David GROSSMAN
Traduit de l'hébreu par Sylvie COHEN
Editions du Seuil -2011- 667 pages
In English : "To the end of the land"
J'aurais aimé afficher la couverture de ce livre sans le bandeau agressif qui la barre à présent.
J'ai terminé ce livre il y a une dizaine de jours, et si je l'ai lu ce n'est pas pour ses (indéniables) qualités littéraires, mais parce que son sujet me touchait.
Beaucoup d'entre nous, je pense, saisis par un sentiment de toute puissance réveillé par la peur, ont fait un jour cette expérience : penser que par notre présence, nos paroles, nos actions nous allions empêcher que quelque chose de terrible n'advienne.
Cela a été mon cas, il y a quelques années, lorsque ma mère a dû à nouveau faire face à la maladie. Tant que je lui parlais, tant que j'étais avec elle à l'hôpital, tant que je faisais quelque chose pour elle, j'avais le sentiment de barrer le passage à la mort.
David GROSMAN, explique avoir commencé ce livre dans l'espoir de protéger son fils, qui effectuait son service militaire en Israël, choisissant de raconter l'histoire d'une femme, Ora, qui préfère quitter son domicile pour ne pas recevoir, comme elle le craint, l'avis de décès de son fils Ofer, "parti pour une opération d'envergure de vingt-huit jours" dans une ville palestinienne. Entraînant dans son aventure, Avram, un ami/amant, elle va lui parler sans s'arrêter de l'enfant qu'Ofer a été, du jeune-homme qu'il est devenu, déroulant au passage l'histoire du couple qu'elle a formé avec Ilan, de leur premier fils Adam et des liens complexes qui les relient tous.
J'ai beaucoup aimé ce livre qui m'a émue de bout en bout. J'ai aimé cette femme si profondément maternelle, excès compris, cet homme incapable de devenir père, ces enfants tendres, transformés par la guerre.
J'ai été saisie par cette description en creux de la guerre : ce qu'elle signifie dans la vie de chacun, et des peuples, son inéluctabilité, et son absurdité.
Mémorial des soldats du Vietnam_Washington-
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Je plains particulièrement, par ailleurs tous ceux, qui persuadés que la paix est le seule issue, voient chaque jour leurs enfants partir à la guerre et en revenir, quand c'est le cas, à jamais différents.
J'ai prévu de le lire tôt ou tard, je ne connais pas encore cet écrivain majeur.
RépondreSupprimerHi Annie,
RépondreSupprimerThis sounds like a very powerful and emotional book and I am not sure that it is one that I would particularly feel comfortable reading, although I suppose that is really the point of the book, one is not supposed to feel comfortable.
The conflict between Palestine and Israel is a seemingly endless one and will be talked about and written about far into the future I am sure. How does one equate to the endless loss of life and all in the name of religion?
Yvonne
J'avais été très attirée par le titre qui me semblait vraiment énigmatique. Un livre encore que j'aimerais lire.
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