Turin - Italie - |
dimanche 28 avril 2013
mercredi 24 avril 2013
ROSA LUXEMBURG
Auteur : Max GALLO
Editions : Tallandier 1992-Texto 2011- 501 pages-
On ne peut pas visiter Berlin, sans croiser à un moment ou un autre Rosa Luxemburg.
Une bonne occasion, même trois mois après, pour chercher à en savoir plus, surtout quand Dominique vous y incite en publiant un bel article sur les lettres qu'elle écrivit de prison et que ma librairie préférée a justement en stock une biographie la concernant...
Tout était simple donc au départ, tout l'est un peu moins à l'arrivée car je ne suis pas certaine d'avoir fait le bon choix, tout au moins pour moi.
J'aime en général les biographies. Particulièrement, celles, dont les auteurs américains ont le secret : un gros livre, souvent bourré de notes et de références, qui vous fait suivre pas à pas le personnage, en l'éclairant des avis convergents ou contradictoires de ses contemporains et d'autres auteurs qui ont pu l'étudier. On en ressort enrichi d'un savoir et de mille questions, que d'autres lectures pourront éventuellement éclairer.
Si j'ai bien retrouvé ici, un parcours de vie, j'ai été très gênée par le parti pris de l'auteur : il nous raconte Rosa Luxembourg - "sa" Rosa Luxembourg ? - donnant ainsi à l'ouvrage un caractère romancé quand ce n'est pas lyrique, qui non seulement peut agacer, mais surtout qui n'aide en rien à expliquer une pensée politique ni à clarifier un contexte très complexe. Les derniers chapitres ont été pour moi à cet égard particulièrement éprouvants.
Il est un point cependant positif à retenir : la volonté de rendre compte de la richesse de cette existence :
Quarante-huit ans, donc, marqués, par l'engagement et le courage, une volonté d'agir, de comprendre, d'expliquer, de rallier à ses idéaux, quel que soit le prix à payer, l'exil, parfois la solitude, les injures, la prison et la mort la plus violente comme celle qui lui sera infligée le 15 janvier 1919 - un coup de crosse sur la tête, une balle tirée dans la tempe gauche, son corps jeté dans un canal.
Toute une vie consacréée à l'action politique, même si d'autres passions -la botanique, la géologie, la peinture- mais aussi les amours et l'amitié qu'elle avait parfois rugueuse, lui apportent une force et une sérénité particulièrement remarquables.
Une vie marquée également semble-t-il, par la "nostalgie ineffaçable de la vie normale, banale, familiale" que ses idéaux et un tempérament qui la poussait toujours à vivre au coeur de l'action l'ont empêchée de vivre.
J'aurais bien aimé en fermant ce livre pouvoir vous présenter une synthèse plus éclairante.
J'ai essayé, sans succès...
Peut-être une autre fois, avec une autre source ?
dimanche 21 avril 2013
mercredi 17 avril 2013
LES PAUVRES PARENTS
Titre original :"Bednye rodstvenniki" -1992-
Auteure : Ludmila OULITSKAÏA
Traducteur : Bernard KREISE
Editions : Gallimard -Folio n°4172- 1993 - 261 pages
Les pauvres parents, oui, et les pauvres enfants aussi, bien que dans ce mot "pauvres" il n'y ait à mettre aucun désespoir, aucune tristesse même, tant chacun des héros et chacune des héroïnes semblent dotés d'une qualité qu'aucune circonstance extérieure ne peut leur enlever : la richesse de coeur, la capacité à croire en la vie, la volonté de créer du bonheur, le courage de trouver du beau et du bien même au coeur du plus sombre.
On vit à Moscou, plus ou moins longtemps après-guerre.
On n'est pas riche le plus souvent, comme tous ceux qui vous entourent, parfois juste un peu privilégié. On habite une maison déglinguée ou ce qui fut un splendide appartement aujourd'hui collectif où "la possibilité de survie ne[tient] que parce que les éclats d'une scène de ménage à droite [sont] contrebalancés à gauche par un accordéon joyeux et aviné."
On fait ce qu'il faut pour nourrir enfants et petits-enfants ou soigner un vieux père ou une vieille mère. On les aurait voulu sans problèmes : mais une fille est "débile" et les parents viennent à mourir avec"une incroyable légèreté".
On s'est connue jeune et belle et aujourd'hui on n'est plus qu'une petite vieille diaphane. On rencontre un amoureux, il vous oublie dans l'alcool, quand il ne fait pas la conquête de votre propre fille...
Mais rien n'y fait, on sait vivre, on sait être l'une de ces élues qui ont "conservé leur tonus ... en payant des amendes pour toute allusion aux maladies, aux petits problèmes physiques, et, Dieu les en garde à la mort." On sait rêver aussi, se relever, préparer le bonheur des autres avant de disparaître, pratiquer "la religion secrète et universelle de la fête".
Voilà le cadeau que nous offre Ludmilla Oulitskaïa, dans les neuf nouvelles regroupées sous ce titre.
Neuf nouvelles qui oublient la politique, l'idéologie envahissante, la philosophie de comptoir, pour nous révéler un monde quotidien et rendu magique par l'humanité de ceux qui le peuple.
Chacun pourra préférer l'un ou l'autre de ces textes, mais tous sont beaux, poétiques, émouvants.
S'il fallait choisir un seul mot pour les définir je choisirais celui de "délicatesse", non pas pour son côté un peu mièvre, mais pour toutes les qualités que ce terme peut recouvrir.
Vraiment un très beau livre et une auteure dont je compte bien lire les autres titres !
Ce livre est le second que je lis dans le cadre du challenge "Lire avec Geneviève Brisac" proposé par Anis
dimanche 14 avril 2013
mercredi 10 avril 2013
LA CUISINE DES ECRIVAINS
Auteurs : Nombreux et variés, ainsi que Johan FAERBER et Elsa DELACHAIR
Préface : Mathias ENARD
Editions : Inculte (!) 10/18 n°4621 -2010- 259 pages
Que faire par un jour pluvieux, trop pluvieux, à la fin du mois de mars, quand on se demande si le printemps, oui ou non, va venir ?
Lire un bon livre en croquant des cookies préparés le matin.
Quoi de mieux alors, que de choisir un livre de cuisine et encore mieux une anthologie qui mêle littérature et cuisine, sous forme, d'un long très long menu élaboré et détaillé par une litanie d'écrivains, une bonne cinquantaine, hommes et femmes réunis, d'aujourd'hui, d'hier, d'avant-hier, et qui chacun nous livre, sa recette, son avis, ou nous entraîne, qui aux Halles, qui dans un dîner en ville, qui dans un déjeuner de mariage, pour nous laisser repus et l'esprit en joie, savourant du biscuit devant une dernière tasse de café de thé ou de chocolat.
Ce sont donc des textes autant que des recettes que nous allons savourer, car tous ces marmitons ont bien du talent quand ce n'est pas du génie : Théophile Gautier, Simone de Beauvoir, les frères Goncourt, Boris Vian, Alphonse Allais, Jules Verne, Karen Blixen, Charles Baudelaire, Marguerite Duras, Emile Zola, Colette, Gustave Flaubert, Caton l'ancien, Gogol, Sigmund Freud entourés de nombreux autres, tout aussi brillants qu'eux, ont ceint leur tablier.
Si certains s'élèvent assez hauts dans les sphères de la pensée, nous faisant l'apologie qui de l'eau qui du vin, ou nous faisant réfléchir à la nuit qui suit le repas, d'autres plus prosaïques relèvent simplement les manches pour nous concocter de la soupe poireaux pomme de terre, un chou en garbure, du poisson au coup de pied quand ce n'est pas une bouillabaisse, une potée, un couscous avant de nous dévoiler les secrets, plus délicats encore, des tartelettes amandines ou de la mousseline aux fraises.
La recette a son importance mais le style encore plus : certains restent concis, d'autres se font lyriques, certains sont prosaïques, d'autres plus poétiques : on les retrouve comme on les aime, on passe un bon moment et on oublie la pluie.
Et maintenant la recette des cookies, issue du livre de Thierry MULHAUPT : "Au grand bonheur des desserts" (Editions : Place Stanislas).
Ingrédients :
- 100 g de beurre tempéré
- 70 g de sucre glace
- 100 g de cassonade
- 1 oeuf
- 3 g de fleur de sel
- 200 g de farine T55 (merci Mercotte !)
- 2 g de levure chimique
- 35 g de noix hachées
- 35 g d'amandes entières hachées
- 200 g de chocolat de couverture à 56 %, haché
Réalisation :
1) Préchauffer le four à 160°
2) Mélanger le beurre, et les sucres
3) Faire dissoudre le sel dans l'oeuf et ajouter au mélange précédent
4) Ajouter la farine et la levure tamisée
5) Ajouter les noix, les amandes et le chocolat hachés jusqu'à obtention d'une pâte lisse.
6) Rassembler la pâte en deux boudins de 5cm de diamètre et les mettre au réfrigérateur pendant 2 heures
7) Couper en tranches de 1 cm d'épaisseur, et les mettre sur des plaques de cuisson
8) Cuire 20 à 25 minutes (version T. Mulhaupt).
Cuire 15 minutes en retournant les cookies à mi-cuisson (version personnelle pour éviter que la face posée sur la plaque ne brûle)
dimanche 7 avril 2013
A LA CAMPAGNE
Voilà où je suis partie depuis quelques jours.
Mon article de mercredi est prêt, par contre je ne pourrai ni vous répondre, ni visiter vos blogs.
A la semaine prochaine !
mercredi 3 avril 2013
LE PROCES DES ETOILES
Récit de la prestigieuse expédition
de trois savants français en Amérique du Sud
et des aventures qui s'en suivirent (1735-1771)
Auteure : Florence TRYSTRAM
Editions : Payot et Rivages -Petite Bibliothèque Payot n°136- 330 pages
Nous en sommes en mai 1735.
Le "Portefaix", une flûte de la flotte royale, vient de quitter le port de La Rochelle pour les Antilles, avec ses hôtes habituels, soldats et commerçants, auxquels se sont ajoutés trois membres de l'Académie royale des Sciences de Paris : les mathématiciens Louis Godin et Pierre Bouguer -qui est aussi astronome- et le géographe Charles de La Condamine.
Ils sont accompagnés par un jeune médecin naturaliste Joseph de Jussieu et un chirurgien, Sénéguier, ainsi que par un aide-géographe du nom de Couplet, un horloger, Hugot, bien utile pour régler et entretenir leur précieux et fragile matériel, un ingénieur, Verguier, enfin par un dessinateur Morainville et Godin des Odonnais, dont le principal talent est d'être le neveu de l'oncle illustre dont il porte le nom et qui dirige l'expédition.
Quatorze domestiques les suivent, ainsi qu'une "montagne de bagages" et "d'équipements d'optique", qui doivent leur permettre de faire face à toutes les situations et de mener à bien leur mission durant les trois années que celle-ci est censée durer.
Car les Antilles, ne sont pour eux qu'une étape. Leur but c'est "le Pérou", qui comprend d'ailleurs aussi notre actuel Equateur.
Quant à l'objectif de leur leur mission, il est clair, tout au moins pour eux :
"Déterminer un arc de méridien et à en mesurer la longueur et l'amplitude,..., afin de comparer ses chiffres avec ceux que l'on connaît déjà au niveau de la France, et ceux que leur collègue Maupertuis doit aller chercher à la hauteur du cercle polaire ".
Quant à l'objectif de leur leur mission, il est clair, tout au moins pour eux :
"Déterminer un arc de méridien et à en mesurer la longueur et l'amplitude,..., afin de comparer ses chiffres avec ceux que l'on connaît déjà au niveau de la France, et ceux que leur collègue Maupertuis doit aller chercher à la hauteur du cercle polaire ".
Ainsi pourra-t-on enfin trancher la question qui passionne depuis des années, tous les savants d'Europe :
La Terre est-elle aplatie ou allongée aux deux pôles ?
Commencée dans l'enthousiasme, l'expédition va très rapidement se transformer en une longue suite de déboires au milieu desquels ils devront naviguer.
Ils sont partis sans se connaître et presque immédiatement les caractères vont se frotter, parfois jusqu'à la rupture.
Ils pensaient être accueillis à bras ouverts par les représentants de la couronne d'Espagne, mais c'est au contraire une hostilité à peine voilée qui les attend.
Ils pensaient "Nouveau Monde", sans avoir bien compris que le climat était rude, l'altitude contraignante, les tremblements de terre fréquents, les insectes venimeux, la végétation inconnue et parfois dangereuse.
Ils avaient l'habitude d'être servis, mais ne connaissaient rien aux rapports de quasi esclavage entre colons et indiens.
Ils avaient l'assurance d'être financés, mais les malversations des uns, l'incertitude et la longueur des courriers -au moins un an et demi pour obtenir une réponse !-, les aléas des relations diplomatiques, allaient les laisser souvent sans ressources et parfois sans moyen de retour.
Tout compte fait ce n'est pas trois ans, que va durer leur expédition, mais neuf, tout au moins pour les deux plus chanceux.
Pour certains ce sera seize ans, quand ce n'est pas trente-six, voire trente-huit ans pour le dernier !
Encore ceux qui reverront l'Europe devront-ils s'estimer heureux, car tous ne reviendront pas.
Florence Trystam, qui est historienne des Sciences, a écrit ce récit après avoir terminé sa thèse, incapable qu'elle était de "penser à autre chose".
Il lui fallait "redonner vie" à ces "fantômes" qu'elle avait croisés, et qui, on doit le reconnaître, auraient pu faire de merveilleux personnages de fiction, s'ils n'avaient pas vécu, au plus profond de leur chair, ces évènements totalement romanesques.
Rien ne manque : aventures, trahisons, accidents, maladies, coups de foudre, coups d'épée, avec en prime, les grandeurs et difficultés de la recherche, ses déceptions, ses succès, le terrain et l'étude.
Un très beau livre donc, qui fait trouver un peu palots notre monde, sa technologie et nos actuelles aventures...
Merci, Nicole, de me l'avoir fait découvrir !
Commencée dans l'enthousiasme, l'expédition va très rapidement se transformer en une longue suite de déboires au milieu desquels ils devront naviguer.
Ils sont partis sans se connaître et presque immédiatement les caractères vont se frotter, parfois jusqu'à la rupture.
Ils pensaient être accueillis à bras ouverts par les représentants de la couronne d'Espagne, mais c'est au contraire une hostilité à peine voilée qui les attend.
Ils pensaient "Nouveau Monde", sans avoir bien compris que le climat était rude, l'altitude contraignante, les tremblements de terre fréquents, les insectes venimeux, la végétation inconnue et parfois dangereuse.
Ils avaient l'habitude d'être servis, mais ne connaissaient rien aux rapports de quasi esclavage entre colons et indiens.
Ils avaient l'assurance d'être financés, mais les malversations des uns, l'incertitude et la longueur des courriers -au moins un an et demi pour obtenir une réponse !-, les aléas des relations diplomatiques, allaient les laisser souvent sans ressources et parfois sans moyen de retour.
Tout compte fait ce n'est pas trois ans, que va durer leur expédition, mais neuf, tout au moins pour les deux plus chanceux.
Pour certains ce sera seize ans, quand ce n'est pas trente-six, voire trente-huit ans pour le dernier !
Encore ceux qui reverront l'Europe devront-ils s'estimer heureux, car tous ne reviendront pas.
Florence Trystam, qui est historienne des Sciences, a écrit ce récit après avoir terminé sa thèse, incapable qu'elle était de "penser à autre chose".
Il lui fallait "redonner vie" à ces "fantômes" qu'elle avait croisés, et qui, on doit le reconnaître, auraient pu faire de merveilleux personnages de fiction, s'ils n'avaient pas vécu, au plus profond de leur chair, ces évènements totalement romanesques.
Rien ne manque : aventures, trahisons, accidents, maladies, coups de foudre, coups d'épée, avec en prime, les grandeurs et difficultés de la recherche, ses déceptions, ses succès, le terrain et l'étude.
Un très beau livre donc, qui fait trouver un peu palots notre monde, sa technologie et nos actuelles aventures...
Merci, Nicole, de me l'avoir fait découvrir !
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