mercredi 14 février 2018

LES VERSETS DU PARDON






Auteure : Myriam ANTAKI
Editions : Actes Sud -1999- 197 pages.

Myriam ANTAKI est née dans une famille chrétienne de Damas et a vécu à Alep jusqu'en 2011, date à laquelle elle s'est vue contrainte de partir en exil à Beyrouth avec sa famille.
Parfaitement bilingue, elle est l'auteure de plusieurs romans écrits en français, qui évoquent  son pays.
Curieusement, "Les versets du pardon", deuxième ouvrage de mon parcours à la découverte des écrivaines syriennes, fait exception à la règle en évoquant le drame de la Palestine.

Signature des accords d'Oslo. 13/09/1993.

Paru en 1999, ce livre, écrit  après la signature des accords d'Oslo, qui faisaient renaître les espoirs de paix entre l'état d'Israël et l'OLP, se veut porteur d'un message de réconciliation, par le biais du récit tourmenté d'Ahmed, jeune terroriste palestinien, dont l'exécution doit avoir lieu le lendemain.

Enfant "jeté à la porte d'un camp de réfugiés", élevé dans un orphelinat au Liban, il a trouvé, dans le terrorisme,  le moyen de donner un goût à sa vie.

Entré en possession d'une lettre de sa mère (Marie) et du journal de son père (David), qui jusque là lui étaient parfaitement inconnus, il nous  conte leurs parcours et donc aussi le sien, bouleversé autant par ce qui le lie à son père que par l'amour de sa mère. 
Il souhaite ainsi "réinscrire [sa] vie dans une confession de paix". 

A cette occasion, il nous donne à relire l'histoire d'une terre, de deux peuples et de trois religions déchirés, pour lesquels il voit poindre "une certitude d'espoir".

Ecrite sous la forme d'une longue incantation, qui parfois m'a portée, parfois m'a lassée, cette parabole, m'a, je l'avoue, laissée assez dubitative.

Peut-être, parce qu'elle est trop évidente, peut-être aussi parce que depuis le temps a passé.

Nous savons ce qu'il en est de cet espoir de paix. 
Nous ne pouvons plus lire avec la même distance, les mots par lesquels s'ouvre ce livre : "Je suis un terroriste, un rêveur"
Nous avons certainement perdu l'innocence de croire que tout pourrait se régler un jour.
Pour Ahmed, David et Marie, le chemin semble encore bien long. 


Traduit aux Etats-Unis en 2002 sous le titre "Verses of Forgiveness", ce livre a obtenu le "Hemingway Reward".

6 commentaires:

  1. Bonsoir Annie, si je comprends bien ce sont le ton et notre quasi certitude qu'aucun accord ne se sera trouvé qui ont eu pour résultat le peu d'entrain avec lequel tu l'as lu. Dommage...
    Comme toi j'aime prendre un sujet ou un auteur et lire plusieurs livres à la suite.
    Bonne soirée.

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    1. C'est vrai que j'ai eu beaucoup de mal à expliquer ce que je ressentais... C'est a posteriori, que j'ai ressenti le décalage entre le contenu du livre et ce que nous savons à présent. Par ailleurs, le style, c'est certain, m'a souvent gênée, alors que parfois je le trouvais beau.
      Il y a des livres, comme çà, dont on ne sait que dire, mais c'est intéressant de chercher à comprendre pourquoi nous n'accrochons-pas. L'as-tu lu ?

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  2. Il y a des livres qu'il faut lire à leur parution ; ce qui traite de l'actualité se périme vite.

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    1. C'est certain ! Heureusement qu'il y a encore des moments où l'on peut penser que les choses vont changer, même si, ensuite on se casse le nez sur le mur de la réalité !

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  3. Le portrait de Clinton sur cette image me rappelle un documentaire critique et engagé vu en Belgique où ce personnage pointe son nez partout sans prendre de vraies engagements et sans réelle volonté d'aboutir.

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    1. Je ne connais pas ce documentaire... Je garde pour ma part, le souvenir d'avoir pensé qu'on vivait là un grand moment. Quant à la volonté d'aboutir, c'est aux protagonistes de la cultiver, ce qui ne semble pas avoir été le cas, hélas !

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