Titre original "Lolly Willowes"
Auteure : Sylvia TOWSEND WARNER
Traductrice : Florence LEVY-PAOLINI
Editions : Joëlle LOSFELD -2007- 213 pages
"Laura Willowes" (version française) ou "Lolly Willowes" (version anglaise) ?
Et bien les deux en une seule et même personne :
Laura Willowes c'est d'abord un charmant bébé dont le père, déjà doté de deux fils, admire la "féminité au premier regard".
Quelques années plus tard, c'est une "gracieuse petite-fille" qui grandit,"dans une maison calme", auprès d'une mère languissante qui oublie de l'envoyer au collège, puis c'est une jeune-femme qui, à la mort de celle-ci, endosse ses nouveaux vêtements d'adulte en un tour de main et "se comporte très bien", consolant son père, tenant la maison, écartant presque par inadvertance ses soupirants potentiels.
"Elle ne voulait pas quitter son père, elle ne voulait pas quitter Lady Place. Elle était parfaitement satisfaite de son sort."
Mais brusquement son père meurt et Lolly Willowes entre en scène.
Elle a vingt-huit ans que va-t-elle devenir ?
Henri, son frère aîné a (tendrement ?) choisi : elle l'accompagnera à Londres, où il a fait sa vie avec sa femme et leurs deux filles.
Tante Lolly, c'est ainsi qu'elles l'appellent.
"En quittant le Somerset elle avait abandonné tant d'elle-même qu'il lui avait semblé naturel de renoncer aussi à son nom".
Elle s'adapte, brode au lieu de coudre puisque Caroline coud si bien, éloigne toujours ses soupirants avec la même inadvertance . Elle qui n'est pas croyante assiste, tous les dimanches, " à la messe du matin et du soir" et l'été passe au bord de la mer à regarder les enfants jouer.
Les années passent aussi ... presque vingt ans !
Gustave KLIMT- Forêt de hêtres- 1903- Collection particulière |
Il suffira d'un grand bouquet de chrysanthèmes et de quelques branches de hêtre pour que Laura prenne possession d'elle-même et se décide à faire sa vie, loin de la ville et loin des siens, avec l'appui d'un bien curieux personnage, qui l'aidera à révéler sa vraie nature.
Me voici bien ennuyée à présent, car ce livre est en quelque sorte, pour moi, une énigme :
J'ai eu plaisir à le lire : la construction, le style sont sans défauts, et sur ce point, je partage tout à fait l'enthousiasme de celles et ceux qui en louent la beauté.
J'ai communié à tout ce qu'écrit l'auteure sur ce besoin impérieux de "mener sa propre vie, et non plus une existence parcimonieusement accordée par les autres",
J'ai apprécié l'acuité du regard et l'ironie du propos.
Pourtant, le livre réfermé, j'ai eu l'impression que j'allais très vite l'oublier.
Pourtant, le livre réfermé, j'ai eu l'impression que j'allais très vite l'oublier.
Est-ce parce que l'héroïne ne m'a que très peu touchée - je préfère de beaucoup celles qui mettent les mains à la pâte, pour ne pas dire dans le camboui !- est-ce la thématique finale des "femmes-sorcières" qui m'a profondément ennuyée - probablement parce-qu'elle m'est totalement étrangère - et que les généralisations me rebutent, est-ce que c'est parce que je suis passée trop vite des "Terres de sang" à ce monde tout de même si protégé, je n'en sais rien, mais c'est ainsi.
Ce livre est le premier que je lis dans le cadre du challenge "Lire avec Geneviève Brisac" proposé par Anis.
J'attends avec intérêt d'autres échos !