dimanche 13 mai 2012

UN PAS DE CÔTE : LA TULIPE DE GUILLESTRE




Il y a trois semaines, je mettais ce blog en pause, pour cause de départ imminent. 
Je pensais le reprendre dès mon retour, mais les jours ont passé, sans que le goût de lire et d'écrire ne me
reprenne : difficile donc, dans ces conditions, de tenir un blog de lecture !
Que faire alors ? Fermer ?  
Me méfiant des solutions radicales, qui m'éloigneraient de plus de vos amicales visites,  je préfère suivre l'exemple de Françoise Héritier, entendue récemment, et faire un pas de côté  : parler d'autre chose, pour quelques jours peut-être, le temps que l'enthousiasme revienne !

La tulipe de Guillestre donc : c'est une bien belle chose que j'ai eu l'occasion de découvrir mercredi dernier, à moins de vingt minutes de chez moi. 
Pour la trouver, il faut suivre Philippe Gillot, botaniste et administrateur de "la Maison de la Nature" à Guillestre, qui durant les quelques courtes semaines que dure  la floraison, amène, des petits groupes, découvrir la belle sur le seul territoire où elle pousse encore : un petit jardin sauvage, au flanc d'un vallon, la seule station où cette rareté accepte pour l'instant de survivre.

   
L'histoire de cette fleur ressemble un peu à un roman :

Tulipa platystigma Jordan, tel est son nom,  est une endémique de la Haute-Durance, entendez par là, qu'elle ne vit que dans cette zone géographique. Elle fait partie des quatorze espèces de tulipes sauvages encore connues en France et, à ce titre fait l'objet d'une sévère protection.

Découverte et décrite  en 1855 par un naturaliste, Jordan, dont elle porte le nom, elle disparaît presque aussitôt pendant plus d'un siècle.
En 1990,  André Foy, curé de Risoul, contacte Philippe Gillot : depuis plusieurs années, au moment des communions, un bouquet de narcisses blancs est déposé sur l'autel de son église  et, au coeur de ce bouquet, une tulipe, lilas au coeur bleu, attire tous les regards. 


Aussitôt, une véritable enquête est lancée.  Qui apporte ce bouquet ? Où cette fleur est-elle cueillie ? Nos limiers amoureux des fleurs se mettent sur la piste, et bientôt le mystère est résolu : une prairie, ils n'en diront pas plus, un carré fleuri chaque mois de mai, le trésor est là, mais si ténu qu'il faut aller plus loin : négocier avec le propriétaire des lieux, ramasser quelques oignons, les mettre en culture à Gap au Conservatoire botanique de  Charance,  les surveiller pour éviter virose ou hybridation, accepter l' échec, les rapatrier  en 1995 à Guillestre, tout un travail de bénédictin pour arriver vingt ans plus tard à trois planches de fleurs et 13150 oignons.

Rien n'est gagné encore, elle peut encore disparaître : c'est ce qu'elle a pratiquement fait sur son site naturel : trop d'eau ? Pas assez ? trop de vaches autour ? Allez savoir !

En attendant, si vous passez par Guillestre, dans les Hautes- Alpes, la semaine prochaine, contactez "la Maison de la Nature" (04 92 45 37 87). 
Sinon, il vous faudra attendre l'an prochain, en espérant que tout aille bien.

10 commentaires:

  1. Tout à fait passionnant ce pas de côté... instructif et qui donne envie d'aller admirer ces tulipes d'un peu plus près. On verra si j'en trouve le temps & l'occaze . En espérant d'autres pas quelle qu'en soit la direction !

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  2. Tout à fait passionnant ce pas de côté... instructif et qui donne envie d'aller admirer ces tulipes d'un peu plus près. On verra si j'en trouve le temps & l'occaze . En espérant d'autres pas quelle qu'en soit la direction

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  3. Superbes photos et ta journée a du être très bonne
    Cette région est vraiment magnifique

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  4. Cela me convient très bien ce petit pas de danse

    Elles sont sublimes ces tulipes

    Un gros bisou Annie et belle semaine

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  5. Une fleur et une histoire que je ne connaissais pas, merci. Tu peux continuer dans cette voie-là en attendant de retrouver le droit chemin ...

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  6. De bien belles prises de vue. Vous devriez vous initier à Photoshop, pour donner une note plus artistique à vos photos, même si elles sont bonnes comme cela. C'est très amusant et un bon passe-temps.

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  7. La lassitude est un phénomène normal dans toutes les activités que l'on a. C'est la quotidienneté des choses et parfois leur vanité qui nous lasse parfois. Ce n'est pas grand-chose peut-être mais j'aime beaucoup venir lire ici une autre sensibilité, une façon de voir la vie, de lire des émotions, qui m'intéresse. Ce n'est pas si courant ! Donc fais ce qui te plaît et viens de temps en temps le partager avec nous.

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  8. We all need a break sometimes, even from pleasant activities. Reading and blogging are, after all, supposed to be hobbies, not a JOB that we have to go to, like it or not!

    Your tulip pictures are beautiful and I loved the story about the mystery bouquet! (And I really love seeing Spring flowers -- we don't have the typical spring flowers here in Florida -- it is too hot for them -- and I miss them from when we lived in Oregon.)

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  9. These are exquisite! If this is the effect of taking a break, then it is a good thing!!

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  10. tu vois que tu trouves quand même un sujet fort intéressant à partager, mais tu as raison, n'abandonne surtout pas fais juste une pause... c'est vivifiant !

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La sérénité, c'est important ! J'ai donc choisi la modération des commentaires pour vous éviter de perdre la votre, devant des photos floutées qu'il vous faut cocher pour prouver que vous n'êtes pas un robot. Dîtes-moi si cela marche !