Pivoines à Saint-Urcize -Cantal- -France-
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dimanche 29 mai 2011
lundi 23 mai 2011
UNE CHAMBRE A SOI 2/3
Mary Seton, car ainsi s'appelle notre narratrice, invitée qu'elle ait à s'exprimer sur "Les femmes et le roman" s'interroge beaucoup :
"Pourquoi les hommes boivent-ils du vin et les femmes de l'eau ? Pourquoi un sexe est-il prospère et l'autre si pauvre ? Quel est l'effet de la pauvreté sur le roman ? Quelles sont les conditions nécessaires à la création des oeuvres d'art ?"
A cette question, au moins, elle a une réponse :
"Il est indispensable qu'une femme possède quelque argent et une chambre a soi si elle veut écrire une oeuvre de fiction".
Tout le livre va consister à expliquer comment elle est arrivée à cette conclusion.
Le chemin est long et difficile et l'entraîne à développer de nombreux thèmes :
- ce que les hommes ont dit et disent des femmes,
- colère et créativité,
- accès à l'éducation,
- histoire de la littérature féminine,
- circonstances sociales qui entourent celle-ci,
- écriture féminine,
- androgynie...
Pour moi, qui ne suis ni une romancière ni une artiste, mais simplement une femme de soixante-et-un ans qui essaye de comprendre pourquoi le chemin semble encore si dur pour la plupart d'entre-nous, j'ai surtout été touchée par le lien qui est fait entre le mépris encore affiché pour les femmes, la colère que nous ressentons et parfois exprimons, l'absence de confiance en soi que cela entraîne et les difficultés que nous pouvons avoir.
Certes, aujourd'hui, ces propos pourraient difficilement être tenus :
"Nick Greene, pensai-je, me remémorant l'histoire que j'avais inventée à propos de la soeur de Shakespeare, disait qu'une actrice lui faisait penser à un chien qui danse. Johnson, deux cents ans plus tard, répéta cette phrase en l'appliquant aux femmes qui prêchaient. Et voici, dis-je ces mêmes mots appliqués, en cette année de grâce 1928, aux femmes qui essayent de composer des oeuvres musicales. "A propos de de Mlle Germaine Tailleferre, on ne peut que répéter les paroles du Dr Johnson concernant une femme prêcheuse, en les transposant en termes de musique : Monsieur une femme qui compose est semblable à un chien qui marche sur ses pattes de derrière. Ce qu'il fait n'est pas bien fait, mais vous êtes surpris de le voir faire "
Mais en l'an de grâce 2011, je suis certaine de chacune d'entre-nous peut encore citer la phrase, qui l'a laissée sans voix, bloquée dans un projet quand ce n'est pas dans le cours de sa vie, propulsée dans la colère ou mieux dans l'action -alors que peut-être elle aurait préféré écrire de la poésie...-
J'ai l'impression que quatre-vingt ans plus tard, une partie d'entre-nous a gagné l'indépendance financière, certaines conquis "une chambre à soi", mais combien ont vraiment"cette liberté d'esprit", cette confiance en soi forte et tranquille, qui seules à mon avis permettent d'être et de créer, chacune à sa mesure.
Next... in English
J'ai l'impression que quatre-vingt ans plus tard, une partie d'entre-nous a gagné l'indépendance financière, certaines conquis "une chambre à soi", mais combien ont vraiment"cette liberté d'esprit", cette confiance en soi forte et tranquille, qui seules à mon avis permettent d'être et de créer, chacune à sa mesure.
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dimanche 22 mai 2011
vendredi 20 mai 2011
UNE CHAMBRE A SOI 1/3
"A ROOM OF ONE'S OWN"
Auteur : Virginia WOOLF
Traductrice : Clara MALRAUX
Editions : Denoël/Gonthier 1977
Format : Poche -154 pages-
Le challenge "A year of feminist classics", nous proposait au mois de mai de lire "Une chambre à soi" de Virginia Woolf.
J'en étais ravie, car le titre de ce livre, la photo qui figurait sur la couverture de son édition française de 1977 et son auteur m'ont toujours fascinée.
Je crois que lorsque j'étais adolescente, ce sont ses portraits qui m'ont attirée : J'aimais sa maigreur aristocratique, ses longues mains et son air perdu, qui me rappelaient l'une de mes grands-mères. Le titre m'avait également frappé, car avoir une chambre à soi, avec tout ce que cela comporte de sentiment d'intimité, de sécurité, de tranquillité, me semblait (et me semble toujours !) une des choses les plus désirables au monde.
Pourtant ce n'est pas ce livre que j'ai lu en premier mais le "Journal d'un écrivain", publié par Léonard Woolf peu après la mort de Virginia. C'est un livre poignant : constitué d'extraits de son journal, "tout ce qui en pratique, relève de son travail d'écrivain". Des doutes ravageurs et de grandes, mais moins nombreuses joies !
Peu après, une édition complète de son journal a été publiée. Je n'ai pas hésité et au fur et à mesure de la parution des nombreux tomes, j'ai tout lu avec passion !
Tout me plaisait : une histoire familiale dramatique, le milieu décalé de Bloomsbury, les paysages de la campagne anglaise, ses maisons, les "thés" et les "sorties", l'oeuvre de sa soeur peintre, Vanessa, se construisant en parallèle, Léonard Woolf et surtout elle -même !
Non pas qu'elle soit toujours sympathique ! Certains portraits qu'elle fait sont bien cruels et l'on devine sans peine, les souffrances qu'elle a fait endurer à certains !
Mais les siennes, il me semblait aussi les comprendre! Les transes dans lesquelles la plongeait la nécessité de "s'habiller", que soulignent tant de ses photos : trop apprêtée ou pas assez, mal coiffée, mal à l'aise ! Beaucoup plus sérieusement sa lutte permanente contre l'angoisse : trouver des stratégies, les mettre en oeuvre quoi qu'il en coûte, pour vivre et accomplir sa tâche, savoir masquer tout ça sous une apparente futilité.
Ce n'est donc pas froidement que j'ai entrepris la relecture d'"Une chambre à soi" et ce n'est pas de façon neutre que j'ai envie d'en rendre compte.
Publié en 1929, ce livre reprend les thèmes développés par Virginia Woolf lors de deux conférences données l'année précédente aux collèges Newham et Girton.
Ce n'est pas Virginia qui parle, c'est une narratrice qui lui ressemble comme une soeur et qui comme elle s'exprime avec humour pour tenter -assez hypocritement- d'atténuer la violence des propos tenus par les hommes qu'elle prend plaisir à citer, et les siens propres sur le sort des femmes à qui l'on intime de marcher sur l'allée gravillonnée, seuls étant admis sur la pelouse "les professeurs et les étudiants", tous masculins, est-il utile de le préciser ?
Suite.... Bientôt !
mercredi 18 mai 2011
LES DRÔLES DE MOTS DU MERCREDI
Comme la semaine dernière, le mot mystérieux de ce billet est tiré du livre "Le goût des pépins de pomme", de Katharina Hagena.
Il est prononcé par Rosemarie, jeune-fille de quinze ans et "Norne" par excellence, qui parle de sa mère et de ses tantes, à son amie Mira, et à sa jeune cousine Iris, dont elle infléchira le destin en allant de manière dramatique jusqu'au bout du sien.
Ce sera ma façon, de parler, de ce livre que j'ai par moment apprécié, qui m'a souvent irritée et qui globalement, ne m'a pas convaincue.
Les Nornes (engl : Norns) :
"Ça ne fait rien, dit Rosemarie, on lavera tout ça avant que les Nornes ne remarquent quelque chose."
Ce sont des "déesses" de la mythologie nordique. Les trois plus importantes Urdt, Verdandi, Skuld, habitent prés du puits du destin. Elles en tirent de l'eau à laquelle elles ajoutent de la terre, pour préparer un onguent avec lequel elles enduisent les racines de l' arbre du Monde, Yggdrasil, pour le soigner.
Leur nom pourrait être dérivé d'un mot signifiant "tresser", puisqu'elles tissent les fils du destin. Chacun d'entre-eux symbolise une vie humaine (ou divine) et sa longueur indique la durée de celle-ci.
Elles décident ainsi de la destinée de tous : hommes, dieux, géants et nains....
On les retrouve en Grèce et à Rome où elles sont appelées les Parques.
Elles sont souvent représentées sous les traits de trois femmes d'âges différents et symboliseraient ainsi le passé, le présent et l'avenir.
Macbeth lui-même parle des "trois soeurs sur la lande désolée".
Sources : Wikipedia/wikimedia
Au coeur de la planète.
Il est prononcé par Rosemarie, jeune-fille de quinze ans et "Norne" par excellence, qui parle de sa mère et de ses tantes, à son amie Mira, et à sa jeune cousine Iris, dont elle infléchira le destin en allant de manière dramatique jusqu'au bout du sien.
Ce sera ma façon, de parler, de ce livre que j'ai par moment apprécié, qui m'a souvent irritée et qui globalement, ne m'a pas convaincue.
Les Nornes (engl : Norns) :
"Ça ne fait rien, dit Rosemarie, on lavera tout ça avant que les Nornes ne remarquent quelque chose."
Ce sont des "déesses" de la mythologie nordique. Les trois plus importantes Urdt, Verdandi, Skuld, habitent prés du puits du destin. Elles en tirent de l'eau à laquelle elles ajoutent de la terre, pour préparer un onguent avec lequel elles enduisent les racines de l' arbre du Monde, Yggdrasil, pour le soigner.
Leur nom pourrait être dérivé d'un mot signifiant "tresser", puisqu'elles tissent les fils du destin. Chacun d'entre-eux symbolise une vie humaine (ou divine) et sa longueur indique la durée de celle-ci.
Elles décident ainsi de la destinée de tous : hommes, dieux, géants et nains....
On les retrouve en Grèce et à Rome où elles sont appelées les Parques.
Elles sont souvent représentées sous les traits de trois femmes d'âges différents et symboliseraient ainsi le passé, le présent et l'avenir.
Macbeth lui-même parle des "trois soeurs sur la lande désolée".
Sources : Wikipedia/wikimedia
Au coeur de la planète.
mardi 17 mai 2011
RALENTIR / TO SLOW DOWN
Déménager en plusieurs étapes, prendre soin de mes parents loin d'ici, entamer des travaux dans notre nouvelle maison...
Comme je veux garder le plaisir de lire et d'écrire sur mes lectures et les vôtres, je vais devoir ralentir le rythme de mes "articles" et peut-être de mes commentaires jusqu'à la fin du mois de juin !
Merci à vous donc, d'accepter de me suivre à pas plus lents !
To move in stages, to take care of my parents far from here, to start renovation works in our new home....
As I want to keep the pleasure of reading and writing about my readings and yours, I have to slow down a little bit until the end of June.
Thanks to you, to follow me slow-paced !
Comme je veux garder le plaisir de lire et d'écrire sur mes lectures et les vôtres, je vais devoir ralentir le rythme de mes "articles" et peut-être de mes commentaires jusqu'à la fin du mois de juin !
Merci à vous donc, d'accepter de me suivre à pas plus lents !
To move in stages, to take care of my parents far from here, to start renovation works in our new home....
As I want to keep the pleasure of reading and writing about my readings and yours, I have to slow down a little bit until the end of June.
Thanks to you, to follow me slow-paced !
Photo : Leisergu |
mercredi 11 mai 2011
LES DRÔLES DE MOTS DU MERCREDI
C'est dans le livre de Katharina Hagena "Le goût des pépins de pomme" que j'ai trouvé cette semaine ces deux mots (en partie) mystérieux :
Le kajal :
"Et avec le trait de kajal noir qu'elle traçait sur la paupière inférieure, ses yeux paraissaient disposés à l'envers dans sa tête"
Je me doutais bien que c'était quelque chose de même nature que le khôl.
Mais alors pourquoi parler de kajal ?
Les dictionnaires français (en ma possession !) restant muets sur ce sujet, c'est un dictionnaire anglais qui m'a ouvert la première piste en me signalant que le mot vient de l'Hindi Kàjal qui signifie charbon.
Mais c'est le site beaute.addict.com qui m'a fourni le plus de précisions !
Le Kajal est le khol traditionnel indien. il différe de celui-ci par sa composition "à base de charbon de ghee, de cire d'abeille, d'huile végétale et de camphre" et donc par sa texture : il est "plus gras, plus souple, plus glissant que le khôl" et donc plus facile à poser et plus confortable à l'oeil.
Comme le khôl il a des vertus nettoyantes et protectrices.
Le kajal :
"Et avec le trait de kajal noir qu'elle traçait sur la paupière inférieure, ses yeux paraissaient disposés à l'envers dans sa tête"
Je me doutais bien que c'était quelque chose de même nature que le khôl.
Mais alors pourquoi parler de kajal ?
Les dictionnaires français (en ma possession !) restant muets sur ce sujet, c'est un dictionnaire anglais qui m'a ouvert la première piste en me signalant que le mot vient de l'Hindi Kàjal qui signifie charbon.
Mais c'est le site beaute.addict.com qui m'a fourni le plus de précisions !
Le Kajal est le khol traditionnel indien. il différe de celui-ci par sa composition "à base de charbon de ghee, de cire d'abeille, d'huile végétale et de camphre" et donc par sa texture : il est "plus gras, plus souple, plus glissant que le khôl" et donc plus facile à poser et plus confortable à l'oeil.
Comme le khôl il a des vertus nettoyantes et protectrices.
Les caractères Sütterlin :
"Je me suis rappelée qu'à l'intérieur figurait le nom de ma grand-mère, calligraphié d'une main enfantine en caractères Sütterlin."
J'ai tout de suite pensé à l'écriture gothique, mais ce n'était pas si facile !
Après avoir consulté plusieurs sites voici les quelques conclusions auxquelles je suis arrivée :
1° L'écriture gothique est une graphie de l'alphabet latin apparue au Moyen-Âge.
2° Les caractères gothiques et les caractères latins se sont longtemps concurrencés, mais ce sont les premiers qui se sont imposés comme écriture d'imprimerie en Allemagne (Fraktur).
3° Les caractères Sütterlin ont été standardisés par Ludwig Sütterlin, à partir de ceux de la cursive allemande (deutsche Kurrentschrift) à la demande du Ministère prussien de l'Education. Ils ont été enseignés dans les écoles à partir de de 1915.
4° .... et interdits en 1941, avec la Fraktur, par le régime nazi, qui considérait qu'elle était constituée de "caractères juifs Schwarbacher".
5° L'écriture Sütterlin est donc la dernière écriture cursive utilisée en Allemagne issue de ce qui était appelé "l'écriture allemande".
http://www.suetterlinschrift.de |
J'espère que vous ne vous êtes pas perdus en route....
Si vous voulez plus de détails, je vous conseille la lecture de l'article de Jean-Claude Trutt.
dimanche 8 mai 2011
mercredi 4 mai 2011
BRUNETTI PASSE A TABLE
Titre original : "A taste of Venice : at table with Brunetti"
Auteurs :
- recettes : Roberta PIANARO
- récits culinaires : Donna LEON
Illustrations : Tatjana HAUPTMANN
Traduction (anglais Etats-Unis) : William Olivier Desmond
Editions : Calmann-Lévy 2011
Il y a quelques semaines, j'avais conclu un commentaire en souhaitant qu'un jour Donna Léon ait l'idée de publier les recettes de Paola, la brillante et légèrement excessive épouse de Brunetti.
Je ne savais pas alors que mon voeu était exaucé en anglais et qu'il allait, très bientôt, l'être en français. C'est pourquoi la semaine dernière, alors que je traînais dans les rayons de la FNAC à la recherche d'un livre facile à lire dans cette période, pour moi agitée, j'ai retenu un cri de joie en apercevant ce "Brunetti passe à table".
Je n'ai pas hésité un moment et suis repartie, mon livre à la main, impatiente de pouvoir m'y plonger;
Je n'ai pas été déçue ! Donna Léon a en effet choisi de partager sa plume avec l'une de ses meilleures amies, Roberta Pianaro, qui l'a initiée à la cuisine italienne et plus précisément à la cuisine vénitienne.
L'ouvrage est divisé en six parties, qui correspondent aux, pour nous étonnantes, quatre étapes d'un repas italien :
Hors d'oeuvre : Antipasti
Premier plat : Primi Piatti
Second plat, qui lui même comprend Carni ou Pesci e frutti di mare et Verdure (ce qui explique les six parties du sommaire)
Dessert
Chacune de ces parties nous propose :
- une introduction de Roberta Piana ,
- les recettes bien entendu,
- des extraits des romans de Donna Léon dans lesquels on retrouve Brunetti, avec ou sans famille, mais toujours prêt ou entrain de déguster l'une d'entre elles,
- un récit de la romancière décrivant un marché, l'évolution d'une rue, tous ces endroits où les vénitiens s'approvisionnaient encore récemment, car malheureusement, les choses changent.
N'ayant pu me mettre aux fourneaux, je dois dire que ce qui m'a le plus touché ce sont les extraits de romans : courts et déconnectés des intrigues qui d'habitude nous poussent en avant, ils permettent de mieux apprécier le style de Donna Léon. Ainsi, c'est un vrai plaisir de voir les recettes réalisées par étapes, mêlées qu'elles sont au déroulement d'une conversation ou aux explications de Paola qui, sans rire affirme à une amie de Chiara, "une gentille petite", que ce lapin est du poulet pour ne pas "l'obliger à manger quelque chose qui lui répugnait, ou la mettre dans l'embarras en l'obligeant à avouer qu'elle ne voulait pas en manger".
Les recettes mettent bien entendu l'eau à la bouche.
Comment résister à un "Risotto aux fleurs de courgettes et au gingembre" surtout quand son nom est donné en italien ?
"Ristto di fiori di zucca e zenzero"
LES DRÔLES DE MOTS DU MERCREDI
Ce n'est pas un, mais plusieurs articles qu'il me faudrait écrire si je voulais présenter tous les "drôles de mots" que j'ai découverts dans le récit de Maryse CONDE "Victoire, les saveurs et les mots" !
Noms de plantes, d'arbres, de fruits, de vêtements, de danses, j'en ai noté une bonne trentaine jusqu'à la page 103. Ensuite j'ai abandonné, car cela me gâchait le plaisir de la lecture ce qui aurait été d'autant plus dommage que la saveur des mots rendait celle-ci particulièrement goûteuse !
Une golle :
"Quand elle le jugeait nécessaire, Anne-Marie lui faisait coudre une golle, lui achetait un mouchoir ou des chaussures"
Une golle est une longue tunique très ample. Une golle de nuit est une chemise de nuit. "Golle" peut également, mais rarement s'orthographier "gaulle" ou "gaule"
Noms de plantes, d'arbres, de fruits, de vêtements, de danses, j'en ai noté une bonne trentaine jusqu'à la page 103. Ensuite j'ai abandonné, car cela me gâchait le plaisir de la lecture ce qui aurait été d'autant plus dommage que la saveur des mots rendait celle-ci particulièrement goûteuse !
Une golle :
"Quand elle le jugeait nécessaire, Anne-Marie lui faisait coudre une golle, lui achetait un mouchoir ou des chaussures"
Une golle est une longue tunique très ample. Une golle de nuit est une chemise de nuit. "Golle" peut également, mais rarement s'orthographier "gaulle" ou "gaule"
Une boniferie :
"Ils avaient mis sur pied une boniferie, qui produisait, à les en croire, le meilleur café de Guadeloupe."
C'est dans une plantation de café, le lieu où l'on enlève la dernière peau des grains de café (éparcher) à l'aide d'une roue hydraulique entraînant des pilons.
Ce genre d'installation a été fréquente à la fin du XIXème siècle et au début du XXème pour équilibrer les revenus en baisse de la canne à sucre.
Un poto-mitan :
"Elle ne savait ni lire ni écrire. Pourtant, c'était un poto-mitan, une matador."
C'est le poteau central dans le temple vaudou. L'expression sert aussi à désigner, comme ici, le soutien familial, généralement la mère.
Le (ou la) dictame :
"Pour lui éviter les coliques, elle coupa son dictame avec de l'eau en bouteille, source Hépar."
La dictame est un aliment, issu d'un rhizome, riche en amidon, sans gluten et très digeste, utilisé traditionnellement comme complément lacté pour l’alimentation des nourrissons. Le mot désigne à la fois la plante et l'aliment. La fécule est également employée pour ses propriétés épaississantes.
Ce genre d'installation a été fréquente à la fin du XIXème siècle et au début du XXème pour équilibrer les revenus en baisse de la canne à sucre.
Un poto-mitan :
"Elle ne savait ni lire ni écrire. Pourtant, c'était un poto-mitan, une matador."
C'est le poteau central dans le temple vaudou. L'expression sert aussi à désigner, comme ici, le soutien familial, généralement la mère.
Le (ou la) dictame :
"Pour lui éviter les coliques, elle coupa son dictame avec de l'eau en bouteille, source Hépar."
La dictame est un aliment, issu d'un rhizome, riche en amidon, sans gluten et très digeste, utilisé traditionnellement comme complément lacté pour l’alimentation des nourrissons. Le mot désigne à la fois la plante et l'aliment. La fécule est également employée pour ses propriétés épaississantes.
photo www.lesamisduvietnam.fr/forum/viewtopic.php?
Je ne résiste pas au plaisir de citer pour finir le menu de baptême réalisé par Victoire, tel qu'il figure dans le numéro 51 de "L'Echo Pointois" :
"Boudin de ouassous
Petits burgos aux pousses d'épinards et aux feuilles de siguine
Langoustes aux mangues vertes
Porc caramélisé au vieux rhum Duquesnoy et au gingembre
Fricassée de lapin aux oranges bourbonnaises
Gratin de christophines
Gratin de bananes poto
Salade de pourpier
Trois sorbets : coco, fruit de la passion, citron
Gâteau fouetté."
Encore des "drôles de mots" n'est-ce-pas ?
Sources :
- André Thibault- Pierre Rézeau- "Richesse du français et géographie linguistique".
- Archéographe, dictionnaire archéologique.
"Descriptions des vestiges immobiliers" Groupe de travail thésaurus - 2 février 05-
- Dormoy.com
- Label Guadeloupe.fr
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