Titre original : "The corrections"
Auteur : Jonathan FRANZEN
Traducteur : Rémy LAMBRECHTS
Editions : de l'Olivier -Points1126- 2007
Roman -694 pages-
Quiconque est en âge d'être entouré de près ou de loin , de parents âgés, d'enfants adultes, voire de petits enfants, et d'avoir ainsi le privilège (?) de devoir selon l'heure, le jour, le mois, jouer le rôle d'enfant, de parent et de grand-parent, quand ce n'est pas tous les rôles à la fois, va devoir rassembler toutes ses réserves d'humour et de courage, pour traverser les presque sept-cents pages des "Corrections".
Alfred et Enid, tous deux septuagénaires, vivent à Saint Jude, dans le Minnesota. Il y ont leur maison, où ils ont élevé leurs trois enfants aujourd'hui aux moins trentenaires : deux fils, Gary et Chip et une fille, Denise.
Tous trois ont quitté Saint-Jude : Gary et Denise se sont établis à Philadelphie, Chip à New-York après un périple mouvementé. Gary est marié à la belle et riche Caroline et père de trois garçons. Denise, au grand dam de sa mère est restée célibataire, Chip également. Si Gary et Denise ont répondu aux attentes sociales de leurs parents en exerçant des métiers "utiles", Chip intellectuel brillant et raté, reste une énigme à leurs yeux.
Tous trois ont quitté Saint-Jude : Gary et Denise se sont établis à Philadelphie, Chip à New-York après un périple mouvementé. Gary est marié à la belle et riche Caroline et père de trois garçons. Denise, au grand dam de sa mère est restée célibataire, Chip également. Si Gary et Denise ont répondu aux attentes sociales de leurs parents en exerçant des métiers "utiles", Chip intellectuel brillant et raté, reste une énigme à leurs yeux.
C'est donc dans la vie de cette famille que nous allons être entraînés, à un moment difficile de leur histoire. Alfred atteint par la maladie de Parkinson vit une retraite pénible, Enid qui commence à boitiller et a du mal à faire face à toutes ses obligation, n'a qu'une obsession : voir toute sa famille réunie une dernière fois à Saint-Jude pour Noël.
Tous ont un passé commun suffisamment long pour s'aimer et s'exécrer à la fois et surtout ne pas se comprendre. Alfred est toujours aussi énigmatique, Enid aussi attendrissante d'exaspérante, les enfants tentent de faire leur vie, partagés à des degrés divers entre culpabilité et colère.
Voilà pour le squelette de l'histoire, car Jonathan FRANZEN connaît l'art d'épaissir un roman et de restituer la complexité des évènements et des sentiments, parfois jusqu'au trop-plein.
Ce livre, que j'avais commencé par hasard, avec une certaine réticence, même, a très rapidement concentré toute mon attention.
En premier lieu, parce que l'on comprend très vite que l'on a affaire à un véritable écrivain et ça, c'est toujours bien agréable !
Conséquence directe, les situations, les personnages, ont suffisamment de vérité et de densité pour nous donner envie de les suivre dans les méandres parfois serrés de leurs parcours... et quelques digressions plus ou moins fastidieuses selon les intérêts de chacun.
Mais ce que j'ai surtout trouvé le plus prenant, c'est la façon dont ce roman nous offre des miroirs multiples dans lesquels se reconnaître et reconnaître les siens :
Ne suis-je pas cette mère (ce père) insistante qui s'inquiète un peu trop de ce que fera chacun à Noël ? Ne suis-je pas cette fille (ce fils) qui voudrait tant répondre aux souhaits de ses parents mais commence à n'en plus pouvoir ? N'ai-le pas envie, moi aussi, qu'on me laisse tranquille, ni parent, ni enfant, pour tenter d'être moi ?
Je vous recommande vivement ce livre, plein d'humour et de vérité, qui nous laisse, en fin de compte, ave Enid, sur une note -cruelle- d'espoir.
Tous ont un passé commun suffisamment long pour s'aimer et s'exécrer à la fois et surtout ne pas se comprendre. Alfred est toujours aussi énigmatique, Enid aussi attendrissante d'exaspérante, les enfants tentent de faire leur vie, partagés à des degrés divers entre culpabilité et colère.
Voilà pour le squelette de l'histoire, car Jonathan FRANZEN connaît l'art d'épaissir un roman et de restituer la complexité des évènements et des sentiments, parfois jusqu'au trop-plein.
Ce livre, que j'avais commencé par hasard, avec une certaine réticence, même, a très rapidement concentré toute mon attention.
En premier lieu, parce que l'on comprend très vite que l'on a affaire à un véritable écrivain et ça, c'est toujours bien agréable !
Conséquence directe, les situations, les personnages, ont suffisamment de vérité et de densité pour nous donner envie de les suivre dans les méandres parfois serrés de leurs parcours... et quelques digressions plus ou moins fastidieuses selon les intérêts de chacun.
Mais ce que j'ai surtout trouvé le plus prenant, c'est la façon dont ce roman nous offre des miroirs multiples dans lesquels se reconnaître et reconnaître les siens :
Ne suis-je pas cette mère (ce père) insistante qui s'inquiète un peu trop de ce que fera chacun à Noël ? Ne suis-je pas cette fille (ce fils) qui voudrait tant répondre aux souhaits de ses parents mais commence à n'en plus pouvoir ? N'ai-le pas envie, moi aussi, qu'on me laisse tranquille, ni parent, ni enfant, pour tenter d'être moi ?
Je vous recommande vivement ce livre, plein d'humour et de vérité, qui nous laisse, en fin de compte, ave Enid, sur une note -cruelle- d'espoir.
Ton article me donne encore plus envie de le lire... il fera partie de ma prochaine commande de bouquins , histoire que je sache moi aussi dans quel - mauvais- rôle je me situe !
RépondreSupprimerPar contre le temps pour le lire va devoir se mériter !
After reading the first reviews, I was a little afraid to start this book -- maybe fearing that it is "too close to home" (too much like real life).... So many times you encourage me to try something more difficult than what I usually read and I am always glad I did. So I think I'll order this one.
RépondreSupprimerI hope you 'll enjoy it ! But "close to home" itis !
SupprimerWonderfully enticing review, Annie!
RépondreSupprimerC'est une lecture qui me tente depuis un bon moment, mais les pavés me rebutent de plus en plus. Je le prendrai à la bibliothèque pour au moins essayer.
RépondreSupprimerBonne idée, car pour un pavé c'en est un !
SupprimerCe livre a de plus obtenu le National Book Awards en 2001 ! C'est une prestigieuse référence. À placer dans ma liste à lire.
RépondreSupprimerC'est marrant je viens de publier une chronique sur Les corrections ce matin! ;-) En revanche vraiment je n'accroche pas au style de Franzen. Pourtant, j'adore les thématiques qu'il aborde et je suis fan de la littérature engagée. Mais là non, ça coince et j'ai abandonné au milieu...
RépondreSupprimerJe viens de lire ta critique : c'est bien la confrontation.
SupprimerJe pense que je me laisserai tenter par cet auteur. je vois qu'il séduit de nombreux lecteurs et il y a un petit truc dans les billets à chaque fois qui donne envie de le lire.
RépondreSupprimerJe trouve que cela en vaut la peine, quitte à sauter quelques pages. Ce livre m'a émue peut-être parce que j'y ai trouvé l'écho de situations connues et que les sentiments décrits, tout au moins pour certains, m'ont semblé très justes.
Supprimer