Titre original :
Wurthering Heights (1847)
Auteur :
Emily Brontë (dite Ellis Bell lors de la première édition)
Traducteur : Frédéric Delebecque
Genre : roman
Edition : éditions de Fallois 1995
Poursuivant la lecture des classiques que j'avais jusqu'ici ignorés, par crainte, le plus souvent, d'une expérience déprimante, je me suis attaquée cette fois aux
"Hauts de Hurlevent" d'Emily Brontë...
Je peux tout de suite dire que mon pressentiment était assez juste, mais s'arrêter là serait bien réducteur !
Lorsque paraissent en 1847
"Les Hauts de Hurlevent", son unique roman, Emily Brontë a 29 ans et il ne lui reste plus qu'une seule année à vivre.
Fille de pasteur, elle a passé le plus clair de sa vie au presbytère de Haworth (Yorkshire). Elle y a été élevée par ce père,
"très cultivé et asocial" et une tante, en compagnie de ses deux soeurs Charlotte et Anne et de leur jeune frère Branwell.
Dans un cadre sauvage, à proximité immédiate d'un cimetière, les enfants, très doués et marqués par la mort de leur mère et de leurs deux soeurs aînées sont laissés très libres. Nourris de lecture et solitaires ils laissent leur imagination s'exprimer dans des poèmes.
A la mort de sa tante, Emily, connue notamment pour sa sauvagerie et son courage physique, devient femme de charge du presbytère. Elle partage alors sa vie entre le soin du ménage, l'écriture et des promenades dans les landes environnantes mais doit aussi faire face aux crises de "folie" de son frère miné par l'alcoolisme.
C'est tout ce monde, transfiguré par la construction rigoureuse du roman et une écriture réaliste et lyrique à la fois, que l'on retrouve dans
"Les Hauts de Hurlevent".
Durant trente-cinq années, dans un périmètre strictement circonscrit à deux maisons, un village et une butte, nous allons suivre l'existence, le plus souvent cruelle, d'une douzaine de personnages.
Comme aimantés par le sombre Heathcliff, enfant accueilli, adulé puis rejeté, homme fou de passion et qui se sent trahi, qui passe sa vie à construire implacablement sa vengeance, ils se mêlent, dans la confusion de leurs noms si semblables, témoins, victimes ou bourreaux, quand, pour certains, ils ne sont pas tout cela à la fois.
Pas question d'échapper ici à son destin. Heathcliff sait jouer de sa force et de son intelligence démoniaque. Catherine Earnshaw, celle qui a ouvert et définitivement fermé son coeur, n'est pas en reste de violence et de passion, mais ne pouvant les assumer s'enfoncera dans la folie. Catherine Liton, sa fille, et bien d'autres avec elles, seront brisés, avant de pouvoir, pour certains renaître.
Ce que j'ai particulièrement aimé :
- La façon dont l'histoire est racontée par une succession de témoins qui parlent ou écrivent.
- La justesse des personnages féminins, qui malheureusement ne savent que rarement résister, lorsqu'on fait appel à leur capacité à rendre les autres heureux.
Ce que j'ai moins aimé :
- Les cercueils ouverts au clair de lune, en somme les excès.... trop excessifs !