Auteur : HONORE DE BALZAC
Editions : Les classiques de Poche 2015 -196 pages
+ préface + histoire du texte + dossier -
A plusieurs reprises, ces dernières années, j'ai tenté la relecture de Balzac, abandonnée depuis mes années de lycée, donc il y a très longtemps. Chaque tentative s'est terminée par un échec.
Aussi ai-je été très intéressée par la démarche de Dominique (récemment encore ici et là) et, suivant son conseil, me suis décidée à commencer par un court roman.
"Albert Savarus" a été écrit en quelques semaines entre avril et mai 1842, par un Balzac, auquel le décès du Comte Hanski, le 4 janvier précédent, semble promettre la réalisation du voeu autour duquel il a construit sa vie et son oeuvre depuis tant d' années : épouser Madame Hanska.
Les choses se révèlent beaucoup plus compliquées et c'est dans cette obsession que Balzac puise le sujet d'un nouveau roman : "Albert Savarus".
Les choses se révèlent beaucoup plus compliquées et c'est dans cette obsession que Balzac puise le sujet d'un nouveau roman : "Albert Savarus".
Toute l'intrigue se joue à Besançon sur deux années. Madame la baronne de Watteville, " reine de la confrérie qui donne à la haute-sociéte de Besançon un air sombre et des façons prudes en harmonie avec le caractère de cette ville", dirige d'une main de fer sa maison, son époux et sa fille, Rosalie âgée de dix -huit ans.
Rosalie de Watteville Source : bmasson-blogpolitique.over-blog.com |
Tandis que le premier se réfugie dans son atelier de tourneur, la seconde, " frêle, mince, plate, blonde, blanche et de la dernière insignifiance", par ailleurs d'une ignorance crasse, lui présente, de force plus que de gré, toutes les apparences de la soumission. La baronne est ravie.
Elle va pouvoir marier celle-ci au jeune comte de Soulas, un "lion de province... à bien bon marché", plus intéressé par la dote de Mademoiselle de Watteville que par sa personne.
Elle va pouvoir marier celle-ci au jeune comte de Soulas, un "lion de province... à bien bon marché", plus intéressé par la dote de Mademoiselle de Watteville que par sa personne.
Tout dort donc, lorsque, sorti d'on ne sait où, un jeune avocat, Albert Savarus, fait une apparition toute théorique dans le salon de Madame de Watteville, par l'intermédiaire de l'abbé de Grancey, Vicaire général, qui le décrit d'une manière très flatteuse. Il faut dire que celui-ci vient de faire gagner au Chapitre, un procès que chacun pensait perdu d'avance.
Cette entrée fantomatique émeut d'autant plus la société, que du propre aveu de l'abbé, Albert Savarus, est beau :
"... Une tête superbe : cheveux noirs mélangés déjà de quelques cheveux blancs, des cheveux comme en ont les saint Pierre et saint Paul de nos tableaux, à boucles touffues et luisantes, des cheveux durs comme des crins, un cou blanc et rond comme celui d'une femme...."
Cette entrée fantomatique émeut d'autant plus la société, que du propre aveu de l'abbé, Albert Savarus, est beau :
"... Une tête superbe : cheveux noirs mélangés déjà de quelques cheveux blancs, des cheveux comme en ont les saint Pierre et saint Paul de nos tableaux, à boucles touffues et luisantes, des cheveux durs comme des crins, un cou blanc et rond comme celui d'une femme...."
Je vous laisse rêver. Et rêver c'est bien entendu ce que va faire Rosalie, qui, de plus, peut apercevoir de sa fenêtre, Albert Savarus dans sa maison, où il mène une vie recluse pleine de mystères.
Je ne vous dirai rien de la suite des évènements, si ce n'est que vont se mêler très vite, caractères d'airain et coeurs peu résistants, ambitions politiques et aventures romanesques portées aux plus extrêmes incandescences.
Albert Savarus et l'abbé de Grancey Source : medieme.over-blog.com |
Dominique avait raison, car j'ai pris un grand plaisir à la lecture de ce roman.
J'ai apprécié le déroulement de l'intrigue riche en coups de théâtre dignes des meilleurs feuilletons.
J'ai été sensible au style chargé autant d'ironie que d'élans romantiques, plus sensible d'ailleurs, à la première qu'aux seconds.
J'ai été très intéressée en découvrant de quelle façon Balzac recyclait, non seulement l'histoire de sa vie, mais également des passages entiers des lettres passionnées qu'il adressait à Mme Hanska et de la même manière, réintroduisait des personnages d'autres romans, quand ce n'est pas les noms ou prénoms de ses autres maîtresses.
Cette édition "Les Classiques", m'a semblé très adaptée à la lectrice balzacienne novice que je suis. J'ai pour ma part préféré lire d'abord le roman, puis la préface, l'histoire du texte et le dossier, mais la démarche inverse aurait été tout aussi intéressante.
Nul doute, je vais continuer !
Source : archimaine.fr |