Titre original : "The family on Paradise pier"
Auteur : Dermot BOLGER
Traducteur : Bernard HOEPFFNER avec la collaboration de Catherine GOFFAUX
Edition : Gallimard - Folio n°5033- 650 pages
Pas de montagnes ici, mais une jetée, donc, près du village de Dunkineely, dans le comté de Donegal en Irlande.
Nous sommes en août 1915 et la famille Good Verschoyle, au grand complet, Père, Mère et leurs cinq enfants, s'apprêtent à vivre, entourée de ses voisins et amis. une belle et joyeuse journée d'été qui se prolongera tard dans la nuit.
Ils ne le savent pas encore mais durant des décennies elle restera dans leur esprit, et plus encore dans celui des enfants, comme le souvenir même du bonheur : celui capable de vous nourrir, alors même que vous perdez pied.
Ce sera le cas pour nombre d'entre eux et tout est déjà écrit : la Grande Guerre a commencé, le devenir de l'Irlande fait hausser le ton des adultes quand la question est abordée, et chacun s'affirme déjà dans ce qui fera son histoire : Maud l'aînée, montre toutes les qualités pour diriger une famille ; Eva la seconde fille, tendre et artiste, sait déjà, que quoi qu'il advienne, elle n'oubliera jamais l'odeur de "la lotion pour les mains dont Mère frottait toujours ses paumes après avoir jardiné" ; Art, le premier fils tant désiré et l'héritier de cette tribu gentiment aristocratique et protestante, ne comprend pas pourquoi les fils de pauvres doivent marcher pieds-nus ; Brendan, le cadet, admire le fabuleux engin, une radio, qu'il découvre ce jour là, et encore plus son frère aîné ; Thomas, le fils du milieu, a compris qu'il lui faudrait faire sa vie par lui-même avec "l'attention déterminée" et "la logique imparable" qu'il montre déjà.
Bientôt ils iront au collège, à l'université ou pas, ils resteront en Irlande ou partiront pour l'Angleterre, l'Afrique du Sud, l'URSS ou l'Espagne en guerre, ils se marieront ou pas, auront des enfants qu'ils verront grandir ou pas, trouveront leur voie ou le croiront, ouverts ou fermés à la douleur de leurs plus proches.
En le sachant ou pas, ils mèneront leur vie sous le regard douloureusement tolérant de leur père et entouré par l'amour véritable et inconditionnel de leur mère, qui réunira ceux qui restent une dernière fois.
Voilà un très beau livre et un véritable roman, qui pourtant n'en ai pas tout à fait un, puisqu'il est né de la rencontre de Sheila Fitzgerald (Eva) et de Dermot Bolger en 1977.
Après avoir hésité durant des années, de crainte de ne pas pouvoir "saisir l'essence de cette femme unique et joyeuse qui apporta tranquillement l'inspiration a beaucoup de ceux qui la rencontrèrent", il s'est heureusement décidé à écrire, conforté par une petite phrase, qu'elle avait laissée et ou elle disait admirer "les artistes qui avaient le courage de s'emparer de la réalité et de la transformer en quelque chose de nouveau".
Il a su en faire une oeuvre ou l'on retrouve l'Histoire en marche comme l'intimité des coeurs, la cruauté la plus radicale comme la tendresse la plus douce et nous amène à réfléchir sur nos engagements quels qu'ils soient.
A qui devons-nous être fidèles ? Telle est la question posée.
Chaque enfant Good Verschoyle, pour le meilleur ou pour le pire, a fait son choix.
A nous de trouver nos propres réponses.
A qui devons-nous être fidèles ? Telle est la question posée.
Chaque enfant Good Verschoyle, pour le meilleur ou pour le pire, a fait son choix.
A nous de trouver nos propres réponses.
Merci à Catherine Bayle, qui m'a conseillé de lire ce très beau roman.
Very lovely review, Annie. I like the idea of a single summer day staying long as a memory, to be cherished and relived by remembrance.
RépondreSupprimerYes, I hope that every body have such a day in mind for the bad ones.
SupprimerI like to learn about history (and life itself) by reading family sagas like this. The book sounds beautiful!
RépondreSupprimerYes it a beautiful and sad book, but first beautiful !
RépondreSupprimerC'est vrai que les histoires de vie sont des illustrations des choix profonds que nous faisons ou que nous ne faisons pas d'ailleurs.
RépondreSupprimerOui, et parfois nous nous trompons...
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