Auteure : Virginia WOOLF
Traducteur : Jacques AUBERT
Editions : Gallimard- La Pléiade- 2012- 376 pages
Alors que j'ai toujours été passionnée par la lecture du journal de Virginia Woolf et par sa personnalité, j'ai très longtemps remis à plus tard la lecture de ses romans.
Très très longtemps même puisque ce n'est que l'an dernier que j'ai décidé de m'y atteler ... en m'offrant le premier tome de ses oeuvres romanesques que La Pléiade venait de publier.
Un an après (!), je viens donc de franchir le pas suivant en entreprenant la lecture de "Traversées", son premier roman, plus connu sous le titre de l'une de ses précédentes traductions "La traversée des apparences".
Et j'ai été conquise.
Traverser Londres, traverser l'océan, traverser le fossé qui sépare une adolescence attardée de l'âge adulte, traverser la mince frontière qui sépare la vie de la mort, avant de retrouver, pour ceux qui restent, l'existence convenue et fantasque d'une petite société britannique en exil, pour quelques jours encore.
Découvrir d'autres mondes, découvrir d'autres gens, découvrir d'autres livres, découvrir l'amour et son revers le désespoir.
Voilà le parcours que Virginia Woolf nous propose en nous invitant à suivre, Rachel Vinrace, vingt-quatre ans, qui pour la première fois quitte Richmond et ses tantes pour suivre son père en Amérique du Sud.
Si l'on s'en tient à la seule géographie, elle ira moins loin que prévu au départ, mais beaucoup plus profond si par contre, on envisage son devenir.
Elle est aidée dans son parcours, par d'autres parents, Ridley et Helen Ambrose, qui lui offrent en plus de leur attention bienveillante, le luxe nécessaire d'une grande chambre et du temps rien qu'à elle ; par deux jeunes gens tout droit sortis d'Oxbridge, St John Hirst et Terence Hewett, qui l'abreuvent de lectures et de discussions, quand ce n'est pas d'amour ; par tous ceux qu'elle rencontre enfin, aussi vains soient-ils, qui lui enseignent que l'on ne sait jamais rien des autres, pas même des plus proches.
Ce qui m'a rendu la lecture de ce livre particulièrement passionnante et émouvante, c'est le sentiment que j'ai eu de voir le parcours d'une romancière se construire devant moi.
Les lieux, se succèdent : Londres, la mer, le fleuve ; les personnages se croisent, dont à mon grand étonnement, déjà Richard et Clarissa Dalloway, les thèmes s'enchaînent : les femmes, le couple, les mots, l'écriture, les livres, tout le monde que Virginia Woolf porte en elle et sur lequel elle travaillera avec tant d'acharnement, de joies et de souffrances.
Entre ironie et tragique, je suis passée du sourire à l'émotion la plus vraie, soutenue que j'étais, par une écriture très belle, dont on comprend tout de suite qu'elle est celle d'un très grand écrivain.
Ce livre est le troisième que je lis dans le cadre du challenge "Lire avec Geneviève Brisac" proposé par Anis
Un an après (!), je viens donc de franchir le pas suivant en entreprenant la lecture de "Traversées", son premier roman, plus connu sous le titre de l'une de ses précédentes traductions "La traversée des apparences".
Et j'ai été conquise.
Traverser Londres, traverser l'océan, traverser le fossé qui sépare une adolescence attardée de l'âge adulte, traverser la mince frontière qui sépare la vie de la mort, avant de retrouver, pour ceux qui restent, l'existence convenue et fantasque d'une petite société britannique en exil, pour quelques jours encore.
Découvrir d'autres mondes, découvrir d'autres gens, découvrir d'autres livres, découvrir l'amour et son revers le désespoir.
Voilà le parcours que Virginia Woolf nous propose en nous invitant à suivre, Rachel Vinrace, vingt-quatre ans, qui pour la première fois quitte Richmond et ses tantes pour suivre son père en Amérique du Sud.
Si l'on s'en tient à la seule géographie, elle ira moins loin que prévu au départ, mais beaucoup plus profond si par contre, on envisage son devenir.
Elle est aidée dans son parcours, par d'autres parents, Ridley et Helen Ambrose, qui lui offrent en plus de leur attention bienveillante, le luxe nécessaire d'une grande chambre et du temps rien qu'à elle ; par deux jeunes gens tout droit sortis d'Oxbridge, St John Hirst et Terence Hewett, qui l'abreuvent de lectures et de discussions, quand ce n'est pas d'amour ; par tous ceux qu'elle rencontre enfin, aussi vains soient-ils, qui lui enseignent que l'on ne sait jamais rien des autres, pas même des plus proches.
Ce qui m'a rendu la lecture de ce livre particulièrement passionnante et émouvante, c'est le sentiment que j'ai eu de voir le parcours d'une romancière se construire devant moi.
Les lieux, se succèdent : Londres, la mer, le fleuve ; les personnages se croisent, dont à mon grand étonnement, déjà Richard et Clarissa Dalloway, les thèmes s'enchaînent : les femmes, le couple, les mots, l'écriture, les livres, tout le monde que Virginia Woolf porte en elle et sur lequel elle travaillera avec tant d'acharnement, de joies et de souffrances.
Entre ironie et tragique, je suis passée du sourire à l'émotion la plus vraie, soutenue que j'étais, par une écriture très belle, dont on comprend tout de suite qu'elle est celle d'un très grand écrivain.
Ce livre est le troisième que je lis dans le cadre du challenge "Lire avec Geneviève Brisac" proposé par Anis
Parcourir l'oeuvre de VW c'est vraiment un grand plaisir de lecture
RépondreSupprimerje suis restée longtemps comme toi, fixée sur son journal mais ses romans sont magnifiques
je te recommande la Chambre de Jacob et Le Phare, le must à mon avis est de garder Mrs Dalloway pour la fin tant ce roman est superbe
Merci pour tes conseils, Dominique ! Je vais essayer de suivre pour l'instant l'ordre chronologique des romans, mais repousserai Mrs Dalloway pour la fin !
SupprimerTrès intéressant article. Je ne connaissais pas celui-là. Mais je lis peu à peu car cela me demande beaucoup à chaque fois.
RépondreSupprimerJ'ai truvé que celui-ci se lisait facilement. Profites-en !
SupprimerThis would be an interesting way to learn about the journey of a great novelist, and to note the themes (omni)present in her work. Very good review, Annie!
RépondreSupprimerThanks, Suko ! Did-you read it ? I admire the way you faithfully read my posts.
SupprimerJ'étais persuadé d'avoir laissé un commentaire ici mais je ne le trouve pas. Bizarre, sur Blogger je dois chaque fois réintroduire mes coordonnées, ce qui explique sans doute que j'ai du faire une erreur quelque part.
RépondreSupprimerJe disais ne pas connaître V Woolf en tant que lecteur, ce qui ne tardera pas puisque je commence tout prochainement "La fascination de l'étang" un recueil de nouvelles. J'ai toujours pensé que c'était plus une auteure pour dames, une erreur certainement, je ne doute pas de ses qualités littéraires. La Pléiade, n'entre pas qui veut !
À bientôt.
Rien lu ici de vous avant ce message. Non, n'entre pas à La Pléiade qui veut. Ce n'était d'ailleurs que justice car elle fait partie des très grandes.
SupprimerQue de promesses dans ce premier roman, c'est vrai ! Je ne me suis pas encore offert ces volumes de La Pléiade, mais je le ferai peut-être pour ces nouvelles traductions. Espérons que les essais et le reste suivront.
RépondreSupprimerJe pense que c'est un très bon achat : de nouvelles traductions, des notes souvent passionnantes.
SupprimerJe découvre son couple grâce à Vivianne Forrester : c'est pas gai ! bises
RépondreSupprimerJe n'ai pas lu ce livre. Pas toujours gai, certainement. Mais curieusement je garde surtout le souvenir d'une très grande complicité.
SupprimerJ'ai adoré "une chambre à soi". Je n'ai pas lu le Journal de Virginia Wolf mais tu me tentes bien. Je ne savais pas qu'elle était publiée dans la Pleiade.
RépondreSupprimerOui, rien que le titre est un vrai bonheur que l'on partage immédiatement : en quatre mots, tout un monde. La Pléiade, c'est tout récent : 2012.
SupprimerVirginia Woolf est l'écrivain au premier rang de mon panthéon personnel. J'ai toujours été bouleversée par la lecture ou relecture de ses romans.
RépondreSupprimerCela a été le cas pour moi pour celui-ci. J'ai rarement été aussi émue, notamment au moment de la mort de Rachel.
RépondreSupprimerI too had long admired Virginia Woolf without ever actually having read her. I recently finished 'A Room of One's Own" and have a couple of other of her books on my Kindle (part of my self-education goal).
RépondreSupprimerI think that Virginia Woolf afraid a lot of people ! Good reading, Sallie !
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