samedi 29 janvier 2011

LE CANTIQUE DES INNOCENTS

Titre original : Suffer the Little Children
Auteur : Donna LEON
Traducteur : William Olivier Desmond
Edition :  Points policiers 2010
Genre : roman policier
Format : poche, 341 pages


J'aime beaucoup les romans policiers et leurs héros. Surtout lorsqu'on les retrouve de livres en livres. Il y a quelques années j'ai ainsi  suivi avec passion les aventures de Kurt Wallender, dans les nuits froides de Suède, que rien ne réchauffaient et surtout pas l'humeur du héros!
C'est pourquoi, je n'ai pas été mécontente de découvrir à la même époque, grâce à mon mari, le commissaire Brunetti : Un policier pas plus névrosé que nécessaire, aimant son métier, regardant avec humour les travers de son pays, amateur de bons vins et de  fine cuisine, père de deux enfants plutôt charmants, amoureux de sa belle épouse Paoal et vivant à Venise.  Que demander de plus après les brumes nordiques ?
 Depuis je ne rate aucune de ces enquêtes  ! Celle-ci est déjà la seizième.
Pas de meurtre ici, au sens habituel du terme, mais beaucoup de turpitudes déclenchées par la misère, la jalousie, la "morale" au sens le plus étroit du terme.
Entre le père ébloui que l'on découvre au début du second chapitre et l'homme brisé qui décide de ne plus parler à la dernière page du roman, les innocents vont en effet souffrir.
Brunetti avance mal à l'aise dans cette histoire. C'est le père, plus que le policier qui enquête ici, sachant jouer de son flair et de ses relations, appuyé par ses fidèles Vianello et Pucceti et bien entendu par la flamboyante signorina Elettra que j'ai trouvée un peu pâlotte dans cet épisode, tout comme  le vice-questeur Patta. Paola , par contre est bien là, pour le réconforter, par sa présence et quelques verres de Grappa lui concoctant, un livre d'Henry James à la main, des Crespelle accommodées  avec des zuchini et des peperoni gialli.
J'attends avec impatience la prochaine enquête, tout en espérant que Donna Leon se décide à publier un jour "Les recettes de Paola"....

vendredi 28 janvier 2011

PHOTO DE GROUPE AU BORD DU FLEUVE

Auteur : Emmanuel DONGALA
Edition : Actes Sud 2010
Genre : roman
Format : 334 pages


En refermant le livre de Mariama Bâ, je savais déjà quel serait le prochain roman que je lirais.
Dans le programme de "Lire à Embrun 2011" figurait en effet "Photo de groupe au bord du fleuve", d'Emmanuel Dongala, écrivain de père congolais et de mère centrafricaine, qui vit actuellement aux Etats-Unis où il enseigne.
J'avais grande envie d'en savoir plus sur l'Afrique et ne me doutais pas, en commençant, que ce serait également l'occasion d'en apprendre encore plus sur la vie des femmes de ce continent.
L'action du livre se déroule en quelques jours dans une capitale africaine.
Tandis que la femme du Président s'apprête à accueillir les premières dames d'Afrique pour une conférence très importante pour l'image du pays, un groupe d'une quinzaine d'autres femmes se rend, comme chaque jour, au bord du fleuve. Elles transforment à coup de marteau des rochers en graviers qu'elles rassemblent en sacs. Des entrepreneurs leur achètent à un prix de misère et les revendent à prix d'or pour la construction d'un aéroport international dans le Nord du pays.
Méré, que nous allons suivre pas à pas tout au long du roman, leur dit "pour bavarder sans plus" qu'il n'y a aucune raison de supporter cette situation. Quelques jours plus tard elles décident toutes d'exiger une forte augmentation  du prix de chaque sac et demande à Méré d'être leur porte-parole.
Du début de ce conflit à sa conclusion quelques jours seulement vont s'écouler. Quelques jours durant lesquels nous allons découvrir l'histoire de ces quinze femmes : quinze femmes et presque autant de manières d'être niées : les traditions, la force, le mépris  se conjuguent mais le courage, la rouerie, l' humour (ah ! Le Ministère de la femme et des handicapés...) y répondent .
Ces journées sont aussi pour nous l'occasion de vivre au coeur de ce pays  : Tout ce qui a été dit ces derniers jours sur la Tunisie de Ben Ali se retrouve ici : "démocratie" dévoyée, jeunesse diplômée et sans emploi, corruption, pratiques d'intimidation.... rien ne manque et au-delà.
Ce que j'ai aimé :
- L'énergie qui se dégage de ces portraits de femme, qui très vite comprennent que ce qu'elle veulent, c'est être payées au juste prix mais tout autant affirmer leur dignité.
- La volonté de garder espoir, malgré tout.
- Le vocabulaire et ses belles images :  "qui  t'a enceintée ?",  "une main de quatre bananes".
- L'ombre tutélaire de Mariama Bâ et d'une certaine façon de Mary Wollstonecraft.
Ce que j'ai moins aimé :
- Le côté un peu trop didactique des personnages.
- Les discours qui s'insinuent parfois dans les dialogues.

En refermant le livre on aurait facilement tendance à se demander avec Méré s'il y a " pire endroit pour une femme sur cette planète, que ce continent qu'on appelle Afrique".
Mais balayons plutôt devant notre porte : la jeune algérienne rencontrée hier, mariée avec un français qui l'a jetée dehors, et à qui la préfecture refuse de ce fait le renouvellement de sa carte de séjour ou la compagne de plus de trente ans de Stiegg Larsson, l'auteur de la trilogie "Millenium", dépouillée par la famille de celui-ci, ce n'est pas en Afrique, mais en France et en Suède. Alors.....

mercredi 26 janvier 2011

LES DRÔLES DE MOTS DU MERCREDI




La moisson est riche cette semaine : six mots lus dans "Une si longue lettre" de Mariama Bâ, qui ont nécessité, pour certains, des recherches complémentaires au "Petit Robert".

Une tapade :
"Nos grands-mères dont les concessions étaient séparées par une tapade" (Chapitre 1)
En français du Sénégal, c'est une clôture, une palissade. 
Ce mot a été emprunté au Portugais "Tapada" : parc clos.
Il s'agit également en Guinée de jardins clos entourant une case et produisant des denrées de base, des fruits et des "plantes utiles".

Un van : 
"En face de moi un van neuf, acheté pour la circonstance, reçoit les premières aumônes" (Chapitre 2)
C'est un panier plat (muni ou non de deux anses) que l'on utilise comme tamis pour nettoyer les grains.

Un bentennier :
"De vieux pêcheurs barbus raccommodaient des filets, sous les bentenniers" (Chapitre 9)
En français du Sénégal, c 'est un arbre à gros tronc couvert d'épines épaisses et solides. 
En français on dirait un fromager ou un Kapokier. En anglais a kapok-tree.

Une sapotille (en  anglais a sapotille) :
"Des sapotilles fondantes voisinaient avec des odorantes grenades" (Chapitre 9)
Le fruit du sapotier est une grosse baie globuleuse et charnue, savoureuse, qui se mange blette.

Un cauri (en anglais  a cowry-shell ) :



"Avec force soupir elle signalait dans la masse des cauris : une jeune-fille enceinte."
"Regarde ! Mais regarde donc. Ce cauri isolé, creux en l'air. Regarde cet autre qui s'y adapte, face blanche en haut : comme une marmite et son couvercle. L'enfant est dans le ventre, fait corps avec sa mère. Le groupe des deux cauris est isolé : il s'agit d'une femme sans attache, donc d'une jeune-femme sans mari. Mais comme les cauris sont menus, c'est bien d'une jeune-fille qu'il s'agit." (Chapitre 24)
Petit coquillage du groupe des porcelaines qui a servi pendant longtemps de moyen de paiement.

Un estagnon :
"Elle ne comptait plus comme naguère pour économiser le prix des estagnons d'eau" (Chapitre 15)
 C'est un récipient de fer étamé.


Merci au "Dictionnaire de la langue française", au "Petit Robert", à Geneviève N'Diaye-Cornéard "Regards sur les emprunts en Français du Sénégal", au site de la FAO
Pour la photo des cauris : musée de la Banque Nationale de Belgique

mardi 25 janvier 2011

DAVID COPPERFIELD

Image scannée par PhilipV Allingham


Auteur  : Charles Dickens
Edition : Gallimard folio classiques 2010    
Format : Poche 967 pages

Si, comme moi, vous avez toujours repoussé le moment de lire "David Copperfield", craignant de devoir baigner dans une profonde tristesse durant presque 1000 pages, n'hésitez plus. Allez dans la plus proche librairie et achetez-le ! Vous ne le regretterez pas.
Vous allez faire un long voyage : celui qui nous mène tous de notre naissance à notre âge mûr. Vous visiterez la campagne anglaise, la côte près de Douvres et les quartiers sordides de Londres. Vous fréquenterez des écoles lamentables et d'autres chaleureuses, prendrez le thé dans le salon de votre vieille tante comme dans des auberges ordinaires. Vous découvrirez les côtes de la Manche. Vous visiterez les prisons pour dettes, étudierez le droit, laverez des bouteilles, assisterez à une tempête, prendrez des diligences et monterez sur un navire d'émigrants en partance pour l'Australie. Vous serez aimé et détesté, choyé et rejeté, vous aimerez, vous pleurerez, vous douterez de pouvoir retrouver le bonheur.
Vous rencontrerez  de sinistres personnages, mais les bonnes âmes seront plus nombreuses encore.
Tout cela en suivant un enfant devenu homme qui pose sur le monde  un regard chargé de tendresse et d'ironie, qui franchit pas à pas chaque étape de sa vie, aussi cruelle soit-elle parfois, avec innocence  courage et optimisme.
Ce roman, en partie autobiographique, restera pour moi une grande découverte.

samedi 22 janvier 2011

UNE SI LONGUE LETTRE



Auteur  : Mariama Bâ
Edition : Privat/Le Rocher 2005
Première édition : Les nouvelles éditions africaines du Sénégal 1979
Genre : roman épistolaire
Format : Poche

C'est un texte court, 165 pages d'un petit format de poche imprimé en gros caractères, que l'on lit d'une seule traite.
Durant les quarante jours de deuil qui suivent la mort brutale de son mari, pendant lesquels, suivant la tradition, elle doit rester chez elle, Ramatoulaye, qui vit au Sénégal écrit à son amie Aïssatou.
Toutes deux ont partagé les mêmes expériences : toutes deux ont fait des études puis se sont mariées par amour à de hommes brillants dont elles ont eu des enfants. Ramatoulaye en a eu 9, Aïssatou deux.
Puis, alors que rien ne le laissait prévoir,  toutes deux ont été confrontées brutalement au second mariage de leurs époux.
Aïssatou a refusé de s'y plier et est partie vivre aux Etats-Unis avec ses deux fils. Ramatoulaye, contre l'avis de sa famille et de ses enfants est restée.
Durant ces quarante jours et les semaines qui suivent et parce que "la confidence noie la douleur", elle rappelle à son amie leurs espoirs communs, analyse dans la souffrance le comportement des acteurs et actrices de ce qui a été leur drame -la polygamie-.
Elle nous offre au travers du récit de leurs vies et de l'évocation de celles, en construction, de ses filles, une description de la place faite aux femmes dans la société sénégalaise et des réponses que les celles-ci construisent en fonction de leur âge, de leur histoire et de leur sensibilité.

Ce que j'ai  particulièrement aimé :
  • la découverte d'une culture et de ses rites,
  • le style simple et beau, sans recherche d'effets,
  • la générosité du personnage de Ramatoulaye et sa profonde dignité,
  • la concordance des constats, malgré les distances dans le temps et l'espace, entre Mariama Bâ et Mary Wollstonecraft.


Un beau livre !

vendredi 21 janvier 2011

MARIAMA BÂ ou COMMENT TOUT DIRE EN DEUX LIVRES

Ce qui est bien avec un challenge organisé par d'autres, c'est la nécessité de se confronter avec des auteurs que l'on n'aurait peut-être jamais découverts autrement.
Mariama Bâ fait pour moi partie de ceux-là, et je suis heureuse aujourd'hui de l'avoir rencontrée !

                                                     Sénégal au féminin 

Car Mariama Bâ, née en1929 et décédée en 1981 à Dakar  s'est imposée, en seulement deux livres, "comme une voix incontournable de la littérature africaine"et j'ai envie d'ajouter  comme une très belle voix des femmes.
Orpheline de mère, elle est élevée par ses grands-parents dans un milieu aisé, traditionnel et musulman.
Mais contre leur avis,  encouragée par son père -alors ministre de la santé- et sa directrice d'école, elle intègre à 14 ans, l'école normale de Rufisque, d'où elle sort quatre ans plus tard, diplôme d'institutrice en poche.
Durant douze ans elle exerce son métier avant de rejoindre l'Inspection Régionale de l'Enseignement pour raisons de santé.
 Mère de neuf enfants, dont elle assure l'éducation après son divorce, elle s'engage dans de nombreuses associations féminines pour lutter contre les castes et la polygamie et réclamer une éducation pour tous et des droits pour les femmes.
Elle a cinquante ans lorsque paraît son premier roman "Une si longue lettre" qui obtient immédiatement le prix Noma à la foire de Francfort.
Elle meurt l'année suivante peu avant la parution de son second livre "Le chant écarlate".

lundi 17 janvier 2011

DEFENSE DES DROITS DE LA FEMME







Author : Mary Wollstonecraft
Edition : Petite Bibliothèque Payot 2005
Genre : Essai
Format : Poche - 286 pages

Dur, dur pour ce premier ouvrage du challenge "A year of feminist classics" ! Rarement un livre m'a donné autant de fil à retordre. Commencé dans mon fauteuil un crayon à la main, j'ai dû le poursuivre à mon bureau avec crayon et papier, jusqu'au moment où je suis passée au mode "survol", sans papier ni crayon, dans un état d'énervement préoccupant, noyée que j'étais sous une avalanche de démonstrations souvent obscures et de répétitions lassantes.
Pourtant ce livre mérite le plus grand respect ! Ecrit en 1792, c'est un véritable pamphlet contre le patriarcat, une dénonciation virulente du sort réservé aux femmes "constamment tournées (par la société) vers ce qu'il y a de plus insignifiant en elles", un appel pour que leur soit donnée une éducation qui leur permette de développer leur corps et leur esprit et d'acquérir leur indépendance.
Ce que j'ai aimé :
- De façon très contradictoire, le ton : elle se place d'emblée au niveau de Jean-Jacques Rousseau,  se refuse  "à choisir ses mots et à polir son style" et exprime son indignation sans reprendre son souffle durant 286 pages !
- sa dénonciation de la sujétion"naturelle et...organisée des femmes, aux besoins des hommes,
- son analyse  de la "perfection féminine", telle que l'envisage son époque : ignorance, faiblesse, docilité, complaisance,
- son exaspération devant la soi-disant évidence d'une nature féminine  tournée dès la naissance vers "les poupées, les vêtements et les bavardages",
- son appel au respect des femmes en premier lieu par elles mêmes,
- globalement la justesse de son constat, étonnement moderne : on retrouve encore aujourd'hui hélas,  ses femmes persuadées que leur premier atout est leur apparence voire leur (soi-disant ) cervelle d'oiseau, ses petites-filles et ses petits garçons programmés pour tenir des rôles stéréotypés.
Je ne saurais trop conseiller d'aller voir le film  de  Mike Leigh  "Another year". Mary et Gerri me semblent parfaitement incarner les deux images de la femme évoquées par Mary Wollstonecraft : celle valorisée pendant si longtemps, et celle qu'elle appelait de ses voeux et que nous avons aujourd'hui la possibilité (et au-delà) d'être.

samedi 15 janvier 2011

LIRE LES ECORCES




On peut lire des tas de choses, même les écorces des arbres ! Mais là le code me manque !
Je suis passée dans cette rue pendant vingt ans admirant les vieux platanes qui la bordent en partie sans jamais remarquer que leurs écorces n'étaient pas semblables. En alternance, l'une présente des plaques lisses, qui s'écaillent facilement, laissant au tronc une couleur vert-jaune, l'autre au contraire étant grenue, peu disposée à tomber et plus brune. Deux espèces différentes je suppose, mais lesquelles ?
Profitez-en pour admirer le bleu du ciel. Cela fait au moins trois mois que nous n'avions pas vu çà !

jeudi 13 janvier 2011

CONNAISSEZ-VOUS MARY WOLLSTONECRAFT ?





Si quelqu'un m'avait posé cette question il y a quinze jours, j'aurais répondu sans hésiter un moment :
"Non, pas du tout !"
Pourtant cette anglaise, née le 27 avril 1759 a joué un rôle éminent dans l'histoire du féminisme en publiant en 1792 "Défense des droits des femmes".
Fille d'un père "ivrogne et tyrannique", qui maltraita sa femme et négligea l'éducation de ses filles mais pas celle de son fils, elle fit très tôt l'expérience de la servitude des femmes. Mais loin d'en être écrasée elle se révolta et mit toute son énergie à la dénoncer en actes et en paroles .
Dès l'âge de 19 ans, pour affirmer son indépendance, elle devint dame de compagnie, puis après une interruption au décès de sa mère, elle décida de fonder une école avec on amie Fanny Blood et l'une de ses soeurs, Eliza, qu'elles durent fermer assez rapidement.  Quelques temps gouvernante dans une famille de l'aristocratie, elle garda de cette expérience un souvenir cuisant et une opinion tranchée sur les femmes de ce monde. Elle rencontra alors Joseph Johnson qui lui proposa de  rédiger des critiques sur des ouvrages d'auteurs très divers, dans "The analytical Review" qu'il venait de fonder. Ce fut l'occasion pour elle de lire énormément et d'approfondir sa pensée, notamment en matière d'éducation et de statut des femmes..
En 1787 elle fit paraître "Réflexions sur l'éducation des filles", puis un roman "Mary" publié en 1788, suivi d'"Histoires originales". Elle publia en 1790 un pamphlet "Défense des droits de l'homme", dans lequel elle affirme avec force qu'il n'y a pas de société valable sans égalité et où elle dénonce les discriminations faites aux femmes. En 1792 se fut donc la parution de"Défense des droits des femmes", traduit en français la même année, puis en allemand et en italien. Partie seule à Paris elle fit paraître en 1794 "Analyse historique et morale de la Révolution française". De retour en Angleterre, après un voyage en Suède, elle reprit ses critiques dans l'"Analytical Review" et commença à rédiger "Maria ou le malheur d'être femme".
Le sort est en effet cruel et ironique
Après deux liaisons malheureuses avec un artiste, Fuseli, puis avec Gilbert Imlay, dont elle eut une fille Fanny, deux tentatives de suicide  et une longue période de retrait social, elle trouva en William Godwin, écrivain considéré comme le chef de file des radicaux anglais, un compagnon selon ses voeux.
Ils se marièrent en mars 1797, pour que l'enfant que Mary attendait ne soit pas illégitime. Leur fille, Mary, qui deviendra Mary Shelley naquit le 30 août 1797, et Mary Wollstonecraft mourut dix jours plus tard  des suites de son accouchement.
Son mari,voulant lui rendre hommage, fit paraître  "Mémoires de l'auteur des droits de la femme" en janvier 1798. Cet ouvrage qui révélait de fait sa vie peu orthodoxe, attira sur elle les foudres de la société bien pensante et imposa à son oeuvre un siècle d'inexistence.

mercredi 12 janvier 2011

LES DRÔLES DE MOTS DU MERCREDI

En lisant le blog de Margot j'ai été très intéressée par l'idée de Kathy de partager, tous les mercredis,  les nouveaux mots rencontrés dans nos lectures.
Combien de fois en lisant, me suis-je demandé ce qu'un mot voulait précisément dire, me contentant le plus souvent  de rester sur mon sentiment premier. Idem pour certains mots dans les grilles de mots croisés....
Un petit peu de courage ne pouvant pas faire de mal j'ai donc décidé de me joindre au mouvement.
Pour cette semaine deux mots :

Agrion :  Une agrion est une petite libellule au corps fin et coloré

Rétrospection : voilà un mot "didactique et rare", ce que je veux bien croire.... Selon le Petit Robert et dans son sens le plus simple, il s'agit de l'action de remonter du présent au passé

MON CHALLENGE LECTURE 2011





Jusqu'à présent, je ne m'étais jamais posé cette question : comment choisit-on les livres que nous lisons ?
D'abord, bien sûr, il y a eu ceux que mes parents m'ont proposés et qui étaient ceux de leur enfance : la Comtesse de Ségur, Jules Verne, Hector Malo, avec leurs belles couvertes blanches ou rouges, leur papier un peu piqué et leurs illustrations au trait, ceux donnés en "Prix" à l'école, un peu du même style, puis les volumes de la"bibliothèque verte" avec ses séries, dont pour moi l'inoubliable Alice, avec son père avocat, ses deux copines et son petit coupé !
 Il y a eu ensuite les "livres obligés", conseillés par le professeur de français, qui souvent ont été de merveilleuses découvertes et "les livres interdits" autour desquels je tournais sans trop oser les ouvrir. Enfin et depuis, il y a eu la liberté de piocher à droite et à gauche dans les rayons des librairies et des bibliothèques : premières lignes du premier chapitre qui emportent la décision, couvertures alléchantes, critiques lues ou entendues, conseils des amis...
De fait un beau bric à brac avec des grandes lignes : surtout des romans, plutôt de la littérature
étrangère, pas mal de journaux, mémoires et autobiographies et des policiers de tous pays.
Il y a un an ou deux j'ai ressenti le besoin d'aller plus loin : lire plus et mieux,  relire les "classiques", tenter la lecture en anglais.
Cette année je me suis dit qu'il était temps de me donner quelques objectifs tout en restant ouverte à l'imprévu.
C'est ainsi qu'est née l'idée d'établir pour 2011, la liste des livres qui constitueraient mon challenge lecture.
J'ai donc choisi de m'inscrire dans deux opérations organisées par d'autres et de me donner trois objectifs plus personnels

1) Le challenge "Une année de classiques féministes" soit en bon anglais "A year of feminist classics"
Amy, Ana, Emily Jane et Iris proposent une liste de livres (14) à lire sur les douze mois de l'année, chacune se chargeant d'animer les discussions pour 3 mois. On peut tout lire ou juste faire son choix. Je vais tenter de lire tous les livres proposés entre janvier et juillet (7) en prenant bien soin de le faire en français pour tous ceux écrits dans cette langue ou traduits (5). Pour la suite, je verrai en juin ou juillet !
2) Lire à Embrun
Embrun, dans les Hautes-Alpes, est l'un de mes deux lieux de résidence et cette année, pour la première fois j'aurai la chance d'y être en mars et avril, période durant laquelle la bibliothèque municipale conclut l'opération "Lire à Embrun".
Quatre ouvrage, plus un titre complémentaire ont été sélectionnés :
- "Karitas sans titre" Kristin Marja Baldursdottir - Gaïa-
- "Lulu femme nue" deux albums d'Etienne Davodeau -Futuropolis
- "Photo de groupe autour du fleuve" Emmanuel Dongala -Actes sud-
- "La joueuse d'échecs" Bertina Heinrichs - Liana Levi-
et
"La zigarina ou l'herbe sauvage" Sandra Jayat - MaxMilo
3) La suite (personnelle) du "Louisa May Alcott challenge" organisé l'an dernier par Margot autour de l'auteur(e), dont le nom m'était inconnu, des célèbres "Quatre filles du Docteur March"("Little women"). Quelle femme et dans quel milieu !
Cela a été pour moi une découverte que j'ai eu envie de prolonger en me proposant de lire sa biographie "The woman behind little women" d'Harriette Reisen ainsi qu'une histoire du groupe constitué notamment autour de son père "The Concord quartett "de Samuel Schreiner.
4) Mon challenge personnel Michel Pastoureau dont je viens de terminer "Les couleurs de nos souvenirs"- Seuil 2010- qui m'a enthousiasmée !
Michel Pastoureau ayant publié une quarantaine d'ouvrages... je vais me limiter aux plus "grand public" d'entre eux, tout en essayant de couvrir plusieurs domaines de ses recherches :
- L'héraldique  :
 "Figures de l'héraldique" -Découvertes Gallimard-
- L'histoire des couleurs :
"L'étoffe du diable : une histoire des rayures et des tissus rayés" - Points Seuil -
"Bleu, histoire d'une couleur" -Points Seuil -
"Noir, histoire d'une couleur " -Seuil-
- L'histoire des animaux :
" L'ours, histoire d'un roi déchu" - Seuil -
"Le cochon, histoire d'un cousin mal aimé" - Découvertes Gallimard"
- L'histoire du Moyen Age :
" Une histoire symbolique du Moyen Age occidental" - Seuil -
5) Mon challenge BD
A part Tintin, Astérix et Marjane Satrapi, je n'y connais strictement rien. Je me donne donc comme objectif (modeste) de lire dans l'année 5 BD.... que je n'ai pas encore choisies.
6) La Bible
J'ai essayé à plusieurs reprises et ai échoué autant de fois. Puis  en décembre j'ai découvert cela.



J'ai pensé que c'était peut-être la solution !
Je m'y tiens chaque matin pendant 5 minutes depuis le premier  janvier et pour l'instant çà marche ! Affaire à suivre....