie "Le Bleuet"
Place Saint-Just
04150 Banon
04 92 73 25 85
Ouverture : du lundi au samedi de 9h à 19h30. Dimanche et jours fériés : 10h à 19h30
Fermeture : uniquement le 1er janvier.

mardi 20 mars 2012

REPENSER LA PAUVRETE




Titre original : "Poor Economics. A Radical Rethinking of the Way to Fight Global Poverty"
Auteurs : ABHIJIT V. BANERJEE  et ESTHER DUFLO
Traductrice : Julie MAISTRE
Editions du Seuil -408 pages-


Un pareil titre et deux auteurs autant bardés de diplômes peuvent faire peur a priori.
Pourtant il ne faut pas hésiter et au contraire se saisir ce cet ouvrage. Il fait partie de ceux dont on sort avec le sentiment d'être plus intelligent, l'envie de continuer à en savoir plus, la volonté de retrousser ses manches.
Le problème étudié est peut-être le plus important qui se pose à notre monde : comment lutter contre la pauvreté et celui dans lequel les déceptions sont peut-être les plus cruelles, car l'échec est souvent au rendez-vous.

Abhijit V. Banerjee et Esther Duflo, estimant "que la meilleure chose à faire est de comprendre en profondeur les problèmes spécifiques qui affectent les pauvres et de déterminer les moyens les plus efficaces d'intervenir", ont décidé, il y a quelques années de quitter leur laboratoire du M.I.T à Boston et d'aller, avec leurs équipes sur le terrain, au plus près de ceux qui vivent avec moins de un dollar par jour : les pauvres.

Ce livre est donc une synthèse de leurs recherches qui s'appuient sur quelques principes :
- accepter d'être modestes :
"il est possible de réaliser des avancées très significatives pour résoudre les problèmes les plus graves en accumulant des mesures modestes, chacune méticuleusemnt calibrée, testée et mise en oeuvre de façon appropriée"
- donner à ceux que l'on étudient, les pauvres, toute leur place et respecter leur expertise :
"Il faut cesser de réduire les pauvres à des caricatures et prendre leur temps de comprendre réellement leur vie, dans toute sa richesse et sa complexité"
-  faire le choix  de la rigueur scientifique :  en utilisant, pour la première fois dans ce domaine, les évaluations "randomisées":
Les communautés observées "bénéficient de différents programmes ou de différentes versions d'un même programme." Les groupes ainsi étudiés étant "strictement comparables...toute différence constatée ne peut-être attribuée qu'au programme".
-  Loin de toute idéologie accepter le verdict des faits.


Armés de ces outils et de ces principes ils nous entraînent à leur suite dans une quarantaine de pays où se posent les problèmes de la faim, de santé, d'éducation, de contrôle des naissances, mais également d'accès au crédit, à l'épargne, aux assurances, à l'emploi.
 On décortique des programmes, on s'étonne au début des comportements, mais on découvre aussi très vite à quel point "les pauvres", "ces personnes qui vivent avec si peu sont par ailleurs exactement comme le reste d'entre nous. Ils éprouvent les mêmes désirs, les mêmes faiblesses" et ne sont pas moins rationnels que nous. On y retrouve parfois le parcours de nos ancêtres, nos comportements....
Des solutions apparaissent : modestes, parfois prosaïques, mais adaptées. Des solutions qui nous portent également à nous interroger sur les politiques menées dans nos propres pays notamment en matière d'éducation et d'emploi.

Comme vous l'aurez compris, je vous recommande vivement la lecture de ce livre, dont je n'ai rendu que très partiellement compte.
On est ici dans l'analyse et l'action, et dans quelque chose qui ressemble également beaucoup à  la fraternité.
Oui, c'est de l'économie ! 



Vous pouvez trouver sur le site du Collège de France les huit leçons données par Esther Duflo  en 2008-2009 : première titulaire de la chaire "Savoirs contre pauvreté", elle y développe, les thèmes qui sont au coeur du présent ouvrage.
Un site a également été créé pour accompagner  la parution de "Penser la pauvreté", mais ... en anglais : vous y retrouverez chaque chapitre illustré et d'autres pistes de réflexion ou d'action.

dimanche 18 mars 2012

ESTHER DUFLO




Alors que la fameuse "Journée de la femme" n'est pas encore très éloignée et avant de vous parler dans mon prochain post, du livre qu'elle vient d'écrire avec Abjhijit.V.Banerjee (qui lui est un homme !), je ne résiste pas à l'envie que j'ai de rendre hommage à Esther DUFLO, qui est très haut placée dans mon Panthéon féminin(iste) personnel.
Vous trouverez dans ces deux articles de Wikipedia, ici en français ou là en anglais, tout ce qu'il faut savoir sur son prestigieux parcours universitaire et professionnel et dans cette vidéo quelques pistes sur son travail et ses méthodes d'action.



Esther Duflo, économiste du développement par CNRS

J'attends avec impatience, comme c'est tout à fait possible, qu'elle reçoive rapidement le prix Nobel d'Economie et souhaite à toutes les filles de s'engager, à sa suite, sur des chemins bien éloignés des stéréotypes lénifiants dont notre société les abreuve.

DERNIERE RANDONNEE

Une bonne dernière randonnée c'est :

Du beau temps :



De la neige, même si il faut marcher pour la trouver :


Un refuge en haut de la montée :


Une salle chaleureuse :


Un plat réconfortant :


De belles vues à la descente :


Le printemps à l'arrivée :


De Saint-Véran au refuge de la Blanche -Hautes-Alpes- France

mercredi 14 mars 2012

LES DRÔLES DE MOTS DU MERCREDI


Si vous avez regardé mon message de dimanche vous avez pu constater que le rouge-gorge, m'a beaucoup occupée cet hiver.
Aujourd'hui je lui consacrerai, pour finir, cette petite-chronique, née de la lecture du recueil de poèmes de Henri Pichette "Les ditelis du rougegorge", paru chez Gallimard en 2005.

Passionné par cet oiseau, l'auteur a  mené une véritable enquête  à son sujet. 
C'est aini qu'il a notamment collecté les noms qui lui ont été donnés dans diverses régions de France, en patois ou en français.


Le rouge-gorge c'est :

Le bochu = le bossu "parce que par temps froid ou frais le rouge-gorge se pelotonne, fait le gros dos" en patois du Val de Saire, du Valognais, du clos du Cotentin, du pays de la Hague
Le cou-rouge : en Puysaye
La gadille : en Anjou et dans l'Isère
La marie-misère : en Sologne
Marie-la-reuche : dans le Val de Loire, le pays de Giens, le pays de Bière
La oudelle : en Picardie
Pampouti : dans le Limousin
La reuche : dans le Nivernais
Le rigal : dans les Cévennes
La rouge-bouclette : en Franche-Comté 
La rubeline : dans le Haut-Maine

Enfin, Buffon l'appelait "le rossignol d'hiver", expression qui est encore utilisée aujourd'hui.


lundi 12 mars 2012

LES CORRECTIONS


Titre original : "The corrections"
Auteur : Jonathan FRANZEN
Traducteur : Rémy LAMBRECHTS
Editions : de l'Olivier  -Points1126- 2007
Roman -694 pages-

Quiconque est en âge d'être entouré de près ou de loin , de parents âgés, d'enfants adultes, voire de petits enfants, et d'avoir ainsi le privilège (?) de devoir selon l'heure, le jour, le mois, jouer le rôle d'enfant, de parent et de grand-parent, quand ce n'est pas tous les rôles à la fois, va devoir rassembler toutes ses réserves d'humour et de courage, pour traverser les presque sept-cents pages des "Corrections".

Alfred et Enid, tous deux septuagénaires, vivent à Saint Jude, dans le Minnesota.  Il y ont leur maison, où ils ont élevé leurs trois enfants aujourd'hui aux moins trentenaires  : deux fils, Gary et Chip et une fille, Denise.
Tous trois ont quitté Saint-Jude  : Gary et Denise se sont établis à Philadelphie, Chip à New-York après un périple mouvementé. Gary est marié à la belle et riche Caroline et père de trois garçons. Denise, au grand dam de sa mère est restée célibataire, Chip également. Si Gary et Denise ont répondu aux attentes sociales de leurs parents en exerçant des métiers "utiles", Chip intellectuel brillant et  raté, reste une énigme à leurs yeux.
C'est  donc dans la vie de cette famille que nous allons être entraînés, à un moment difficile de leur histoire. Alfred atteint par la maladie de Parkinson vit une retraite pénible, Enid qui commence à boitiller et a du mal à faire face à toutes ses obligation, n'a qu'une obsession : voir toute sa famille réunie une dernière fois à Saint-Jude pour Noël.
Tous ont un passé commun suffisamment long pour s'aimer et s'exécrer à la fois et surtout ne pas se comprendre. Alfred est toujours aussi énigmatique, Enid aussi attendrissante d'exaspérante, les enfants tentent de faire leur vie, partagés à des degrés divers entre culpabilité et colère.
Voilà pour le squelette de l'histoire, car Jonathan FRANZEN connaît l'art d'épaissir un roman et de restituer la complexité des évènements et des sentiments, parfois jusqu'au trop-plein.

Ce livre, que j'avais commencé par hasard, avec une certaine réticence, même, a très rapidement  concentré toute mon attention.
En premier lieu, parce que l'on comprend très vite que l'on a affaire à un véritable écrivain et ça, c'est toujours bien agréable !
Conséquence directe, les situations, les personnages, ont suffisamment de vérité et de densité pour nous donner envie  de les suivre dans les méandres parfois serrés de leurs parcours... et quelques digressions plus ou moins fastidieuses selon les intérêts de chacun. 
Mais ce que j'ai surtout trouvé le plus prenant, c'est la façon dont ce roman nous offre des miroirs multiples dans lesquels se reconnaître et reconnaître les siens :
Ne suis-je pas cette mère (ce père) insistante qui s'inquiète un peu trop de ce que fera chacun à Noël ? Ne suis-je pas cette fille (ce fils) qui voudrait tant répondre aux souhaits  de ses parents mais commence à n'en plus pouvoir ? N'ai-le pas envie, moi aussi, qu'on me laisse tranquille, ni parent, ni enfant, pour tenter d'être moi ?

Je vous recommande vivement ce livre, plein d'humour et de vérité, qui nous laisse, en fin de compte, ave Enid, sur une note -cruelle- d'espoir.




dimanche 11 mars 2012

LE MAÎTRE



Je ne pouvais pas ranger la mangeoire que les oiseaux ont fréquentée tout l'hiver, sans vous présenter le maître incontestable de ce lieu : le rouge-gorge.
D'abord timide il s'est approché peu à peu, puis, ayant fait le tour du propriétaire et constaté  qu'il lui convenait, il a décidé qu'il y règnerait en maître. 
Perché au sommet du mât ou installé sur le rebord de la maisonnette en bois, où sont déposées les plaques de graisse et de graines, il a surveillé son royaume avec une attention de tous les instants : aucune mésange de quelque couleur qu'elle soit, aucun chardonneret, aucun tarin des aulnes n'a été autoisé à s'approcher quand il était là. Tout téméraire, tout étourdi  qui se posait malgré tout pour saisir une graine de tournesol, se voyait chassé et poursuivi jusque dans les arbres voisins.
Bon prince, ce n'est qu'au coeur de l'hiver, quand le froid et la neige sévissaient tout le jour, qu'il a accepté de leur faire une place... petite !


mercredi 7 mars 2012

LES DRÔLES DE MOTS DU MERCREDI


Deux mots aujourd'hui, pour illustrer de manière ludique le roman de Jonathan FRANZEN 
"Les Corrections",  qui s'il est plein d'humour, n'est pas particulièrement joyeux... 
Je vous en parlerai plus longuement dans mon prochain post.

Lacrosse :
"Il ressemblait à ce qu'il était -un ancien joueur de lacrosse de Haverford- et un homme fondamentalement correct à qui il n'était jamais rien arrivé de mal et qu'on aurait donc eu peine à décevoir."
C'est un mot anglais qu'il faudrait écrire en français, la crosse. Il s'agit d'un sport collectif d'origine amérindienne,



"où les joueurs se servent d'une crosse pour mettre une balle dans le but adverse".
Codifié dans sa version moderne en 1887 sous le nom de "la crosse au champ" il comprend deux variante : la crosse féminine et la crosse en enclos.
Pour ma part je n'avais jamais entendu parler de cette discipline, qui semble bien pratiquée dans les pays anglo-saxons.

Source :cambridge-oxford-womens-lacrosse-best.jpg
Klezmer :
"Si elle avait été assise à côté d'Alfred, la foule qui s'approchait d'elle aurait certainement vu l'air renfrogné de son visage et se serait détournée, ne l'aurait certainement pas soulevée dans son fauteuil pour la porter en parade à travers la pièce au son de la musique klezmer, et elle n'aurait certainement pas adoré ça."
Il s'agit de la musique que "les baladins juifs ashkénazes colportaient de fête en fête de shtetl en ghetto, dans toutes l'Europe de l'Est depuis le Moyen-Âge"  jusqu'aux persécutions du XXème siècle et qui a donc accompagné les immigrants juifs  aux Etats-Unis, où se déroule le mariage auquel Enid participe.
C'est une musique populaire, qui invite à la danse. Il suffit d'écouter !




Sources :
- Wikipédia
- http://www.borzy.info

dimanche 4 mars 2012

CONFIRMATION

Je le confirme : le printemps est arrivé, tout au moins par ici !
Après le lézard, la Véronique de Perse.



Et jeudi, un papillon, le Citron, qui est toujours parmi les premiers à voleter à la sortie de l'hiver.
 C'est lui, la tache jaune, en haut à gauche !




Pour ceux d'entre-vous que le sujet intéresserait, je vous conseille vivement le numéro 96 de la revue "La Hulotte".