Je vous ai laissées la semaine dernière, sur un trottoir de Boston, en très bonne compagnie !
Aujourd'hui, nous allons retrouver partie des mêmes, à la campagne, dans un de ces lieux magiques où, à un moment se sont rassemblées les grands esprits d'une époque.
Ce lieu c'est Concord -un nom prémonitoire !- dans le Massachusetts, à quelques miles de Boston, une banlieue bien peu banlieue, au sens français du terme !
Donc, on prend la Highway, on la quitte au bout d'une vingtaine de minutes, et on se retrouve entre prés et bois, roulant doucement pour éviter par moments les "hautes eaux", juste un étang couvert de lentilles d'eau qui déborde, après les grosses pluies de la veille.
Là on découvre, posées sur l'herbe ou en bordure de forêts ces belles maisons de bois qui font le charme des Etats-Unis.
Toutes, au milieu du XIXème siècle ont été habitées par un ou des écrivains célèbres, par la grâce du hasard et surtout celle du généreux Ralph Waldo EMERSON, qui a attiré, parfois logé ou nourri, toujours aidé, d'autres écrivains, ses amis.
Sa maison, blanche et belle est celle qu'on aperçoit en premier, lorsque l'on se gare devant le très joli musée de Concord.
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La maison d'EMERSON |
C'est une maison de famille où il s'est installé en 1834, incapable qu'il était, ayant préféré ses idées à la fortune, de rester vivre à Boston d'une manière "décente".
Il suffit de reprendre ensuite la route et de tourner à droite pour se retrouver, en quelques minutes devant "Orchard House", la maison des ALCOTT, dont j'ai parlé avant-hier,
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"Orchard House", la maison des ALCOTT |
avant de découvrir, juste après, "The wayside", la très romantique maison du tout aussi romantique Nathaniel Hawthorne.
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"The wayside", la maison de Nathaniel Hawthorne |
Pour jouir de la vue sur les forêts environnantes et y travailler dans la solitude qui lui était si nécessaire, il y ajouta la tour, que l'on aperçoit à côté de la haute cheminée.
Pour ce qui concerne Henry David THOREAU, qui est le seul à être natif de Concord, où son pére avait une petite fabrique de crayons,
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La maison familiale des Thoreau
Source : Wikipedia |
j'ai préféré de pas aller voir, près de l'étang de Walden, la cabane qu'il construisit et où il vécut deux ans et deux mois, avant de l'immortaliser dans "Walden où la vie dans les bois", craignant que le lieu est perdu par trop de son charme !
Le musée de Concord expose son lit (de camp !) le tout petit pupitre et le miroir qui meublaient son abri. Ils permettent amplement de comprendre que la frugalité qu'il prêchait n'était pas que des mots !
Un panneau du musée évoque une promenade hivernale des trois amis : THOREAU, HAWTHORNE, EMERSON, Bronson ALCOTT étant probablement sur les routes pour une série de conférences, le premier bondissant, glissant sur la glace, le second, beau comme un dieu grec droit et silencieux, le denier frêle et un peu penché , partageant chacun à sa manière le plaisir d'être ensemble. Parfois la jeune Louisa ALCOTT, qui aimait particulièrement THOREAU, se joignait à eux.
Celui-ci "qui savait tout", répondait alors à toute ses questions mais pouvait tout aussi bien lui expliquer, que ce qu'elle croyait être une toile d'araignée était juste le mouchoir laissé par une fée...