Pour aller de Marseille à Gênes, si l'on choisit de passer par la côte, mieux vaut savoir ce qui vous attend. Le pire et le meilleur.
Le pire : l'urbanisation à tout va, les panneaux publicitaires de toutes tailles, les villages et les routes saturés de voiture. Le meilleur : des paysages à vous couper le souffle, des fleurs de toutes couleurs grimpant à l'assaut des piliers ou débordant des murettes, la mer et, au Rayol-Canadel dans le Var, le Jardin des Méditerrannées.
Le Domaine du Rayol, acheté en 1989 par le Conservatoire du littoral, est une miraculeuse enclave de 20 hectares, qui descend jusqu'à la mer.
Propriété d'hommes d'affaires, qui en on fait leur lieu de séjour plus ou moins temporaire, elle ne comporte que quelques bâtiments noyés dans la verdure : villas, bastidon, ferme, maison de la plage, pergola. Chacun y a apporté sa marque, chacun y a planté selon son humeur, potager, verger, jardin exotique. Puis la nature a repris ses droits.
Consulté sur la vocation possible de cet espace, le paysagiste Gilles Clément, y a réalisé "un jardin de paysages plutôt qu'un jardin de plantes", qui propose "un brassage planétaire des flores" venues de toutes les régions du monde à climat méditerranéen : Canaries, Californie, Australie, Amérique aride ou subtropicale, Chili, Nouvelle-Zélande, Asie subtropicale, Afrique du Sud...
Voilà comment sont nés ces onze jardins ou plutôt ces onze paysages qui s'imbriquent les uns dans les autres sans que l'on ne perçoive jamais que l'on a franchi une limite, sauf pour le jardin marin.
Pas question ici de forcer les plantes à s'adapter : on étudie au mieux leurs besoins, on les installe dans les lieux qui semblent le mieux pouvoir leur convenir, on observe, on rectifie une fois si nécessaire puis on les laisse vivre.
Pas d'étiquettes non plus, mais des guides si vous le souhaitez, à moins que vous ne préfériez déambuler à votre pas. Le rêveur peut rêver, le botaniste herboriser, l'écologiste méditer, le jardinier observer, en se promettant d'en faire de même à son échelle.
Chacun, lorsqu'il est proche, se jure de revenir chaque année à chaque saison, car ce jardin est fait pour bouger, "un jardin soumis aux aléas du ciel, à la sécheresse, à la fragilité des hommes : la planète."
Ceux qui ne peuvent malheureusement pas s'y rendre, comme ceux qui ont eu la chance de pouvoir le visiter trouveront dans cet ouvrage une somme d'informations sur l'histoire du domaine, la conception et le mode de gestion du jardin,
Préface : Gilles CLEMENT
Textes : Sonia LESOT
Photographies : Henri GAUD
Éditions : Gaud 2008- 191 pages
Je rêve d'aller un jour au Rayol ! Merci de m'avoir permis une visite virtuelle. J'avais regardé un numéro des Racines et des Ailes sur ce thème là, avec Gilles Clément (j'ai un faible pour cet homme là).
RépondreSupprimerLes cours que Gilles Clément a donnés cette année au collège de France sont en ligne à l'adresse suivante :
Supprimerhttp://www.college-de-france.fr/site/gilles-clement/audio_video.jsp
Régale-toi bien !
C'est très beau et d'ici au nord, on a des idées un peu clichés sur le sud. On voit toujours quelque chose de sec où la végétation est rare. Ce n'est pas du tout le cas ici.
RépondreSupprimerNon en effet et tout cela change à longueur d'années. L'hiver la flaoraison des mimsas doit être superbe.
SupprimerMerci Annie de nous faire connaître ce lieu privilégié, préservé que moi aussi j´aimerai visiter.
RépondreSupprimerTes photos sont superbes.
Bonne journée.
Merci ! Mais je n'ai guère de mérite : le cadre est superbe !
SupprimerMerci ma petite Annie
RépondreSupprimerC'est magique !
Douce soirée
Merci, Dany. Très bonne semaine à toi.
SupprimerMais c'est drôlement beau ! Quel dommage que tu n'en aies pas parlé avant, je suis passé pas loin il y a trois mois. Ce sera pour la prochaine fois !
RépondreSupprimerLa prochaine fois on essaera de mieux se coordonner !
SupprimerBeautiful!!
RépondreSupprimerLa route le long de cette côte est merveilleuse. J'ai séjourné un peu près de St-Raphaël il y a 40 ans...! Je comprends qu'aujourd'hui ce soit une route embouteillée. Si j'ai un jour l'occasion de retourner par là, je retiens le Rayol dont j'ai déjà vu des images à la télévision.
RépondreSupprimerEn quarante ans la désillusion risque d'être grande ! Mais heureusement il reste encore des lieux comme celui-ci.
SupprimerJ'avais dejà entendu parler de ce jardin, tes photos donnent encore davantage envie de s'y balader : le mélange des genres y a l'air exceptionnel. Dommage que mes vadrouilles restent très locales ! Pour ce qui est des sabots de vénus, je n'en ai jamais croisé mais elles sont présentes parait-il dans les hautes alpes. Un bouquin sympa à ce sujet : "Orchidées sauvages des hautes alpes" d'Olivier Taurillon qui propose en prime des itinéraires pour découvrir ces fabuleuses fleurs. Les plus communes envahissent ma route, et j'en ai vu pas mal de variétés au cours de mes balades de ces derniers temps.
RépondreSupprimerMerci Nat pour la référence ! La forêt de Boscodon est l'un des "hauts-Lieux" répertoriés du sabot de Vénus.
SupprimerJ'ai vu pas mal d'orchidées aussi. Je les aime beaucoup.
Je me suis promis de le visiter un jour, ce billet donne envie de s'y rendre illico.
RépondreSupprimerIl ne faut surtout pas hésiter. En plus les jardiniers, guides etc sont charmants !
Supprimeron a envie toutes affaires cessantes de prendre la route pour aller visiter ce jardin
RépondreSupprimerQuelle profusion ! un jardin de paysages : une belle expression qui dit bien le projet et son résultat magnifique
Oui surtout que l'on passe d'un paysage à l'autre sans s'en rendre compte. Comme si tout cela avait existé depuis toujours !
SupprimerCe lieu a l'air magique, comme j'aimerais m'y promener mais c'est un peu loin et je ne suis pas prête pour faire ce long voyage, plus tard peut-être.
RépondreSupprimerAcheter le livre, pourquoi pas.
Merci de m'avoir fait rêver.
Dominique
Je suis heureuse de savoir que cet article vous a fait passer un bon moment !
SupprimerC'est superbe et tu as raison ça change des voitures toute l'année et de la circulation impossible, j'ai renoncé depuis longtemps à descendre sur la côte à cause de ça et pourtant mon mari est niçois c'est tout dire
RépondreSupprimerJe te comprends, car il y a vraiment des coins, hélas nombreux, où la laideur a définitivement pris le pas sur la beauté !
SupprimerC'est un endroit merveilleux. On peut regretter que ce ne soit qu'une enclave et que le reste de la région ait été sacrifié au béton...
RépondreSupprimerTout à fait. Après une telle visite on se dit qu'il faut tout faire pour protéger ce qui peut encore l'être !
Supprimerc'est magnifique! les photos sont drôlement réussies, ça me rappelle la Corse
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